Bon, on va se le dire ; ça ne va plus bien. L’arc-en-ciel a pris le bord, et ces temps-ci, c’est plutôt de l’orage et de la pluie et du temps froid et gris qui prend d’assaut le dehors et nos vies. Vous m’excuserez ma négativité, mais aujourd’hui, je n’ai pas envie de faire semblant que tout va bien. Parce que ce n’est pas vrai. Je commence à être vraiment fatiguée de cette pandémie mondiale. Je m’ennuie de notre vie d’avant. Mais, je crois que d’exprimer ce que l’on ressent face à tout cela est un bon moyen d’évacuer la négativité. C’est donc l’heure pour un peu de « chialage ». Aller, ça va faire du bien.
Je m’ennuie de me lever sans analyser mon corps au complet et me demander si le chat que j’ai dans la gorge est dû au fait d’avoir trop fait de karaoké toute seule dans mon salon ou parce que j’ai attrapé la COVID. Puis, ensuite penser aux gens que j’aurais pu infecter dans les 10 derniers jours. Puis, me sentir mal. Puis, paniquer.
Je m’ennuie d’avoir des possibilités d’activités. Me lever le matin, sans plan, et me dire que je pourrais aller dans tel ou tel café pour étudier, puis sortir dans tel ou tel bar le soir, ou inviter tel ou tel amis pour simplement s’amuser chez nous.
Je m’ennuie de ma famille ! J’ai toujours eu l’habitude d’aller souper chez ma grand-mère le samedi ou le dimanche soir. Eh ben, ça doit faire depuis mars dernier que je n’y suis pas allée. J’allais chez mes parents chaque fin de semaine aussi ; je n’y vais pratiquement plus, et ça me rend triste.
Je m’ennuie des partys. Oui oui, je m’ennuie de danser, et de chanter fort, et d’être avec plein de monde qui aime aussi faire ces choses-là. Je m’ennuie aussi des partys d’Halloween que nous n’aurons pas cette année. L’Halloween qui tombe un samedi soir en plus, et qui concorde avec la semaine de lecture universitaire et le changement d’heure. Ç’aurait été parfait. Mais, il faut tout laisser tomber.
Je m’ennuie de l’université, de la vraie. Celle où on va physiquement dans les classes, où on voit nos amis, où on procrastine en gang plutôt que seul chez soi. Où il y a des soirées et des évènements organisés à chaque jour, où les possibilités de sorties sont quasi infinies. Je m’ennuie même de ces cours les vendredis matin, 8h30, dans lesquels on arrive en déficit de sommeil et les yeux un peu tout croches, mais la tête remplie des souvenirs et des folies de la veille.
Source image : Unsplash
Je m’ennuie des gens. Des rassemblements de gens.
Je m’ennuie de me sentir bien. Parce que, on ne va pas se le cacher, tout le monde se sent un peu bizarre ces temps-ci. Au premier confinement, on avait le fameux « ça va bien aller », l’espoir que la pandémie termine durant l’été, et on y croyait fort, ça nous aidait à tenir. On se disait qu’on faisait partie d’un grand projet commun de sauvetage de l’humanité. Mais, aujourd’hui, la lumière au bout du tunnel, elle est ben pâle à mes yeux. On ne sait pu ce qui va se passer. On ne sait pu quand est-ce qu’on va avoir une vie normale, et si une telle chose est encore possible. On ne le sait plus.
Finalement, je m’ennuie tout court. On dira ce qu’on voudra, rester chez soi, c’est loin d’être palpitant. Je suis chanceuse, j’ai des colocs, alors je ne suis pas complètement seule. Mais après avoir écouté des films, lu des livres, joué à Mario Kart pendant trois heures et suivre des foutues classes en ligne, ben il reste pas grand-chose à faire à part s’ennuyer. Et avec les temps froids qui nous guettent, et les journées qui sont de plus en plus courtes, l’ennui se fait ressentir encore plus.
Je réfléchis à notre vie d’avant, et je ne peux m’empêcher d’être nostalgique. Je regarde des photos d’évènements entre amis, entre familles, et ça me brûle un peu en dedans. J’ai envie de retourner dans ces photos.
On ne peut pas retourner en arrière. On ne peut pas contrôler l’incontrôlable. Par contre, même si l’espoir parfois se fait pas mal mince, je continue de croire qu’en respectant les mesures sanitaires, et qu’en prenant soin de nous le plus possible, nous allons passer au travers.
Nous avons besoin maintenant plus que jamais besoin du soutien des autres, de l’amour de chacun, nous avons besoin de sourire, de voir ce qui est beau dans cette situation où tout paraît laid.