Enfants de l’ombre, gardiens du secret, considérés à jamais comme un gamète ou un tube à essai. Quelqu’un a-t-il déjà pris conscience des conséquences ? Mesurer l’impact considérable sur ces bébés à naître ?

Bébé éprouvette …

Être le fruit d’une expérience, résultat d’un magnifique coup de la science, peu de choix s'offrent aux enfants du secret. Perdus dans un questionnement inné, comme si la mémoire d’embryon subsistait, ils apprennent à voguer entre les non-dits et la violence du mensonge. Mieux vaut-il taire la vérité ? L’assumer ?

Finalement, le choix importe peu, l’acceptation de cette histoire est bien plus compliquée qu’on ne peut le croire. Ils sont des centaines, par delà les frontières, à élever leurs voix. Ils veulent se faire entendre et se donner une chance d’accéder à ce dont ils sont privés depuis leur conception, leurs origines.

Mon témoignage.

J’ai appris, aux alentours de mes 10 ans, que j’étais née par le biais d’une Fécondation in vitro (FIV). C’est après consultation avec ma psychologue que mes parents ont pris la décision de m’avouer la vérité sur ma naissance.

Le choc a été d’une violence incroyable et, en même temps, il fut un réel soulagement. C’était un peu comme si tout mon être le savait depuis toujours et qu’il se libérait, enfin, du poids du secret.

Les interrogations au sujet de mon donneur sont arrivées très rapidement. Malgré mon jeune âge, j’ai facilement compris que cette révélation impactait bon nombre d’aspects dans ma vie, et les premières inquiétudes sur la consanguinité et les maladies génétiques ne m’ont plus jamais quitté depuis ces 20 dernières années.

À la recherche de nos origines.

L'émergence des tests ADN récréatifs a créé une vague d’espoir dans les rangs des enfants issus de dons. Une porte de sortie sur le point d’interrogation de leur vie.

Ces tests, version française, ne permettent qu’un accès limité à leurs fonctionnalités. Ils offrent la possibilité de découvrir les zones géographiques de nos ancêtres et donc de se faire une idée de nos propres origines ethniques.

L’intérêt principal se situe dans les « matchs ADN » qui font concorder les tests salivaires et permettent, dans les meilleures situations, de remonter les arbres généalogiques assez loin pour retrouver le donneur, ou ses enfants.

Parfois, les “Demis” se trouvent. Issus du même don, mais pas de la même mère, les témoignages racontent que l’alchimie est instantanée, les centres d'intérêts communs, comme si ce patrimoine génétique leur avait offert le même chemin. Ces révélations, ces similitudes, nous poussent à persévérer dans nos recherches et viennent confirmer les études scientifiques menées autour de la mémoire génétique.

L’heure du changement

En septembre 2022 est née la CAPADD, résultat de la nouvelle loi bioéthique française. Nous pouvons désormais déposer une demande officielle pour connaître l’identité de notre donneur et/ou ses données non identifiantes et médicales. Les recherches semblent longues et fastidieuses, mais ont déjà payé à quelques reprises.

La CAPADD c’est aussi le symbole d’une petite victoire dans cette grande quête d’identité et la satisfaction d’être, enfin, reconnu et entendu.

Si vous êtes concerné par ce sujet et que vous voulez échanger, ou si vous êtes simplement curieux et intéressé, découvrez en un clic l’association française Pmanonyme qui accompagne et aiguille parents et enfants dans ce parcours de recherches et de questionnements !

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