Toi qui as été mon confident par excellence, sache que tu me manques.
Toi qui as été une douceur dans ma vie, qui as été mon meilleur ami. Avec toi avec qui j’ai ri même les plus ridicules des conneries, de jour et de nuit. Je n’ai pas changé et je continue de rire à en pleurer, même si c’était plus drôle de rire à deux et que les autres autour sont beaucoup trop sérieux pour leur partager ce qui me fait marrer.
Je m’ennuie de ton oreille attentive à mes histoires aussi futiles que sérieuses. C’est un vide qui reste depuis ton départ de ma vie, toi, mon confident. Une bonne ou une mauvaise nouvelle, il n’y avait aucune gêne, aucune pré-réflexion avant que je ne t’en fasse part. C’est si peu dire, que je n’avais pas de gêne, il m’arrivait d’être plus à l’aise de t’avouer des faits que de me les avouer à moi-même. J’avais le droit d’avoir besoin de toi, de ton avis, même si c’était un oui, un non ou un roman que j’obtenais comme réponse, ça valait le coup. Ton avis, tes conseils d’ami m’aidaient bien souvent dans mes questionnements existentiels. C’est plus difficile de réfléchir toute seule, sans pouvoir t’exposer mes théories sans queues ni têtes.
Je m’ennuie de cette personne à qui je partageais mes plaintes. À qui j’écrivais à quel point cet après-midi au travail était ennuyant ou que j’avais faim à minuit et ce, en sachant pertinemment que ça ne changerait rien à ma vie. Seulement lui parler et savoir qu’il était là, c’était un petit remontant, un doux réconfort. Toi qui m’as vue sous mes plus mauvais jours et avec qui j’ai échangé des sourires bêtes et mes plus belles grimaces pour les meilleurs égoportraits d’amis.
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Je m’ennuie de cette personne de qui je connais tout et qui me connait dans les moindres détails, de mon film d’enfance préféré, en passant par mes histoires les plus gênantes et la couleur des chaussettes que j’ai reçues à Noël. Celui avec qui un seul mot est nécessaire pour tout dire, parce que l’on se devine. Cette personne avec qui ne rien dire et rester assis est une activité et avec qui tu n’as pas besoin de te casser la tête à savoir quoi boire ou manger parce que les goûts de l’un sont connus de l’autre. L’ami à qui raconter ta journée est de toute simplicité parce qu’il connait tous tes amis, et qui parle de toi dans les soupers de famille parce que tout le monde sait qui tu es.
Même tes photos de soirées du samedi soir avec les copains que tu m’envoyais sachant que j’étudiais pour mes examens en pyjamas et que, clairement, tu avais le don de me rappeler combien je m’amusais le nez dans mes bouquins, plutôt que de m’éclater. On savait bien qu’une fois les examens terminés, on en aurait des soirées, celles où on a dansé, bu et chanté bien trop fort pour nos propres oreilles, mais de bon cœur, parce que c’était un chant de bonheur. Parfois même, on s’ouvrait sur ces secrets bien gardés que l’on n’assume pas vraiment face à soi. La guitare s’est faite aller et quelques écrits se sont partagés. Que de souvenirs, que de plaisir.
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J’espère que tu as autant de plaisir dans la vie et que tu gardes en tête nos plus belles folies. Je sais… Elles me manquent, à moi aussi. T’écrire au petit matin, ou même passé minuit, ce qui me passe par la tête avant que je ne l’oublie, parce que t’étais pas là à tous les jours de ma vie, mais je savais que tu verrais mon message et que tu me répondrais à ta pause de travail ou avant de te coucher. L’un savait que l’autre répondrait toujours à tous les messages, même les onomatopées ou les émoticônes en solo qui disaient: « je n’ai rien à faire et j’ai envie de jaser. Tu veux bien discuter, sans rien dire avec moi? » Je m’ennuie de te dire « bonne nuit » et qu’ensuite tu discutes avec moi durant près d’une heure, sans que le sujet du jour ne soit d’une importance capitale.
Je m’ennuie de notre complicité. La vie sans elle ne s’annonce pas de toute facilité. Nous n’avons pas su assumer que nous avions construit bien plus qu’une amitié. Tu n’es plus dans ma vie, mais dans mon cœur, toujours tu seras.