Imaginez les horcruxes dans l’univers d’Harry Potter ; ces objets où un sorcier y dissimule une partie de son âme. C’est à peu près de cette façon que je me sens face à certains objets de mon quotidien et de mon passé. Je me suis rendu compte au fil du temps que je suis émotionnellement attaché à des objets, qui sont parfois banals.
Je sais que je suis quelqu’un qui a de la difficulté à me débarrasser des choses qui ne me sont plus vraiment utiles. Juste pour donner un exemple, je n’ai vendu aucun jeu vidéo de ma vie, même si cela fait dix ans que je n’y ai pas joué. J’ai encore toutes mes figurines de lutte en ma possession. J’ai même gardé tout ce qui a rapport avec les Pokémon (cartes à échanger, figurines, etc.). Cela est peut-être dû au fait que je suis un collectionneur. Mais, il y a d’autres objets qui ne sont pas des objets à proprement parler de collection que j’ai refusé de me débarrasser.
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Il y a de cela quelques années, mon chat est décédé. Alors, ma famille pouvait se débarrasser de tout ce qui a rapport avec cet animal : nourriture, bols d’eau et de nourriture, jouets d’animaux, etc. Étrangement, il y avait un objet dont je ne voulais pas que l’on donne : le panier du chat. Je n’arrivais pas à donner d’explication logique du pourquoi je tenais tant à garder cet objet. Tout ce que je me rappelle, c’est que j’avais les larmes aux yeux juste à l’idée de le donner à quelqu’un d’autre, même s’il ne nous servait plus. Finalement, ma sœur a adopté un chat quelques années plus tard et le panier a repris son utilité d’origine.
Tout récemment, je viens de déménager. J’ai donc apporté tout ce qui m’appartient dans mon nouveau chez moi, à l’exception d’un des meubles de chambre à coucher. C’est une grosse bibliothèque qui est assez difficile à défaire et à remonter par la suite. Je me suis dit que j’allais finalement m’en débarrasser et, peut-être, m’acheter un nouvel ensemble. Toutefois, à chaque fois que je repense à cette bibliothèque, j’ai de la peine. J’ai donc compris que je ne pouvais pas encore m’en départir, parce que je suis émotionnellement attaché à cet objet. Peut-être qu’il y a trop de souvenirs qui y sont reliés?
Pour écrire cet article, j’ai effectué quelques recherches sur le sujet. J’ai appris qu’il est possible que nous ayons des relations affectives avec des objets qui nous ont appartenu. En effet, nous avons tendance à y déposer des parties de nous-mêmes et de notre mémoire. Il est possible de ressentir un mal de l’âme lorsqu’on se distance d’un objet. J'ai donc un attachement complet à ma bibliothèque. C’est comme si une partie de mon âme se trouvait avec cet objet. Cette bibliothèque faite en bois par un membre de ma famille ne se retrouve pas ailleurs dans le monde. Elle a fait partie de mon quotidien pendant dix ans. Donc, je peux l’associer à un moment important de ma vie.
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Mais, il y a probablement une autre explication à tout cela. Il faut dire que puisque je suis collectionneur, je garde évidemment d’autres objets. J’y suis attaché pour les services qu’elle me rend, puisque je suis capable d’y exposer différents objets à la vue de moi-même et des autres. La bibliothèque me servait principalement à mettre mes Amiibo, les boitiers de jeux, etc. J’y suis donc aussi attaché pour mes souvenirs personnels.
Des études scientifiques révèlent que nos objets répondent à différents besoins émotionnels. Imaginez un enfant qui a constamment besoin d’un ourson en peluche ou d’une doudou. Cela lui offre un sentiment de sécurité et/ou d’affection avec un objet. Dans mon cas, ma bibliothèque est mon point de repère. J’ai effectué des recherches pour me procurer quelque chose de semblable qui sera plus facile à monter et à démonter. Mais, je n’ai rien trouvé qui me convenait suffisamment pour remplacer mon ensemble de chambre actuel.
Le temps ajoute de la valeur à nos objets. Puisque ma chambre est la pièce où j’ai passé la majorité de mon temps dans ma vie d’adulte quand j’habitais chez mes parents, mon ensemble de chambre fait à la main a toujours été présent. À chaque endroit où j’ai habité, je l’ai toujours emporté. J’ai de nouveau déménagé récemment et je m’étais dit que j’allais me dégarnir de cette bibliothèque. Mais, je n’ai pas été capable de m’en défaire et j’ai pris la décision que j’allais encore une fois la garder.