On dit que dans la vie, il y a des hauts et des bas. Ce qu’on ne dit pas c’est que les bas qu’on doit vivre peuvent être très bas. On ne dit pas aussi qu’ils arrivent au moment ainsi que de la façon dont on s’y attend le moins. Oui, une pente ça se remonte, mais criss que c’est difficile de remonter.

Je vais être honnête et vous dire que jamais je n’ai pensé vivre cela un jour.

Non pas que je me pensais meilleure et au-dessus de tout, mais je me disais qu’avec ma personnalité, mon caractère, ce serait moi qui irais ailleurs. Je me disais que ce serait moi qui quitterais mes emplois pour en essayer d’autres pour voir le résultat, voir mon intérêt, voir les opportunités que ça me donnerait, voir le défi de quitter ce qu’on connaît pour quelque chose de nouveau. Aujourd’hui cependant, la réalité me frappe, et ce durement en me rappelant que la vie nous réserve des surprises autant positives que négatives. Ma surprise se place dans la dernière catégorie, soit négative, car j’ai perdu mon emploi. Oui j’ai perdu mon emploi, car la compagnie pour laquelle je travaille a fait faillite et je ne cacherai pas que je m’y attendais un peu. La dernière semaine, il y avait eu moins de communication qu’à l’habitude de la part des supérieurs, de la marchandise de bonne valeur qu’on a dû retourner, des boîtes vides qui nous étaient envoyées, des questions concernant la nouvelle marchandise qui ont eu comme réponses d’attendre à aujourd’hui, car ce serait à cette date que nous aurions toutes nos réponses. La fermeture planait quand même assez clairement sur le commerce, mais il y avait une mince chance que ce soit autre chose. Un petit 1%, une infime probabilité qui était là et que j’entretenais sans trop d’espoir, mais qui persistait à exister dans mon esprit afin de me dire qu’il y aurait une suite à cela.

Hélas, ce n’était pas le cas et ça a fait mal.

Ça fait encore plus mal de dire que moi et mes collègues avons reçu l’explication, mais pas le temps nécessaire pour la traiter adéquatement, du moins dans mon cas. À 9h05, nous apprenions que le commerce fermait ses portes et cinq minutes plus tard nous apprenions que la date d’échéancier pour tout leur renvoyer était d’au maximum mercredi de cette semaine. Rapidement, les boîtes se sont faites et empilées, et les murs sont devenus de plus en plus vides. Ma tête était concentrée sur le fait de ne rien oublier de mettre dans la boîte qu’elle n’a pas eu le temps ni l’énergie d’assimiler cette bombe qui venait d’être lâchée sur nous. À exactement 15h00, je me disais qu’officiellement, c’était ma dernière journée en tant qu’employée de cette marque qui venait de se terminer.

Prononcer cette phrase était parmi l’une des plus difficiles que j’ai eu à prononcer présentement dans ma vie.

Pourtant, je n’étais pas prête à la prononcer cette phrase! Je n’étais pas plus prête à ressentir cette petite tristesse que l’on ressent lorsqu’on quitte quelque chose qu’on aimait, et ce, sans l’avoir choisi. Je n’étais pas prête à ne plus avoir à travailler avec mes deux collègues, je n’étais pas prête à ne plus les appeler mes collègues! Je n’étais pas prête à quitter cet emploi, à dire au revoir à cette expérience qui m’a apporté quelque chose d’unique!

Même si je sais que je ne viens pas de tout perdre, que j’ai un autre emploi, que moi et les deux personnes avec qui j’ai travaillé pendant presque deux ans, nous nous reverrons. C’est difficile de réaliser que je ne rentrerai plus travailler à cet endroit ces quelques jours par semaine en entendant la musique se répéter. C’est douloureux comme The Scientist  de Coldplay.

Image de couverture de Kelli Mcclintock
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