Hier, j’ai cessé de fonctionner.
Hier, après plusieurs mois à essayer d’aller bien, de tenir le coup et de ne pas lâcher, mon corps et mon esprit ont finalement dit stop.
On m’a appris à en faire toujours plus, à me dépasser, à aller au-delà de mes limites. Que ce soit en sport, au travail ou dans mes projets personnels.
Et je l’ai toujours fait.
Avec bonne humeur et un sourire, je suis allée au bout des choses.
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Mais aujourd’hui, j’ai perdu ce sourire et cette bonne humeur.
J’ai cessé de fonctionner. Je n’ai pas écouté mon corps. Je n’ai pas écouté mon esprit. Je n’ai pas écouté mes amis.
C’est un orage qui se préparait depuis longtemps. Il tardait à éclater. Il y avait quelques éclairs, quelques coups de tonnerre, mais ça passait. Aujourd’hui, l’orage est là.
J’ai appris à me composer un visage le temps de mes obligations sociales et à réserver mes sanglots pour mes moments seules.
Je n’arrive plus à prendre de décisions. Tout est confus, mélangé. Je dis oui et le lendemain, je dis non. Je ne sais plus ce que je fais et je gâche les meilleurs moments de ma vie.
Tout cela va avec les stigmates reliés au fait d’aller mal.
Au lieu de juste accepter de ne pas être bien, on se bat pour faire croire le contraire.
Et on finit par se détruire.
On ne veut pas montrer cette partie là de nous, on a peur que les gens partent, nous laissent. J’ai gaspillé des mois, où j’étais supposée me remettre sur pied, à mener un combat que je n’avais pas vraiment la force de mener.
Un combat qui attend dans le détour les personnes ordinaires aux petites dépressions ordinaires. Un combat dans une vallée obscure creusée profondément en nous-même.
La seule chose qui donne espoir, ce sont les gens.
Ces derniers mois, j’ai découvert l’immense humanité de ceux qui m’entourent. Des connaissances sont devenues de grands amis, des gens dont je ne connaissais que le professionnalisme m’ont révélé leur visage rempli de compassion et j’ai appris que les enfants pouvaient nous donner autant d’affection qu’ils en prennent.
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En jugeant les autres par leur état dépressif passager ou durable, on contribue à la détresse et à la détérioration de vie de beaucoup de personnes.
Combien sommes-nous en proie à des moments de doute, à des moments de tristesse, à des moments de faiblesse?
Combien sommes-nous à nous cacher de ce qui est socialement inacceptable?
À toutes ces personnes qui vivent aujourd’hui des moments difficiles et douloureux, à celles qui ne voient plus de lumière, à celles qui ont baissé les bras ; regardez autour de vous. Tendez les mains pour différentes opportunités. À travers l’obscurité, on peut toujours voir une éclaircie. Cette éclaircie-là, ce sont toutes les belles âmes qui nous entourent et qui ont compris qu’un humain est d’une complexité sans pareil et que le beau ne se cache jamais loin.