Je t’aime tout simplement.
Avez-vous fait cette rencontre qui chavire votre cœur et qui vous rend presque obsédé de l’autre? Je ne comprenais plus ce qu’il m’arrivait, il était constamment dans mes pensées, je croyais même que c’était une flamme jumelle ou une âme sœur .
Je regardais ses posts sur internet afin d’avoir un peu accès à lui... hum plutôt d’espionner une infime partie de sa vie et de connaître celle qui allait de nouveau chambouler tout son être.
Ce faux contrôle ne faisait que me nuire et me donner faux espoirs qu’il pourrait encore être disponible pour un autre essai/erreur avec moi. La semaine précédente la Saint-Valentin, je lui ai envoyé une carte sans signature, ni adresse de retour ( c’est un risque à prendre s’il ne la reçoit pas) j’ai écrit ce doux mot d’amour: Je t’aime tout simplement. Pour moi c’était une thérapie ou une recherche de validation ( qui sait), je me disais advienne que pourra. C’était un beau mensonge de ma part de croire que j’assumerais qu’il n’y ait aucun retour ou aucune réponse. Dans ma tête à moi, si l’univers voulait qu’on soit ensemble, cette carte aurait rempli sa mission.
Une semaine plus tard, je recevais un message de sa part demandant si j’étais celle qui avait envoyé cette carte. En fait, il avait reçu la carte, mais avec un retard puisque je n’avais pas mis le bon numéro d’appartement (ah, l’univers s’est-il arrangé pour qu’il reçoive le message tardivement?)
Après quelques échanges, il m’a fait comprendre à sa façon qu’il était passé à autre chose (malgré que ça faisait un mois que nous avions rompu). Je savais que quelques jours après notre rupture il était déjà sur des sites de rencontres à la recherche de sa prochaine complice. Je me suis sentie comme une vieille gomme mâchée; comme a déjà dit mon fils lorsqu’il fut abandonné par un meilleur ami. Ce rejet me retournait à visiter de nouveau mes blessures reliées au rejet et l’abandon... Le mal intérieur que j’avais été perturbant pour moi, jamais je n’aurais imaginé qu’après tout l’investissement émotionnel et financier , les petits sacrifices, les concessions et ma grande compréhension, il ne voulait plus de moi.
Permettez-moi d’expliquer le contexte, je voyageais deux heures par amour pour le rejoindre dans sa ville, je lisais des livres, écoutais des capsules, des podcasts afin de comprendre le TAG (trouble général d’anxiété) avec lequel il vivait. Je l’aimais Moi, mais ce n’était pas toujours jojo ce n’était pas assez avec ses questionnements, pensées ruminantes, son ton directif lors de grand stress, son gaslighting inconscient, car il ne se voyait pas aller. J’essayais de le comprendre d’être docile, de l’épauler. J’apprenais à marcher sur des œufs afin de ne pas le tourmenter, je réduisais ma lumière et mon intensité pour ne pas trop le bousculer et je devenais silencieuse question de ne pas être confrontée et questionnée. Est-ce que je l’aimais tout simplement dans sa plus simple expression ou j’étais séduite par ses traumas qui rejoignaient les miens? Nous avions un contexte familial avec énormément de similitudes.
Après un grand pas de recul, je réalisais que je l’idéalisais un peu trop, je voulais être son fort.
Cet homme intelligent et séduisant, mais malheureusement, il était prisonnier de son être, il était à la merci de personnes manipulatrices et il restait enlisé dans son rôle de victime. Je savais qu’à long terme je me serais épuisée, d’où la raison que je l’ai quitté à deux reprises, mon intuition me criait que c’était voué à l’échec.
Il le savait aussi, car il ne semblait pas avoir la volonté de travailler sur lui, et il s’était conditionné à se limiter à son médoc sans questionner ce qu’il pouvait faire de plus afin d’améliorer sa condition. Il était détenu dans sa propre prison et il avait peu d’ouverture à faire l’effort de faire fonctionner une relation amoureuse. C’était trop pour lui et je pouvais comprendre.. Ou peut-être étais-je trop pour lui?
Vous avez le pouvoir de grandir de n’importe quelle peine d’amour.
Car en réalité on se fait des scénarios et des projections sur des choses que l’on souhaite et qui n’arriveront pas comme dans vos rêves. Trop souvent, on idéalise l'idée d’être en couple à tout prix. Il y a un terme en anglais qui parle de Limerence.
J’ai accepté tout simplement, il me fallait lâcher la résistance et comprendre que ce chapitre était clos et sans issue. J’avais la responsabilité d’arrêter de forcer cette relation et de souffrir.
Il n’y avait ni gentil ni méchant dans notre histoire, on a eu chacun notre rôle.
On a raté le match ou peut-être il n’y avait qu’une leçon à apprendre !
Je te dis encore, je t’aime tout simplement, mais ce n’est pas parce qu’on aime que c’est OK de rester. Donc, mon bel amour, je m’aime tout simplement plus que je t’aime.
It’s all good!
Merci, tout simplement.
Image de couverture de Mantas Hesthaven