Je l’assume pleinement. Je lave mon pyjama pour le remettre le lendemain. Oui, je suis cette personne-là. La pandémie m’a arraché une petite partie de moi sans même m’en rendre compte. Le soleil commence à se montrer, les journées sont plus longues et ensoleillées. Malgré moi, la seule et unique chose dont j’ai envie est de m’isoler, m’enfermer et me cloitrer chez moi jusqu’à ce que la nuit tombe pour m’endormir et recommencer le même chapitre le lendemain. (Oui, tous ces synonymes sont différents, mais pour moi, mais me rendent à la même place et signifient tous quelque chose d’inassimilable.)

C’est triste vous me direz et je le sais entièrement

J’aimerais pouvoir aller plus loin, voir plus de choses et profiter de la vie pleinement, mais mon corps m’en dit autrement. Vous savez, la dépression est sournoise et plus souvent qu’autrement, on se sent lâche d’en faire si peu. Mais je peux vous assurer que je fais la base malgré tout. Je prends des marches avec mon chien, je joue, je le nourris et le câline (x10000000)  à chaque instant de ma vie. Je prépare les repas et je fais le ménage tout de même. La vie ne s’arrête pas parce que moi, je ne me sens pas à mon meilleur, vous voyez.

Mais tout cela pèse lourd dans la balance. Lorsque l’on me demande de faire une activité ou quoi que ce soit qui me fait sortir de chez moi, il y a une certaine anxiété qui s’empare de moi. Je me sens poche de trouver des excuses et de toujours dire non. Je ne l’ai pas cette énergie-là, du moins, je l’ai perdue. Parce que cela fait en sorte que les gens se font des idées sur moi et que forcément, à la longue, je vais finir dans la liste des gens que l’on invite plus, de par tous les désistements précédents. Et je comprends totalement ce raisonnement. Je souhaite toujours que l’on m’invite même si je sais au départ que ma réponse sera négative (ou presque). Juste pour savoir que j’existe encore, que l’on pense à moi malgré tout. Même si je suis poche.

Je ne me sens pas à la hauteur des gens que j’aime

Je suis tellement plus que ça, mais pour le moment c’est le maximum que j’ai à offrir. Je suis tellement déçue de moi-même. Je suis capable de plus, d’offrir vraiment plus. Cela me rend triste de ne pas être apte à donner mon 110 % aux gens que j’aime. Je vaux plus que cela et je leur dois le meilleur de moi-même, ce qu’ils ont connu auparavant. Mais je vais y aller un jour à la fois, en espérant que je me retrouve dans tout cela, et que mon entourage retrouve la « vraie » moi.

Tout ce que j’étais reviendra, je vous le promets, laissez-moi juste un peu de temps, peut-être plus de temps que la normale, mais ça va revenir…

Image de couverture par Yuris Alhumaydy
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