Tu penses peut-être que je vais te raconter une belle histoire, le genre issu des contes de fées; une histoire remplie de princesses, d’amour infini.

Mais loin de là.

La mienne est plus triste.

En fait, je ne saurais dire.

Tout est relatif. On vit dans un univers rempli de relativités.

coeur brisé rose noir ensembleSource image: Unsplash

Il était une fois deux adultes seuls.

Il était une fois deux adultes ayant souffert d’abandon et de négligence.

Deux adultes ayant enduré tous les remous de l’amour et ses mélancolies; deux adultes ayant absorbé toute la négativité de ce monde.

Il pleuvait de la peine sur eux.

Deux adultes ayant traversé déserts et nuages pour se retrouver sans force.

Ils n’avaient même pas gouté aux joies de voler tellement ils sont vite retombés.

Deux adultes près du gouffre cherchant à se remonter à deux.

Ils avaient passé proche de sombrer.

Deux adultes aux mains, mais au cœur vide.

Leur richesse se trouvait ailleurs.

Deux adultes avec un immense vide intérieur.

Cherchant désespérément à le combler.

Car plus personne ne pouvait rien pour eux.

Ils avaient tout essayé.

foule flouSource image: Unsplash

Ils avaient fait les fous, pris dix pieds sous terre. Les gens ne les côtoyaient plus, les gens ne leurs adressèrent plus la parole. Ils avaient pleuré, hurlé, tellement de souffrance s’était écoulée sur leurs visages. Ils avaient tenté de survivre en s’accrochant aux autres. Les autres sont tombés, l’hameçon était bien trop pris.

Et ils sont partis comme des poissons dans l’océan. Ils n’ont jamais regardé en arrière.

Ils ne restaient plus qu’eux et une dernière chance. Une dernière lueur de vie sur des déserts établis sur des kilomètres à la ronde.

Les deux adultes se virent maintes fois, se donnèrent de l’affection. Celle que personne ne leur donnait, celle qu’ils avaient tant manquée. Un câlin pour un cœur trop brisé, des mains s’entrelaçant pour se sentir moins seuls à affronter les tempêtes.

Ils firent un bain de minuit pour sentir leurs âmes en vie, l’eau froide contre leurs corps pour se rappeler qu’ils existent encore. Ils mirent du piment dans leurs vies un peu maussades. Ils firent exploser des feux d’artifice dans le ciel et regardèrent les éclats, blottis l’un contre l’autre dans une grande couverture. Ils se supportèrent lorsque les vagues les noyèrent, ils s’assurèrent qu’aucun d’eux ne perdent pied. Ils veillèrent l’un sur l’autre comme des frères et sœurs, se touchèrent comme des amoureux.

Le vide était grand, beaucoup trop grand. Le monde entier avait ses problèmes, mais ils ne pouvaient les régler. Tous souffraient, ils le savaient. Mais ses instants servaient à se recoller tous les deux.

Le reste du monde attendra…

Ce n’étaient pas des « fuckfriends », ce n’étaient pas des meilleurs amis. Ce n’étaient pas des amoureux, ce n’étaient rien de tout cela.

Ce n’étaient que deux inconnus se donnant de l’affection à deux, car seuls, ils dépérissaient.

Au moins, ils étaient seuls ensemble.

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