Tout le monde dit qu’avant toute chose, on doit être bien avec soi-même.

Mais personne ne sait vraiment comment faire.

Où on va pour se reconstruire seule?

Personne ne nous a dit où aller.

C’est un endroit séparé par une ligne mince entre ce qu’on doit laisser derrière et ce que nous deviendrons.

Un endroit beaucoup trop flou entre deux nuages au sommet d’une montagne un peu trop haute.

Ce n’est sur aucune carte Google Maps.

Aucune clé n’est cachée dans une quête.

Et aucun tout-inclus n’a de billet pour cette destination.

Aucun cours de géographie n’a été utile pour s’y rendre.

Crédit: Crédit: Jason Mavrommatis

J’ai 30 ans et je suis un peu toujours en roadtrip dans ce périple, parfois trop rock and roll à mon goût.

La tête dans les nuages, le cœur un peu effiloché et un petit sac à dos d’épreuves qui font ce que je suis devenue aujourd’hui.

Un entre-deux avec ce que j’essayerai d’être demain.

Je regarde autour de moi, je recule et j’avance. Je cherche.

Parfois, je me perds en cours de route, oubliant un peu ce que je voulais au départ.

Les boussoles sont inutiles dans ce parcours, comme si le lieu d’arrivée se déplaçait sans cesse.

Bien trop souvent, se reconstruire vient après une chute qui laisse un peu trop d’égratignures.

On se relève, un peu écorché et on continue.

Comme on l’a toujours fait.

Et si la réponse était d’arrêter de chercher?

Si certains morceaux du passé doivent être traînés dans nos valises, pas pour nous ralentir, mais pour se souvenir d’où l’on vient.

Crédit: Crédits: Kalei de Leon

Peut-être que pour se reconstruire, ce n’est pas de partir au Costa Rica ni de quitter avec un aller simple en Indonésie en espérant se trouver à l’autre bout du monde.

Peut-être que la réponse est beaucoup plus proche que ce que nous avons toujours cru.

Peut-être que, pour se reconstruire, il faut simplement apprécier la tranquillité au café du coin un dimanche pluvieux, les soirs d’été autour du feu et même juste de voir le soleil quand on tire les rideaux le matin.

Peut-être que, pour se trouver, il faut cesser de se fuir.

C’est d’apprendre à coexister avec nos blessures.

Et tenir bon même quand la corde nous arrache les mains.

Je n’ai pas encore trouvé ma destination finale.

Mais c’est avec les bagages encore à moitié pleins que je continue ma route.

Et au passage, je trouve des morceaux de moi, un peu éparpillés, entremêlés de rêves et de souvenirs oubliés.

Et je me construirai, doucement.
Photo de couverture via Jasmin Maag
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