Nous nous sommes vus un soir, comme ça. Nous nous sommes plus. On l’a assumé et une histoire a commencé…
Et elle s’est arrêtée sec.
À cause de moi, je suis désolé.
Je ne savais pas qu’on s’en allait là, mais nous y sommes allés. Encore désolé, sincèrement et du fond du cœur. Ça ne me rend pas bien de savoir que toi, tu voyais quelque chose en moi que je n’ai pas vu en toi. Je pourrais te le dire encore une fois, mais ça changerait quoi?
D’accord… Je suis désolé!
Je ne t’ai pas dit toute la vérité. Tu l’as senti, je te sais intelligente, mais il y a dans le mensonge, un respect que la vérité ne saura jamais préserver. Pas que je ne te respecte pas! Mais la vérité, celle pour laquelle j’ai décidé que nous ne serions qu’un court chapitre, cette vérité-là que tu cherches tant à savoir, elle va te heurter et sûrement, oui, te blesser.
À la croisée des chemins, deux rôles m’attendent.
Entre le gars un peu crosseur ou le cru, je te jure qu’aucun n’est mieux que l’autre. Parce qu’au département de blesser une femme de coeur, je suis ne cours pas les auditions.
Je trouvais que la solution la plus confortable était de me dépeindre comme la mauvaise personne. Celui qui n’était pas prêt à s’investir, celui qui ne t’avait probablement pas tout dit. M’autoflageller de mes mensonges ne t’enlevait pas ta valeur, après tout. Je trouve important que tu la conserves. Mon ressenti sur toi ne te définit pas. Ma déception ne fait pas de toi une femme que nul prétendant ne convoitera.
L’humain étant curieux, tu n’es pas rassasiée et tu creuses encore un peu.
Alors, je vais l’écrire, cette vérité.
Moi aussi, j’ai vécu la même situation avec une autre et plus d’une fois. J’ai survécu, et mieux encore, j’ai accepté que je suis presque parfait pour certaines personnes, mais que pour d’autres, je ne suis juste pas assez. Que la vie est souvent mal faite et que je trouve parfaites des personnes qui n’en ont rien à faire de mes prétentions. Le miroir me fait devenir parfois bourreau.
Alors oui, tu m’as plu. Ta voix, ta personnalité, tes rires, tout ça ; c’était super!
Je t’ai regardé plus longtemps que les autres et nous nous sommes parlé. Nous sommes sortis et tu as continué de me plaire. On s’est embrassé, tu embrasses bien. Tu es venue dormir chez moi. On a couché ensemble et c’était okay. Sans plus. Je n’ai rien à dire, mais les papillons qui auraient voulu s’envoler n’avaient pas d’ailes. Ça s’inscrit dans le rayon de « Ce n'est de la faute à personne, parce qu’un frisson ne se commande pas! ».
Ah oui! ... Je suis désolé.
Alors, que veux-tu encore savoir?
Qui suis-je pour te dire que ton corps ne m’a pas attiré? Peut-être un peu ton odeur. Sûrement le rythme. La première fois n’est jamais la meilleure, ça, tout le monde le sait! À moins de ne plus se pouvoir.
Mais je me pouvais encore et la seconde fois n’arrivera pas. Tu penseras que je ne voulais que ça. Mais non. Je cherche aussi l’amour. Mon corps imparfait cherche le parfait complément, tout en imperfection.
Tes imperfections n’étaient pas les miennes.
Tout ça n’est que la réalité, au fond. Si mon corps ou un autre aspect de ma personne, peu importe lequel, t’avait déplu, peut-être aurais-tu été celle qui n’était pas prête, celle qui n’aurait pas tout dit?
Nous ne nous serions pas rappelés. On aurait oublié tous les deux, parce qu'on aurait été trop occupé. Oui, le mensonge est lâche, mais il demeure poli et courtois. C’est ainsi qu’il s’est fait une place au chaud dans notre société.
J’aurais aimé que tu me plaises au complet.
J’aurais pu te donner une autre chance? Peut-être, mais au jeu de l’amour, je choisis d’attendre la personne qui me chavirera sur tous les fronts! L’amour, je le choisis passionnel. Je fais peut-être erreur, mais peut-être pas. C’est mon choix et il deviendra mon destin.
Maintenant que tu sais la vérité, est-ce qu’on se sent mieux?
En tout cas, pas moi. Ça aurait été le fun que ça fonctionne de partout, mais ça ne sera pas toi. Je ne suis pas la bonne personne pour toi et je sais plus comment le dire… Je suis désolé.
Je te souhaite de trouver meilleur que moi et il arrivera.