Je reviens de croisière (ou le voyage qui a changé ma vie)

Je reviens de croisière et ça a tellement changé ma vie que j’ai envie de le dire à tout le monde. «Hey salut, je m’appelle Mélanie, je vais mettre un vingt à la pompe quatre svp. Et je reviens de croisière.» Non non, je ne veux pas m’en vanter. Je veux que tu y ailles. Je te partage la recette du nirvana (ok, j’exagère, mais presque pas).

Je m’empresse d’écrire à propos de ce que j’ai vécu, parce que c’est comme un rêve que j’ai peur d’oublier. Un voyage comme ça, c’est métaphysique. Tu ne peux pas savoir ce que c’est tant que t’as pas mis les deux pieds sur le pont.

J’étais sur un navire exceptionnel nommé le Norwegian Escape (l’Échappatoire, en français).  Tu ne peux pas plus t’évader que ça. Ta routine n’existe plus sur un navire, parce que c’est presque irréel. C’est Alice au pays des merveilles, sans les étrangetés. Juste des merveilles.

Je pensais pas que c’était possible d’être charmée par une chose, mais maintenant que j’ai rencontré cette grosse bête-là, je comprends pourquoi les gens disent «she» plutôt que «it» quand ils parlent d’un navire. Ce n'est pas qu'un simple moyen de transport, ni un complexe d’hébergement. Ça a une âme, une vibe, un pouls.

J’ai fait plus d’activités pendant cette semaine-là que dans tous mes étés d’ados, pas de responsabilités en congé de juin à septembre. J’ai fait des glissades d’eau. Pas des petites affaires d’enfants (quoi qu’il y en a aussi pour vos tous petits), mais des glissades comme t’en a jamais fait au Québec. J’ai vu un homme de trois fois ma carrure dire qu’il voulait redescendre parce qu’il avait peur de sauter dans le trou. C’est une affaire de fou. J’ai fait un parcours d’hébertisme aérien. Je n’avais pas une vue sur des érables. J’avais une vue panoramique sur la mer des Caraïbes. J’ai fait de la tyrolienne avec les deux pieds dans le vide au dessus des vagues. Essaie de trouver ça ailleurs.

On fait un jeu.

Imagine quelque chose qui te plairait dans le sud. Sur un navire, il l’a. Un spa? Check. Un cinéma? Check. Des discothèques? Check. Un bowling? Check. Un karaoké? Check, check, check.

Veux-tu que je poursuive?

Une salle d’arcades? Bien entendu.

Du billard? Mets-en.

Des piscines? Pourquoi tu demandes?

Des salles de spectacles? Il en pleut.

Un casino? Je te promets que oui.

Mini golf? Hen hen!

Basket? Devine.

Gym ? Certain!

Tu ne peux même pas comprendre. Après ça, les gens pensent que les croisières sont pour les personnes âgées. J’ai vingt deux ans et j’ai eu de la misère à suivre.

Maintenant parlons des restaurants, mais pas trop longtemps parce que je suis déjà nostalgique. Mes papilles sont en deuil. Ici tout goûte le carton. Rien à ajouter.

Ah et que dire de ma magnifique cabine avec balcon. T’sais quand tu pars dans le sud et que tu te sens particulièrement huppée d’avoir une chambre avec vue sur la mer, la même pendant sept jours d’ailleurs, bien dis toi qu’en croisière, tu peux ouvrir ta porte patio et voir la mer à perte de vue un matin, une île extraordinaire un autre matin, des étoiles filantes la nuit même. T’as pas juste une vue sur la mer en croisière, c’est carrément la mer qui a la vue sur toi tellement t’es dessus. Sais tu ce que c’est de dormir la porte ouverte et de te laisser bercer par le bruit des vagues sans avoir peur que le jardinier regarde dans la chambre le matin? Moi oui. Jamais aussi bien dormi.

Tu me diras que tu préfères les plages et les villes que les navires… je te comprends. C’est exactement pourquoi c’est une croisière qu’il te faut. Quand tu reviens d’une expérience comme celle-là, t’as mis le pied dans plus d’un pays, t’as goûté à des cultures différences, t’as vu des paysages tellement variés. T’as pas seulement pris des vacances, tu as réellement voyagé.

Je pense que je suis un peu (beaucoup) tombée amoureuse de mon expérience. D’ailleurs, je ne comprends pas ce que tu fais encore ici à lire mes états d’âme.

Appelle ton agent de voyage et pars en croisière mon minou. Fais-toi ce cadeau, tu le mérites.