L'année dernière, ma vie a été pleine de changements. J'ai toujours eu peur de me lancer dans les aventures qui me tentaient le plus, mais il y a un an, j'ai finalement réussi et j'ai finalement eu le courage de faire ces aventures. J’ai tout laissé derrière moi et j’ai décidé qu’il était temps que je fasse de moi une priorité. Que je prenne enfin du temps pour me questionner et trouver ce qui allait vraiment me rendre heureuse dans la vie. J’ai quand même beaucoup de vécu pour mon âge, mais j’ai toujours eu une soif de vivre difficile à rassasier. La petite fille de Sherbrooke étouffait dans sa propre vie. J’avais besoin de plus, plus de rire, plus de rencontres, plus de voyages et plus d’expériences. J’avais besoin de me sentir plus en vie. Je voulais atteindre mes objectifs et une fois arrivée, m’en établir d’autre. J’ai une amie qui me dit toujours : «dans la vie, on va à un seul endroit et c’est au top.»

Puis c’est ce que je voulais : aller au top.

Nouvelle vie, Changement

Source : weheartit

Alors, j’ai lâché le cégep.

Et je me suis demandée ce que je voulais vraiment faire de ma vie, pas nécessairement pour les 20 prochaines années, mais pour l’instant précis. Puis, j’ai eu envie de réaliser mon rêve de petite fille et de voir où ça allait me mener : devenir agent de bord.

Je me suis donc renseignée sur le poste et j’ai ensuite fait des démarches pour atteindre mon objectif. Immédiatement, ma chasse aux compagnies aériennes commençait. J'ai envoyé mon CV aux compagnies qui engageaient : Air Transat, Air Inuit, Air Canada, Nolinor et bien plus. Oui, j'ai envoyé mon CV plusieurs fois, parfois sans réponses et oui, j'ai attendu. J'ai attendu plusieurs semaines avant qu'on me contacte pour commencer le processus d'embauche. Je me souviens d’un soir en particulier, la veille de mon entrevue,  j'avais appelé la personne responsable tard le soir en lui annonçant que je ne voulais plus aller à l'entrevue : parce que j'avais trop la chienne de me faire virer de bord. Je me souviens que la personne en question m’a demandé si c’était vraiment ce que je voulais faire et je lui ai répondu que oui, sans hésitation. C’est ce que cette personne m’a dit, par après, qui m’a donné la force de me présenter à l’entrevue le lendemain. Elle m’a fait comprendre que si c’était vraiment ce que je voulais, alors je n’avais pas à m’inquiéter, qu'il fallait que je crois en moi et que tout allait bien se passer. (Merci à cette personne d’avoir cru en moi, et de m’avoir poussé à en faire de même. C’est en partie grâce à toi, tout ce qui m’est arrivé dans la dernière année.) Après le long processus, on m’apprend que je suis acceptée pour la prochaine étape : une formation de sept semaines. God, ce n’était pas pour les doux. Trust me, les agents de bord ne savent pas juste servir ton café, ils te font aussi parfois accoucher dans les airs. Bref, je fini ma formation avec des cernes qui me descendaient jusqu'aux genoux, mais au moins c'étaient des cernes de fierté.

Sauf que maintenant, il ne me reste que trois jours pour dire bye à ceux que j’aime, parce que j’ai eu le poste et que je dois déménager à Vancouver…

Changement, Nouvelle vie

Source : weheartit

Pour ceux qui ont déjà déménagé loin, vous savez ce que ça fait… Tu pars, tu es excité pour les aventures qui t’attendent, sauf qu’en même temps tu réalises qu’il faut que tu dises bye à tes chums de filles et vos soirées de vino et potins, à ta famille, à ta deuxième famille du travail, mais surtout, à ton copain. Tu pars et tu ne sais pas quand tu vas revenir ou même, si tu vas revenir. Je me rappelle du stress que je ressentais en chemin pour l’aéroport… Autant que l’inconnu me déstabilisait totalement, autant que j’avais hâte d’y sauter la tête première, mais pour une raison, quelque chose me retenait : l'oubli. Alors que j’essaie de me faire un PEP talk mental en me convaincant que tout allait bien se passer, en même temps de capoter un peu inutilement, parce que la peur, ça revient toujours. Mais aussi la peur d'avoir envie de juste virer de bord. La peur de me faire remplacer. J’avais peur qu’un jour, les longues heures au téléphone avec mes meilleures amies se transforment en un petit texto de temps en temps, j’avais peur qu’il y ait plus de distance que d’amour dans ma relation amoureuse, j’avais peur que même ma douce maman me facetime de moins en moins souvent. J’avais peur que les gens m'en veuillent de manquer les moments importants. Mais j’avais surtout peur de m’en vouloir à moi-même. Parce qu’au final, ça reste ma décision. J’ai choisi de prendre l’emploi et de déménager à l’autre bout du Canada. Je me disais « Vas-y Marie, au pire des pires, si ça devient trop difficile avec ton copain ou que t’es juste pu capable d’être loin de ceux que tu aimes, tu n'as qu'à revenir, c'est tout !» Mais en chemin, j’ai réalisé que j’avais pris cette décision pour une raison : mon avenir, mon bonheur et surtout, pour moi. Les gens que j’aime et qui m’aiment vraiment allaient être là à mon retour, mais surtout, ils allaient être présents au cours de cette aventure aussi.

Peut-être qu'ils vont être loin, mais au moins ils vont être là.

Nouvelle vie, Changement, Partir à l'aventure

Source : weheartit

Ça n'a pas été facile, ça c’est certain. Il y a eu des jours où j’aurais tout laissé pour revenir dans mon petit coin qu'est Sherbrooke. Parce qu'en étant loin comme ça, tu ne peux quitter quand tu veux pour aller voir ceux que tu aimes. Parce que loin comme ça, tu ne peux pas courir dans les bras de tes parents quand ils te manquent. Parce que loin comme ça, des fois tu peux juste compter sur toi pour te botter les fesses à sortir du lit et te changer les idées. Un an plus tard, de retour tout récemment au Québec et après avoir finalement reçu mon transfert, je peux dire que c’était l'une des meilleures décisions de toute ma vie. Bien sûr, j’ai perdu des gens en chemin, mais j’ai aussi tissé des liens forts avec de nouvelles personnes qui vont me suivre toute ma vie. J’ai appris de nouvelles choses sur moi et j'ai appris à me choisir moi, avant tout. Sans devoir me sentir coupable d'être égoïste.

Parce que oui, des fois, il faut faire des choix pour être plus heureux, sans justement penser aux autres. J'étouffais et maintenant, c'est comme si je respire un tout nouvel air. Le fait que j'aurais pu me virer de bord et ne jamais embarqué sur ce fameux vol, me hante l'esprit : je m'en serai voulu toute ma vie. J’ai découvert des places à couper le souffle, j’ai rencontré des gens qui m’ont marquée, j’ai vu des milliers de nouveaux visages, j’ai pris mille-et-un vols, j’ai ri avec des inconnus, des inconnus ont pleuré sur mes épaules, j’ai vécu dans mes bagages à différents endroits, j’ai passé par-dessus des nuages qui offraient les vues les plus incroyables, j’ai visité des places que j’aurais jamais cru pouvoir visiter, j’ai vu plein de couples et de familles se sauter dans les bras à leur arrivée à l’aéroport,  j’ai mangé des nouvelles choses, j’ai appris sur le monde et je me suis aussi retrouvée en chemin.

Changement, Nouvelle vie

Source : weheartit

Et c’est loin d’être fini.

Source de l'image de couverture : mobilehdwalls

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