Je trouve que de vivre un traumatisme sans prendre le temps de le régler, c’est comme rouler en voiture avec un pneu éclaté. Si on ne règle pas le problème en allant voir un spécialiste, cela pourrait en créer d’autres. Malheureusement, avec le temps, on peut s’y habituer et le problème ne fera que s’amplifier.
Qui a le temps de prendre soin de soi? On est tellement débordé par le quotidien. On doit performer au travail pour espérer avoir une augmentation de salaire à la fin de l’année. On doit endosser le rôle du parent parfait pour permettre une belle vie à nos enfants. On doit porter des vêtements à la mode et avoir une voiture pour sauver les apparences.
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Pourquoi est-il plus important de prendre soin de notre apparence alors que notre âme n’est qu’à son plus bas? Il faut toujours paraître fort, en forme et « top shape » comme on dirait. On ne veut jamais laisser paraitre que nous ne sommes pas bien à l’intérieur. Être vulnérable, faible, triste, déboussolé et en colère sont des caractéristiques que les gens ne veulent pas laisser sortir de leur coquille.
Mais c’est la vie. C’est une montagne russe, il y a des hauts et des bas, c’est normal. Quand on ne se sent pas bien, sachez qu’il n’y a personne d’autre que vous qui est mieux placé pour savoir ce qui est bon pour vous aider.
Pendant des années, j’ai cru que mon entourage allait m’aider à tourner la page sur un vieux démon que je garde. J’ai cru qu’en me changeant les idées, il allait disparaître. N’étant pas capable de parler de ce démon à mes proches, j’ai compris que j’étais assez autonome pour y faire face moi-même. J’allais être la meilleure pour trouver l’idée qui allait me permettre d’être heureuse de nouveau.
J’ai commencé à devenir plus agressive à chaque fois qu’on frôlait cette corde sensible qui était ma peur d’être en couple. J’ai rencontré des hommes dans ma vie avec qui ça ne fonctionnait pas pour une raison que j’ignore encore à ce jour et même un petit détail qui a fait que je n’étais pas la partenaire idéale. J’étais trop grosse, trop mature, trop intimidante, trop timide, pas assez féminine… il y avait toujours une raison. Je faisais face au rejet à chaque fois. Quand j’ai décidé d’investir mon énergie dans d’autres projets, je me sentais beaucoup mieux.
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Quand je me suis approchée de la trentaine, on me posait la question « Pourquoi es-tu célibataire, encore? ». Cette question jouait sur cette corde sensible. Dans ma tête, le fait de replonger dans ces rencontres qui n’allaient pas fonctionner à cause d’UNE seule chose me rendait malade et maligne. Imaginez mon opinion que j’ai de Tinder. Bien que ça fonctionne pour certaines personnes et je suis très contente pour elles, je m’en tiens loin.
Quand mes amies ont commencé à être en couple, je me sentais mal quand je voyais un couple respirer la joie. Le positivisme m’a aidé à me dire que mes amies méritaient ce bonheur et il était temps que je rencontre une spécialiste pour m’aider à vaincre ce traumatisme du rejet.
Cet automne, j’entamerai des séances avec une psychothérapeute qui m’aidera à vaincre cette peur pour qu’enfin je me dise qu’il existe une personne qui saura un jour m’aimer pour qui je suis sans être trop ou pas assez.