Mes deux foufounes et moi, on s’est retrouvées à une drôle de place.
Il y a quelques semaines, une amie m’a proposé une petite semaine de vacances. Étant en plein automne gris qui mettait en valeur mon teint Blanc Hiver (numero 2140-70 de Benjamin Moore), je me demandais déjà quel régime j’allais suivre pour être à mon top (et non à mon muffin top) sur le bord de la mer. J’aurais aimé que quelqu’un ait filmé ma réaction quand elle m’a dit:
« Marie, on s’en va… au TEXAS!!! »
Silence.
Silence encore… sourcils froncés, yeux plissés, paumes pointant le ciel: vous voyez la scène?
Après avoir réalisé qu’elle était sérieuse, je me mets à penser à quoi pouvait bien ressembler ce coin du monde où personne que je connais n’a jamais mis les pieds.
Deux portes battantes en bois, une botte de foin qui roule, deux cowboys sur leur monture devant un saloon, la main sur leur arme prêt à dégainer au moindre signe d’une attaque, Fred Pellerin qui joue de l’harmonica… Avouez que c’est à ça que vous pensez vous aussi quand vous imaginez le Texas (Fred Pellerin en moins peut-être).
C’est donc par un beau petit lundi de janvier, chaussée de mes Converse rose et d’un pantalon un peu mou, que je suis montée dans une bête d’acier d’American Airlines, direction le pays de la démesure.
Après un court arrêt à Charlotte, en Caroline du Nord (où, je dis ça de même, j’ai croisé pas moins de 6 (six!!!!) Starbuck dans un seul aéroport), j'ai finalement atterri à San Antonio, Texas.
Pour être honnête, j’aurais aimé vous raconter plein d’anecdotes farfelues du genre que l’aubergiste m’aurait offert un whisky avec un brin de foin entre les dents. Mais non! Le plus farfelu que j’ai vu, ce sont des hommes d’affaires bien mis en veston-cravate arborant fièrement leur chapeau de cowboy.
Décevant, non?
Eh bien non! J’ai adoré mon séjour dans ce coin inconnu du pays de Trump. J’avais un objectif en tête: me trouver un VRAI chapeau de cowboy. Cliché, mais je m’assume. Je suis donc entrée par hasard dans un commerce qui semblait un peu miteux sur la rue Broadway (rien à voir avec la rue du même nom dans la Grosse Pomme). Chez Elvaquero (qui signifie « le Cowboy » en espagnol) et j’ai fait la connaissance de Miguel, le proprio, de son vrai nom Mammoud… Ouais, bizarre, je sais. Quand je lui ai demandé son nom, il m’a demandé si je voulais connaître son vrai ou son faux nom. Je me suis permise de lui demander les deux. Il m’a expliqué qu’il était d’origine pakistanaise et que son prénom Mammoud était difficile à prononcer pour certaines personnes. Il a donc adopté le prénom Miguel (qui lui va très bien, vous ne trouvez pas?)
Il est propriétaire de cette petite boutique depuis 27 ans avec son épouse, Nana (je ne sais pas si c’est son vrai ou son faux prénom). Je me suis déniché un truc très bien que Mammoud a ajusté parfaitement selon la forme de mon visage. Il m’a posé des questions sur la température à Moooootttrrrréal et il m’a demandé si je connaissais Maria-Louisa, qui porte des bottes de poils et un chapeau de sa boutique. Il m’a dit qu’elle habite au Québec. Il est très surpris que je ne la connaisse pas.
En voulant revenir vers notre voiture louée, j’ai remarqué une boutique d’information touristique. Après avoir demandé au commis s’il possédait un fusil (parce que c’est légal là-bas) et avoir discuté avec lui de la température à Mooooootttrrrrréal, je lui ai demandé ce que faisait toutes ces trottinettes électriques qui trainent un peu partout sur les trottoirs de la ville. Il m’a expliqué qu’on pouvait les louer en téléchargeant l’application Uber et qu’on pouvait les utiliser à notre guise. C’est leurs Bixi à eux. Bien sûr, j’ai sauté sur la première que j’ai vue et j’ai roulé à travers les rues de San Antonio, cheveux au vent et ayant l’air d’une vraie texane sur sa monture.
Je suis allée visiter la plus grande attraction du Texas selon le guide touristique, Alamo, site historique de San Antonio. J’ai marché le long de la San Antonio River Walk, mangé dans un superbe steakhouse, le Little Rhein Steakhouse, bu environ 60 cafés dans différents Starbuck. Je suis montée dans la tour d’observation de la Tower of the Americas et je suis allée danser dans une discothèque des plus américaines.
Un séjour trop court dans une ville, voire un état, méconnue, mais qui certainement gagne à être visitée.