Depuis deux ans, la COVID 19 est venue chambouler nos vies et ça n’a été simple pour personne. On a dû se virer sur un dix cennes à bien des niveaux. 

On a lavé notre épicerie, bon, aujourd’hui c’est elle qui nous lave, mais c’est une autre histoire. On a été plusieurs à connaitre le télétravail, à travailler à la fois habillé en mou et en professionnel à la fois, a été une expérience. Les jeunes ont connu, eux aussi, l’école virtuelle, tout en regardant TikTok sur l’écran de leur cellulaire, pendant que le prof donnait sa matière.

On ne s’est jamais autant lavé les mains de notre vie. Je n’aurais jamais cru qu’un jour, mes mains consommeraient plus d’alcool que moi. À cause de la distanciation sociale, on a dû arrêter de se donner des câlins, ce n’est pas trop mal quand on veut tenir les trop collants à distance. Le port du masque est devenu obligatoire, on le porte depuis tellement longtemps, que lorsque l’on n’aura plus à le porter, on ne reconnaitra plus personne. 

Y a eu les confinements, déconfinements, plus de cinéma ni de spectacles et encore moins de restos. On a perdu des proches, des individus ont souffert, bref ça n’a pas été une période facile pour personne. Pour passer au travers de cette crise, on a dû se réinventer, trouver des stratégies pour que la situation soit vivable et que l’on ne finisse pas tous dans une cellule capitonnée, vêtu d’une camisole de force en chantant : « Au clair de la lune ».

Mais mon questionnement est jusqu’où doit-on aller pour se réinventer ?

Je comprends que dernièrement l’essence, la bouffe, l’immobilier et autre, ont atteint des sommets exorbitants. Que pour toute sorte de raisons des produits sont souvent manquants, et ceci à des impacts importants sur l’économie. Encore une fois, il faut s’adapter et trouver des solutions. À force de s’adapter aussi souvent, on est en train de devenir des p’tits génies.

Mais l’industrie de la mode semble avoir été tout particulièrement affectée, ces deux dernières années. Laissez-moi vous expliquer, la majeure partie du temps, je porte des jeans, des skinny, pour être plus précise. Non, je ne suis pas la mode des Mom jeans, Boyfriend Jeans, Jeans jambes évasées et jeans troués. Je suis loyale à mon style et pas très influençable,

S’acheter une paire de jeans entière relève de l’exploit, parce que maintenant les jeans sont troués et pas justes un peu. On dirait que le pantalon vient de passer dans la moissonneuse-batteuse et qu’on nous propose de les porter. On ne nous vend pas des jeans, on nous vend des trous. Je n’aurais jamais pensé que des trous pouvaient couter aussi cher. 

Je n’ai plus vingt ans, mais je suis loin de faire mon âge, alors je ne commencerai pas à magasiner dans les boutiques de « madame », ou je pourrais trouver des vêtements complets. Parce que garnir sa garde-robe, quand on choisit de magasiner dans les boutiques dites « jeune », relève presque de la fouille archéologique pour trouver le vêtement qui convient.

Les boutiques des p’tites jeunesses n’ont que ça ou presque des trous à vendre. Sans compter les pantalons deux couleurs, non, mais « qu’essé ça ? »  Le tissu est tellement en rupture de stock, qu’on doit coudre une jambe de pantalon d’une couleur et l’autre d’une autre couleur différente ? 

Les chandails maintenant.  Qui a eu la brillante idée de mettre sur le marché, des moitiés de chandail ? C’est peut-être « cute » et charmant, une jeune fille de seize ans qui a un ventre plat comme une crêpe et qui expose son nombril juvénile. Mais en vieillissant, on n’a pas tellement envie de présenter ses vergetures et ses poignées d’amour au grand public. Porter une moitié de chandail, à mon âge, c’est comme porter un chandail d’enfant qui, en plus, a rétréci au séchage, ça ne couvre pas grand-chose.

C’est quoi la prochaine tendance ?

Des bas avec des trous aux orteils pour une meilleure aération ? Peut-on avoir des vêtements qui couvrent ce qui doit être couvert ? Parce qu’aux prix qu’on nous les vend, c’est mon compte de banque qui risque d’être à découvert.

On a tous, bien comprit le principe de se réinventer, est-il possible de revenir à quelque chose de plus conventionnel ? Conventionnel, ça ne veut pas dire ennuyeux, mais juste quelque chose qu’on reconnaît. C’est un peu comme porter nos vieilles pantoufles, c’est réconfortant et confortable… jusqu’à ce qu’elles aient des trous.

Image de couverture par Sweetlouise
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