Je ne pensais pas reprendre ma plume pour t'écrire. Mais vois-tu, j'ai tant à te dire. Alors voici la suite de mon texte qui t'était adressé, il y a si longtemps déjà. Trois ans à vrai dire.

Ce texte, je l'ai regretté.

Écris sous le coup de la colère, avant que la peine apparaisse, que la noirceur se pointe. Jusqu'à ce soir-là, où les étoiles brillaient par milliers, près d'un feu, j'ai réalisé et assumé.

Je veux te dire sans peur le mal que tu m'as fait. Sans ton accusateur, juste moi qui ouvre mon cœur. Que ça te blesse ou non, le but n'est pas de changer l'issue. Les demi-mots ne seront pas inclus.

Je me suis sentie comme une moins que rien pendant et après toi. Parce que tu as fui comme un enfant le ferait. Le mal que tu m'as fait ne se mesure pas, aucune échelle ne peut le définir, je crois.

Le sentiment de trahison que j'ai ressenti m'a fait prendre de bien tristes chemins. La fin de mes illusions a été brutale, la douleur, elle, abyssale. Le plus fou, c'est que j'ignorais si au fond de moi existaient encore quelques sentiments à ton égard.

La VRAIE fin n'est venue que trois ans plus tard.

Trois ans!!! Cruel est le premier mot qui me vient en tête. Il y avait ces fichues coïncidences sans arrêt, penser à toi, j'avais déjà donné.

Je t'ai contacté sans m'en faire, ton jugement depuis longtemps m'indiffère. Le tien ou celui des autres, la vie est trop courte pour un impossible amour ou autre.

Je te remercie pour tes excuses.

Sincères ou pas, franchement je l'ignore. Des réponses, je ne voulais que ça. Passer à autre chose, réapprendre à faire confiance. L'intuition qui s'entremêle avec la méfiance, crois-moi, ne fait pas bon mélange.

Je suis en mode défense encore assez souvent. À vrai dire, la majorité du temps. Celui qui ose m'approcher a perdu d'avance. Mon cœur est gelé, trop d'émotions sur la liste d'attente.

En discutant avec toi, mes idées n'étaient pas claires, la nuit déjà entamée, le sommeil me gagnait. J'avais cette impression que tu voulais en finir au plus vite, en m'offrant des réponses courtes et imprécises. Un air de déjà-vu, sans surprise, je t'ai lu.

Possiblement que tes mots étaient dictés par la peur également, qu'en sais-je vraiment au fond? Tu m'as qualifiée de bénéfice et parlé de dommages pour ta famille.

Tu as occulté de nouveau une question, mais peu importe, ce fut une réponse.

Nous deux, ça n'en valait pas la peine, m'as-tu dit. Ce soir-là, je n'étais pas d'accord, aujourd'hui, je suis du même avis. Tu voulais vivre une aventure? Je suis plus que ça, jamais tu ne le sauras.

Des réponses à mes mille questions d'autrefois auraient suffi. Pour que je passe à autre chose, sans me sentir détruite. Tu m'as refusé ça par manque de maturité, par égoïsme, par peur que ta double vie soit exposée. Des années plus tard, rien n'a changé. Tu restes pour les apparences, un confort, et éviter les dommages que tu supposes.

Des dommages, il y en aura plus tard.

L'image que tes enfants auront d'un couple est ce qu'ils rechercheront plus tard. Deux parents qui s'apprécient, sans amour, sans relation. Je me demande si c'est mieux. Ce choix est le tien, je le respecte. Un jour viendra où tu verras et devras assumer.

Je ne te crois pas quand tu dis que je n'étais pas une parmi tant d'autres. Ton manège continu, tes mensonges et les filles d'un soir aussi. Je savais que la vérité ne serait pas rose, mais à quel point, j'étais loin du compte.

La belle âme que j'ai vue en toi a volé en éclats.

J'ignore si tu réalises ce que ça m'a fait. D'être ignorée, et ce du jour au lendemain, comme un objet dont on n'a plus besoin.

Moi, je voulais en finir avec toi, mais tu restais. Jusqu'au jour où tu as disparu, ignorant mes messages.

Ça n'en valait pas la peine... Ces mots que tu as écrits, je ne les oublierai pas.

Et même si j'ai terminé par te dire que je t'avais vraiment aimé, dès le lendemain, j'ai regretté de l'avoir dit.

Parce que j'ignore qui tu es au final, tout comme tu ne sais pas qui je suis. Tu as eu peur de ce que j'ai pu être, aujourd'hui tu t'en mordrais peut-être les doigts.

Puis je me suis posé cette question. Est-ce que je veux vraiment un coureur de jupons à mes côtés, la réponse est évidente, jamais de la vie! Sans transparence et respect, rien ne peut se construire.

Sans illusions, je sais que nous deux ce n'était rien.

Une grande leçon de vie, mais un amour épique? Sûrement pas. Tu avais raison, je ne méritais pas ça. Il m'aura fallu te rencontrer pour le comprendre, commencer à vivre et apprendre.

Je sais aussi ce que tu n'as pas su ou pu voir en moi. Le brouillard, il m'habitait aussi, tu vois. Ma vie reprenait tranquillement, après tant de batailles et peu de répit. Et toi au même moment qui entre dans ma vie.

Le grand perdant de cette histoire, j'en reste convaincue, c'est toi.

Au terme de cette histoire, je n'aurais pu croire que je serais en paix. T'ai-je aimé n'est plus une question que je me pose. Je sais que je n'étais que dans l'illusion.

J'aurais voulu te dire tout ça, je n'ai pu le faire. Mes excuses t'ont surpris, je sais, c'est à moi au fond qu'elles s'adressaient. En dépit du carnage que tu as fait de mon cœur, je sais reconnaître mes erreurs. Les mots durs que j'ai pu te dire, tu as raison, tu les méritais. Mais je n'avais qu'à partir, ça, je l'assume.

Trois ans, c'est ce qu’il m'aura fallu pour fermer le livre d'une triste histoire.

Celle de mon cœur croyant avoir trouvé son âme sœur, qui ne fut en vérité qu'un menteur notoire.

D'une âme tourmentée, plus que je n'ai voulu le voir. Tu ignores la chance qui est la tienne, j'ai gardé pour moi ce que je savais. Parce que je sais... Je sais...

Jamais je n'aurais pu croire me sentir libre et sans regret, de savoir que...

Finalement, pour toi, je n'étais rien.

FIN

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Image de couverture via Unsplash
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