Je me souviens qu’à ma première année d’université (mon certificat en communications), j’avais choisi un cours de cinéma. Adorant tout ce qui relève de la culture, ce cours était parfait pour moi.
Je me souviens que l’un de mes travaux consistait à analyser des œuvres cinématographiques. Le film Incendies de Denis Villeneuve, qui a été nominé lors de la 88ème cérémonie des Oscars, était mon premier choix. Pour l’avoir visionné trois ou quatre fois, j’avais envie de vous le faire découvrir non seulement en vous partageant mon opinion, mais ce qui a inspiré le réalisateur.
Petit résumé
Réalisée par Denis Villeneuve, Incendies, inspirée de la pièce de théâtre du même nom et sortie en 2010, est une œuvre dramatique à caractère énigmatique. D’une durée de 2h10, le film raconte l’histoire des jumeaux Jeanne et Simon qui, après le décès de leur mère Nawal, ont le mandat de remettre deux lettres ; une à leur frère dont ils ignoraient l’existence, et l’autre à leur père qu’ils n’ont jamais connu. Pour y parvenir, les jumeaux découvrent le passé de leur mère et voyagent dans son pays natal, le Liban. L’action du film se passe dans les années 2000, mais on revit des moments de la vie de la mère Marwan pendant la guerre du Liban de 1975.
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La guerre au Liban
Ce qui est fascinant c’est qu’on ne mentionne aucune fois de quel évènement il est question. C’est en faisant des recherches qu’on comprend vraiment que la guerre du Liban des années 1975 à 1990 est raconté implicitement. Pour faire une brève explication, lors de cette guerre, le pays affronte la Palestine pour des raisons territoriales. Peu de temps après, ce sont les Israéliens qui se battent contre les Libanais. De nombreux bombardement et combats font plusieurs centaines de morts et plusieurs sont emprisonnés.
L’approche choisie par le réalisateur n’était pas d’en parler d’une manière directe, mais plutôt de montrer une sensibilité. Le but était de faire passer des émotions. Aucune référence historique ni géographique n’a été précisée de telle sorte que l’anonymat et l’universalité soient mis de l’avant. Ce qui est représenté dans l’œuvre cinématographique c’est beaucoup plus les conséquences dramatiques de la guerre que la guerre en tant que telle. C'est une façon d'universaliser le problème.
Un de mes films québécois préférés
D'une part, je trouve sincèrement que ce film est un chef d’œuvre, car le casting est extraordinaire. Lubna Azabal, qui joue le rôle de la mère est incroyable. On sent la crédibilité de l’histoire et grâce à sa rage intérieure, on entre complètement dans l’histoire de la femme maltraitée. Ce film m’a beaucoup amené à réfléchir et à essayer de comprendre le conflit implicitement exposé. Je ne connaissais pas trop le contexte et les origines de l’histoire et j’ai voulu en apprendre plus sur la guerre du Liban. Même si le film comporte plusieurs scènes difficiles et poignantes, je n’ai pas décroché une seule fois ou presque pas. Mélissa Désormeaux-Poulin (comédienne que j’admire énormément) et Maxim Gaudette sont très touchants et viennent bien seconder l’histoire de leur mère.
Du côté cinématographique, les plans sont à couper le souffle. Les plans rapprochés sont remplis d’émotion et rajoutent une crédibilité à ce qui se passe. L’agencement d’images de Villeneuve est tellement bien fait qu’il provoque le spectateur et l’oblige à réagir d’une façon brutale. Dès le début du film, on est plongé dans une certaine vulnérabilité. On remarque l’intérêt pour la politique de Denis Villeneuve et on comprend bien comment il a voulu montrer l’Histoire de la guerre (au Liban).
Si vous ne l'avez pas encore visionné, il est grand temps. Tous les aspects présentés fascinent l'esprit et regorgent d'originalité.