Aujourd'hui, j'ai décidé d'écrire cet article sur un sujet un peu plus sérieux qu'à mon habitude. Un sujet, ou plutôt une cause, qui me tient à cœur. Une cause qui se doit d'être défendue. Une cause qui, à l'époque actuelle, ne devrait même plus en être une. Une cause qui, cette semaine, m'a laissée et me laisse toujours sans voix. Et pourtant, dieu sait que j'aimerais en avoir le double, ou même le triple, pour tous ceux qui ne peuvent faire entendre la leur. Pour tous ceux qui se cachent actuellement dans l'ombre, ne pouvant crier, ne pouvant révéler la noirceur de leur histoire au reste du monde entier. Aucun de mes mots ne sera assez fort, assez bien choisi pour décrire l'atrocité de cette idéologie, encore beaucoup trop présente à l'heure qu'il est. Aucun de mes mots ne sera assez percutant pour décrire à quel point l'inimaginable se produit encore en 2020. Aucun de mes mots ne sera assez beau pour retourner en arrière et effacer certains actes, certaines paroles, encore totalement incompréhensibles à mes yeux. Des refrains qui se répètent et se répéteront probablement encore si nous continuons dans cette direction. Nous nous devons de faire quelque chose. Tous ensemble. Plus que jamais, serrons-nous les coudes. Faisons entendre notre voix, pour tous ceux qui ne le peuvent pas. Arrêtons de fermer les yeux et de prier, espérant que les choses s'arrangent d'elles-mêmes. C'est le temps de les ouvrir, et de changer nous-mêmes le cours de l'histoire. Soulevons-nous. Main dans la main.

parler, crier, femme noire, dehorsSource image : Unsplash

Si vous lisez toujours l'article, j'aimerais qu'avant de poursuivre votre lecture, vous fermiez les yeux. Que l'on prenne tous une minute de silence, juste ici. Que tous ceux qui lisent ces mots en ce moment même s'arrêtent le temps de quelques secondes, afin de rendre hommage aux gens qui ont été, et ceux qui le sont encore aujourd'hui, victimes de racisme.

Pray, mur noir, lumièreSource image : Unsplash

Une histoire plus que choquante et désolante est survenue au cours des journées précédentes. Plus précisément, le 28 septembre 2020. Une histoire qui m'a laissée sans mots, sans voix. Et pas seulement moi. Une histoire qui m'a fait ressentir une multitude de sentiments, telle que le dégoût, la honte, la colère, la tristesse, la déception. Et j'en passe. En lisant certains articles relatants les faits qui se sont produits, je suis devenue blanche, encore plus blanche qu'un drap. Je peux vous dire que mon bronzage de l'été a sacré le camp aussitôt. J'ai relu, encore et encore, plusieurs articles différents. Je n'en revenais pas. Comment tout cela pouvait être véridique. Je n'osais pas y croire, ou plutôt je ne voulais pas y croire.

Comment est-ce possible qu'en 2020, le racisme soit encore aussi dominant. Aussi fort et encré, qu'il peut mener à la perte d'une personne. D'un humain. D'une âme. Parce que oui, Joyce Echaquan, jeune femme de 37 ans d'origine Atikamekw, était et restera à jamais un être humain. Au même égal que moi, au même égal que toi. La seule différence, c'est que je ne sais pour quelles raisons, certains ont cru que sa vie valait moins que la leur. Ont cru que l'avenir de ses sept merveilleux enfants n'en valait pas la peine. Ont décidé qu'ils seront dorénavant obligés de grandir sans leur mère. Ont décidé de les priver de ce bonheur. Ont décidé de les voler, de les dérober de l'amour inconditionnel d'une maman pour ses enfants. Si vite. En quelques minutes. En quelques mots. Faisant la sourde oreille face à d'innombrables appels à l'aide. Laissant un dernier cri se transformer en un dernier souffle. Ont décidé qu'elle ne verrait jamais ses sept petits joyaux grandir et évoluer. Ont décidé qu'elle n'aura jamais la chance d'assister aux remises de diplôme. Aux prochains anniversaires. Aux prochains matchs sportifs. Au premier mariage. Aux succès, comme aux défaites. Aux moments de bonheur, aux peines et aux douleurs. Aux prochains souvenirs. À un simple avenir. Ont décidé que désormais, ces enfants ne pourront plus jamais se réfugier auprès de leur mère lorsqu'un monstre se cachera sous le lit, lors d'un premier cœur brisé, d'un test échoué, d'un examen réussi, d'une nouvelle étape franchie. Ont décidé que cette famille ne méritait plus d'en être une. Ont décidé qu'un conjoint ne méritait plus d'en être un. Ont décidé de priver tant de proches d'une présence qui leur était chère. Ont décidé de jeter un voile sombre sur la vie de ces gens qui l'aimaient, qui l'aiment et l'aimeront à jamais. Ont décidé de refermer les portes de la vie à cette jeune femme et de lui extorquer à tout jamais la chance d'un avenir.

Rassemblement, black live matter, racisme, pancarteSource image : Unsplash

Nous nous devons d'être conscients. De l'être tous. Pas seulement la moitié ou bien le 3/4. Nous devons être conscients du racisme et de ses conséquences. Conscients du fait que oui, c'est toujours présent. Conscients du fait que la lutte contre celui-ci est toujours d'actualité, qu'il ne faut pas abandonner, que l'on doit à tout prix continuer. S'acharner jour après jour. Et ce, tous du même côté. Battons-nous. Parlons haut et fort pour ceux qui n'ont pas eu cette chance. Battons-nous aujourd'hui pour qu'un jour, plus personne n'en ait la nécessité. Pour que nous ne laissions plus jamais des situations comme celle-ci se reproduire.

Parlons, pour Joyce qui n'a pas eu cette chance.

Parlons, pour que tous les enfants puissent grandir auprès de leur mère.

Parlons, pour que tout le monde vive.

Parlons, parce que tout le monde mérite de vivre.

Si ce texte vous a touché, partagez-le sur tous les réseaux sociaux et inscrivez #parlonspourjoyce.
Allez, parlons HAUT et parlons FORT.

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par Natasha Kanapé Fontaine (@nkanapeut) le

Voici, par ailleurs, quelques liens promouvant des mesures mises en place, ayant pour but de défendre le racisme envers la culture autochtone.

Section actualité :

Section jeunesse :

Un petit dessin animé afin de mieux comprendre le racisme, LES CAHIERS D'ESTHER - Episode 19 : Le racisme

Section littérature :

Un ouvrage marquant à lire, Décoloniser le Canada. « Fruit d’une collaboration unique entre deux grands défenseurs des droits des Premières Nations, Décoloniser le Canada est d’abord le récit de près d’un demi-siècle de militantisme autochtone », déclare Écosociété.

Source image de couverture : Unsplash
Accueil