L’odeur de ses cheveux dans ton visage quand tu la sers dans tes bras. Son rire, ses yeux qui pétillent. Sa façon bien à elle de replacer ses mèches de cheveux ou ses vêtements. Tu la connais par coeur, tu pourrais presque dire que tu l’as tricotée. Tu connais et reconnais ses joies, ses peines et ses sautes d’humeur. D’ailleurs, combien de fois elle t’a donné envie de t’arracher les cheveux de la tête lors de sa période ingrate d’adolescence?! Te souviens-tu de ses moments de revendications où tu devenais la cause de tous ses malheurs? Clairement, elle savait au fond de son coeur que tu ne voulais que lui donner le meilleur.
Ta disponibilité, ta douceur, ta fermeté, ton autorité et ta franchise ont forgé ce qu’elle est devenue au fil du temps. Ta promesse d’être toujours là lui a donné l’assurance de toujours pouvoir compter sur une épaule accueillante et une oreille bienveillante. Elle s’est finalement mise à voler de ses propres ailes, aidée de tous les outils que tu lui as donnés. Elle t’a offert trois beaux petits enfants au travers desquels tu vois aujourd’hui toute sa drive, mais aussi sa grande timidité.
Source de l'image : Jacynthe Crochetière
Il y a un an aujourd’hui, ta belle, ton bébé, elle s’est envolée
Sans avertissement, sans un cri, sans une larme, ce matin-là, elle a fermé les yeux pour ne plus jamais les ouvrir. Il y a un an aujourd’hui, elle t'a laissé dans le néant. Tu vis maintenant avec un trou béant dans le coeur. Il y a un an, la cruauté de la vie (que tu as la permission de maudire), a emporté la maman de ses trois copiés-collés. Beaucoup trop jeunes pour ne plus avoir de maman. De toute façon, il n’y a pas d’âge moins douloureux pour perdre un parent ou un enfant.
Un an maintenant que tu survis sans ton enfant.
Chaque matin, tu te réveilles en sachant très bien que ce ne sera plus jamais pareil. Le soleil touche ta peau, mais il ne sera plus jamais aussi chaud qu’avant. Chaque jour, tu essaies du mieux que tu peux de combler le vide qu’elle a laissé en dedans et autour de toi. Tu cherches le moindre petit signe de sa présence près de toi. Et parfois, tu y arrives. Tu peux la sentir! Mais plus souvent qu’autrement, tu vis avec la peur d’oublier sa voix. La peur que son visage devienne flou dans ta mémoire et celle d’oublier son odeur et sa chaleur. Dans ces moments-là, tu te réfugies dans tes souvenirs. Tu te réconfortes avec une image, avec une parole qu’elle t’a déjà dite ou en pensant à quelque chose qu’elle aurait aimé.
Tu arrives à te consoler en la voyant à travers le sourire de ses enfants.
En comparant la couleur de leurs cheveux aux siens, en cherchant son regard à travers leurs yeux.
Elle est partie…mais avant cela, elle a donné la vie trois fois. Elle a aussi laissé en héritage l’amour qu’elle a reçu ; un peu comme une douce caresse sur la joue. Elle t’a aimée, tu sais. Tu fais partie de ses premiers amours, tu sais. Tu l’as aimée aussi. Elle le savait et elle te l’a rendu par tous ses petits gestes au quotidien.
Elle ne t’oublie pas et tu ne l’oublieras pas.
Tu ne l’oublieras pas, parce qu’elle est inoubliable, tout simplement.