Je sais qu’autour de moi certaines personnes perdent foi en l’humanité, j’y ai déjà adhéré. Le collectif, j’avoue est parfois épeurant, mais individuellement, un humain à la fois, j’y crois. Il y a voir un insecte au plafond et l’écraser parce qu’il dérange ou le regarder sous un microscope et le voir devenir fascinant comprenant ses mécanismes de défense, son univers. Trop peu de gens s’attardent à celui des autres, parce que notre quotidien est une spirale qui nous pousse constamment vers la prochaine responsabilité. Dans mes changements de vie, je me suis tourné vers l’humanisme. J’en ai besoin, tellement et chaque jour. C’est devenu impératif à mon bonheur mais comme il arrive qu’il manque d’humanisme dans nos quotidiens, j’apprends à le créer.
J’ai choisi de faire un effort qui allait me récompenser de réactions humaines. M’intéresser aux gens le plus souvent qu’une journée me le permet. Et c’est dans les détails que se trouve les possibilités de connecter entre humains.
C’est une petite histoire mais qui a changé la journée de quelques personnes. Dernièrement une dame et son mari se tenaient devant moi, la dame avait passé une commande mal entendue. Je l’ai vue se résigner à recevoir ce qu’elle n’avait pas commandé, par embarras probablement. Nous étions une douzaine dans le commerce et j’ai pris la parole, je me suis affirmé pour elle et son mari et rectifié la commande. Une niaiserie, oui, un détail, sauf pour cette femme qui a su apprécié. Les gens dans la file d’attente se sont mis à se regarder, échanger des sourires. Mon intérêt envers sa demande, mon implication l’a touchée, ça aurait du, probablement, ne rien me faire, me mêlant de mes affaires, mais j’ai choisi que ça me tentait pas. Quatre personnes m’ont souhaité une bonne journée lorsque j’ai quitté, ils feront peut-être idem la prochaine fois. Rendre l’ordinaire, extraordinaire, au quotidien, un geste à la fois.
Je sais qu’un règlement est un règlement et que l’exception ne peut être possible, parce que tout se voudrait exceptionnel. Que notre monde a besoin d’un cadre. Mais je sais aussi que les règlements définissent des limites selon des critères logiques, mais que tous ne répondent pas à cette logique, au même contexte. Rêveur, forcément, je m’imagine un monde où le règlement serait de traiter son prochain en pleine compassion.... humainement. Je sais qu’on n’a pas tous ce temps, de tout comprendre, mais un à la fois de temps en temps, de plus en plus, par la force du nombre comme dit mon idole, on améliorerait grandement les choses. Le bonheur je le trouve à travers les regards des autres lorsque je sais que je les ai fait se sentir importants, humains, oui l’écoute donne ce pouvoir. Lorsque l’empathie crée une connexion le temps de cet instant, alors naît une partie de bonheur. Ils s’accumulent, ils deviennent nécessaires, j’en deviens dépendant.
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Personnes âgées, en difficulté financière ou sentimentales, personnes violentées, en manque d’estime de soi ou des autres, en questionnement ou en transition et la liste n’est pas exhaustive. Ils sont nombreux à nous côtoyer et vous en êtes peut-être partie intégrante. Le point commun de toutes ces personnes est la solitude.... Alors.... On s’arrête... Deux cœurs, un qui souffre et l’autre qui comprend... un qui se dit seul et l’autre qui lui répond non... attendre un peu... partager ce même instant est la réelle définition d’un moment d’amour, de la perfection humaine ou de ma définition d’humanisme.
L’humain a un don que nulle autre espèce ne peut avoir, il peut comprendre par le coeur, mais seulement lorsqu’il s’y concentre. Je suis de ceux-là. Je me bats pour ça, un mot, un texte, un geste à la fois, jusqu’à ce que la force du nombre embarque, un jour, peut-être, sûrement. Aux yeux des autres, je suis un idéaliste, aux miens, un humaniste et j’aime ça, ça me rend heureux.