J'ai une amie exceptionnelle

J'ai une amie extraordinaire. Dans le sens d'exceptionnelle. Ici, je ne parle pas du nombre de fois où elle m'a écouté raconter mes déboires existentiels ni de cette fois où elle a parlé dans le casque de la fille qui m'intimidait lorsque j'étais au secondaire. Je parle d'un geste qu'elle a posé auprès d'une femme qu'elle connaissait très peu.

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Mon amie travaille dans une clinique médicale en soins de santé auditifs. En fait, le médecin avec lequel elle travaille s'occupe de tout ce qu'il y a en haut des épaules de ses patients. Peu importe le problème. L'un de ces patients est une dame que je nommerai par le nom fictif d'Hélène. Hélène est une femme très gentille qui discute souvent avec Valérie. Elle lui apporte des bonbons ou du chocolat régulièrement. Tout au long de ses visites, Hélène a eu la gentillesse d'expliquer à Valérie en quoi consistait les tests et tous les termes médicaux que mon amie ne connaissait pas encore. Grâce à elle, Valérie connaît maintenant bon nombre de maladies et les soins que prodigue son employeur. Elle peut désormais mieux assister les patients. Valérie ne peut pas faire le travail du médecin, mais peut mieux répondre aux questions qu'on lui pose par téléphone. Il y a quelques mois, Valérie appela Hélène pour lui annoncer que son prochain rendez-vous allait être reporté. Elles ont discuté un moment. C'est ainsi que mon amie a appris que la patiente avait un cancer de la langue en phase terminale. Valérie a été incapable de travailler du reste de l'après-midi.

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Depuis quelques jours, une nouvelle circule au sujet d'un homme qui aurait guéri miraculeusement de son cancer de la langue grâce à un traitement à Toronto. Peut-être en avez-vous déjà entendu parler de cette histoire. Mon amie avait lu cet article. Dans la même semaine, Valérie discute sur Facebook avec une jeune femme qu'elle ne connaît pas, Nathalie (nom fictif). Il se trouve qu'il s'agit de la belle-fille d'Hélène. Appelez ça une coincidence, un adon ou un signe du destin, mais leur rencontre n'était pas un hasard. Elles discutent puis finalement, mon amie propose à Nathalie de l'aider à contacter l'homme qui a guéri de son cancer de la langue.

Mon amie se lance alors à la recherche de cet homme. Elle cherche parmi 130 André (nom fictif) sur Facebook avant de le trouver. Elle lui envoie un message. Aucune réponse. Elle découvre qu'André a une fille qui travaille comme coiffeuse à Vaudreuil-Dorion. Un autre message est envoyé. Toujours aucune réponse. Elle décide d'appeler au salon en question, prétend vouloir prendre un rendez-vous avec elle, mais lui explique aussitôt la situation d'Hélène. Très gentille, elle lui promet d'en parler à son père. Le jour même, Valérie reçoit un courriel d'André. Il lui fera plaisir de répondre à ses questions. Il lui donne son numéro de téléphone.

Je ne sais pas si vous réalisez tout le travail que Valérie a accompli en à peine 24 heures. J'ai beaucoup de respect pour son entêtement et sa débrouillardise. Nathalie et elle formaient toute une équipe!

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Finalement, avec toutes les informations en main, les deux filles parviennent à convaincre Hélène de prendre rendez-vous avec son médecin pour demander une prescription pour le médicament. Valérie contacte même trois pharmaciens pour connaître la démarche à suivre pour bien gérer la transition entre la morphine que prend Hélène et le médicament. Tout ça en trois jours à peine!

Que va-t-il se passer par la suite? On ne le sait pas encore.

«Je suis consciente qu'il y a des chances que ça ne fonctionne pas, mais je pourrai dire que j'ai essayé, me dit mon amie. Toute cette histoire m'a fait réaliser à quel point aider les gens est important. Cette femme m'a fait grandir et elle m'a aidée à être plus humaine. Je ne la remercierai jamais assez pour ce qu'elle m'a appris. Elle est un modèle.»

Je ne sais pas comment cette histoire va se terminer, mais je souhaite à Hélène la paix qu'elle mérite. Cette femme est une battante. Sa belle-fille aussi.