Il y a maintenant presque 4 ans de cela, je me suis faite une nouvelle amie. Il y a maintenant presque 4 ans de cela, je suis devenue une tante.
On parle souvent du rôle de la maman et du papa, mais très rarement du reste de l’équipe. Pourtant, un enfant fait son apparition dans une famille. Une famille qui lui offrira souvent plus que des parents. Dans la nôtre, il y avait moi, jeune femme dans la vingtaine qui ne connait rien aux bébés.
Quand ma grande sœur est tombée enceinte, il n’y avait rien de surprenant. Pour vous donner une image claire et précise: si nous avions été dans How I Met Your Mother, elle aurait été Lily et moi Robin. Pendant qu’elle et ses amis parlaient d’allaitement, mon groupe et moi, on se racontait notre dernière soirée au bar. Rien pour mettre en valeur mes talents naturels de tante! À l’époque, c’était le premier bébé dans la famille. Étant la plus jeune de mes frères et sœurs, toute ma vie, j’ai été ce bébé. Mes connaissances en la matière étaient donc aussi élevées que celles d’Éric Savail en anglais. En toute honnêteté, le concept même d’être en relation avec un enfant était très abstrait, donc celui d’être une tante, c’était du vrai Kandinsky. Je crois que j’avais le syndrome de l’imposteur, comme si je n’avais pas ma place dans cette situation. Au point où j’ai fini par banaliser le rôle que j’allais jouer dans sa vie. Je me disais que cet enfant n’allait probablement pas vraiment m’aimer, que nous ne serions pas très intimes. Au fond, je n’étais que sa tante.
Soyons 100 % honnête, quand j’ai tenu ma nièce pour la première fois, j’avais peur de la laisser tomber, de la blesser ou quoi que ce soit d’autre à éviter avec un bébé! Tout ce qui me venait en tête, c’était mon premier emploi en restauration, quand j’ai laissé tomber 5 verres en vitre en plein milieu du restaurant. Tu marches avec les verres sur ton plateau en te disant, « Comme ça serait stupide de tomber à ce moment précis », et BAM! Maladroite comme je suis, je surveillais tout ce que je disais et tout ce que je faisais.
Avec le temps, j’ai appris à la connaitre. Comme avec toute autre relation, nous avons tranquillement développé une complicité. Elle me découvrait en même temps que le reste du monde et moi je me reculais du reste du monde pour me concentrer sur elle. Puis finalement, j’ai appris. J’ai appris qu’être une tante ce n’est pas juste être une tante. Je devenais une amie. Chaque fois que je la vois, elle a grandi et le temps a passé. J’ai souvent peur qu’elle ne se souvienne pas de moi ou qu’elle ne m’aime pas autant qu’avant. Et toujours, je la retrouve! Ma grande amie que j’aime, avec qui je peux dessiner et jouer aux princesses.
En tant qu'amie, je lui donne des conseils, je lui apprends des choses. Le plus surprenant dans tout ça, c’est qu’elle m’en donne aussi. Ma petite amie m’apprend à profiter du moment présent, à ne pas avoir peur de montrer mes émotions, à ne pas avoir peur de dire « je t’aime » ou de pleurer un départ. Ma petite amie m’apprend que les au revoir sont difficiles et que les retours à la maison sont toujours remplis d’amour.
Mon amie a changé quelques perspectives que j’avais face la vie. En tant que nomade, j’ai toujours voyagé, déménagé, bougé, etc. Je n’avais aucun problème à m’imaginer partir un an ou deux dans un autre pays. Pour moi, la famille était de l’amour qui se vit facilement à distance. Depuis qu’elle est dans ma vie, je me demande si je serais capable de partir aussi longtemps. Mais elle me rassure, car à chaque fois que je reviens, elle m’aime aussi fort et me fait toujours une place dans son monde. Son petit monde encore si simple dans lequel j’adore me plonger, même dans ses mauvaises journées. Je crois qu’on devrait tous avoir un mini ami. Ils sont sincères, honnêtes, remplis d’amour et connaissent encore l’art de jouer. Les petits amis nous font une place dans leur monde de petits, cela nous permet d’oublier notre monde de grands pour quelques instants. Souvent, ma nièce et moi, on se construit une cabane, une cabane dans laquelle je peux oublier mes peines d’amour, mes examens et mon régime. Avec ma nièce, il n’y a pas de calories, il y a juste des bonbons et du bonheur. Oui, j’ai la chance de la guider tout en douceur dans notre monde de grand, mais elle, elle m’offre la joie de retourner dans le monde des petits à la vitesse grand V!
Aujourd’hui, j’ai la chance de dire que j’ai une nouvelle amie grâce à ma sœur. J’ai aussi depuis 1 an un nouvel ami que j’apprends doucement à connaitre. Et un jour peut-être, je pourrai offrir de nouveaux amis à ma grande sœur.