J’ai souvent identifié ce personnage à mon copain. Il avait besoin de ses temps seul, à la chasse entre autres et je ne comprenais franchement pas pourquoi il avait besoin de se retrouver seul. Même que parfois je le prenais personnel qu’il ne reste pas avec moi et les filles et qu’il préfère aller ailleurs. Puis, la Covid est entrée dans nos vies. Étant de nature anxieuse, j’ai plutôt bien géré cette nouveauté épeurante. Normalement, je restais à la maison avec les filles ou je me trouvais un emploi qui me permettait d’aller les chercher à des heures raisonnables. Étant donné que mon conjoint fût arrêté, au début de la pandémie, j’ai décidé d’aller travailler. Revirement de situation, papa devenait papa à la maison et je mettais mes chaussures d’intervenante pour retrouver un plancher. Je suis débarquée en centres jeunesse où on se le dira, c’est un peu comme une spirale, tout va très vite et tu dois être toujours alerte à ce qui se passe autour de toi. Lorsque je retournais à la maison, c’était aussi assez mouvementé avec mes deux enfants qui sont encore jeunes et qui ont besoin de ma présence. Avec tout cela, j’ai essayé aussi d’être présente pour mes amies et aussi pour mon conjoint. Le hic c’est qu’en étant professionnelle et en faisant mes choses par moi-même, j’ai aussi pris de la confiance en moi et j’ai recommencé à me découvrir en tant que femme, en tant que Marie-Pier comme personne.
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J’ai commencé à apprécier les temps seuls avec moi-même. Les temps de lecture, les temps de yoga, les temps de marche, les temps de travail seule. C’est spécial comme sentiment, je n’avais jamais apprécié le fait d’être seule et pour une fois, je découvrais cette partie de moi. J’étais centrée sur moi, sur mes besoins et mes désirs. Je m’écoutais devenir un loup solitaire. Ne vous méprenez pas, j’aime autant mes enfants et mon conjoint, j’aime passer du temps avec eux, cependant, j’apprends à ne plus m’oublier dans tout ça et je m’accorde des moments en tête à tête avec moi-même.
On apprend tous les jours sur soi et encore plus en étant confrontée à notre propre personne. De mon côté, cela m’a amenée à réaliser que j’étais brûlée des horaires de centres jeunesse, que ce n’était pas pour moi. J’ai appris aussi à reconnaitre les situations où j’étais moins à l’aise et j’ai appris à les comprendre ainsi que les accepter. J’ai appris à dire non lorsque cela ne me tente pas au détriment de l’opinion des autres. J’ai appris à demander du répit et de l’aide lorsque nécessaire. Je suis devenue un loup solitaire, et j’aime ça. J’aime apprendre la solitude et le calme, cela apaise plus qu’on pourrait le croire. Au début, cela n’est pas nécessairement naturel, et cela peut être inconfortable, mais comme tout apprentissage, plus le temps avance, plus on devient bien dans la pratique.