Je n’ai pas choisi une carrière facilement accessible. Quand j’ai pensé à ce que je voulais faire dans la vie, je n’ai pas pensé aux études à faire, aux horaires, au salaire, aux perspectives d’emploi ou à la stabilité. En écrivant ces lignes, je pense à tous ceux qui veulent exercer un de ces métiers pour lesquels il faut bûcher des années sans vraiment savoir si cela va fonctionner. Ceux qui, comme moi, ont adhéré à la philosophie clichée de « vouloir réaliser ses rêves et faire ce qu’on aime vraiment dans la vie » et qui sont parfois (souvent) pleins de doutes. 

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Source : spice4life.co

​Je viens tout juste d’obtenir mon Baccalauréat en journalisme, il est donc un peu tôt pour parler de carrière en tant que telle. Je vis plutôt un moment de transition pendant lequel je travaille à temps plein dans un bureau, à occuper un emploi qui ne nécessite clairement pas un diplôme universitaire, que je pourrais occuper jusqu’à la retraite et qui me fait beaucoup réfléchir. Après ne jamais avoir arrêté d’étudier tout en travaillant, je me retrouve aujourd’hui à occuper un emploi qui n’occupe pas mon esprit lorsque je le quitte. S’il n’y a rien qui me motive plus que de penser sans cesse à un prochain article ou ne pas dormir la nuit pour monter un nouveau projet, j’apprécie aussi cette tranquillité d’esprit. Je pourrais parler de ceux qui veulent être médecins ou avocats, mais j’avoue en connaître beaucoup moins. Entourée d’autres gens qui souhaitent, un peu comme moi, vivre de leur écriture, travailler en télévision, en communication, être acteurs ou encore chanteurs et se faire une place dans des milieux artistiques, je réalise qu’il faut beaucoup de volonté, mais surtout, qu’il faut choisir le chemin difficile. À voir l’angoisse que nous nous infligeons parfois, je me questionne sur nos motivations. 

Vouloir faire de sa passion un métier, c’est une décision qui peut paraître assez simple d’emblée. Pourtant, il faut accepter d’être vulnérable et ça n’a rien de facile. J’adore écrire, mais en choisissant d’en faire carrière, j’ai aussi pris la décision de me dévoiler dans chaque texte, même lorsque ceux-ci sont objectifs, ne serait-ce que par ma façon d’écrire. Je crois que nous sommes de cette espèce qui a besoin de s’investir personnellement dans tout ce que l’on fait, notre carrière n’y faisant pas exception. J’ai donc choisi le chemin difficile. Celui sans destination précise. Mais j’ai aussi choisi un chemin sans routine, plein de surprises et de portes à ouvrir sans savoir ce qu’il y a derrière. C’est normal de douter et d’avoir envie d’un emploi conventionnel. On pense souvent avoir fait des mauvais choix dans des moments de découragement, alors que prendre la décision de faire ce qu’on aime à temps plein, c’est déjà un accomplissement en soi.

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Source : Katrine Delorme

 

Source photo de couverture: thefrontporch.org​

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