Germaine, c’est moi. Je gère et je mène. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé gérer et savoir où je m’en allais. Rien n’était laissé aux hasard. Tout était précis et pensé de manière chirurgicale. Je parle ici de mon horaire d’école et du boulot, de la manière dont je gère mon argent, de qui je fréquente autant en amitié qu’en amour. Comme pour une opération à coeur ouvert, mes instruments étaient placés avec le même espace entre chacun et dans un ordre précis : du premier au dernier qui serait utilisé. De sorte que je savais où j’irais à l’université, quel programme j’allais intégrer, où je serais dans dix ans, qui allaient être mes amis, etc. Sans jamais me poser de questions, j’ai toujours eu cet espèce de chemin tracé (que je m’infligeais). Peut-être était-ce pour diminuer mon anxiété? Je ne peux pas le nier.
Germaine, c’est une partie de ma personnalité qui gère et mène. Cette partie n’a aucune malice envers les autres, mais qui en a peut-être sur moi. J’ai perdu à quelques reprises d’être ainsi. À toujours vouloir contrôler, à toujours vouloir que tout soit parfait, je me suis perdue un petit peu sans trop m’en rendre compte. Jusqu’à ce que certains évènements surviennent ou un en particulier me fasse réaliser que le présent, c’est le plus beau temps de conjugaison dans une vie.
Il y a les rencontres. Ces rencontres. La rencontre.
Les rencontres que l’on ne planifie pas, qui sont «spontanées» (ou à moitié planifiées) sont celles que je sous-estimais depuis quelques temps. En fait, je ne les croyais plus capable de m’enrichir ou de me rendre heureuse, sûrement par mauvaises expériences du passé. Je suppose que c'est lorsque l’on s’y attend le moins qu’elles arrivent. Ces hasards du jeu d’amour ou encore d’amitié qui, le temps d’une petite infinité de secondes, remettent les choses en perspective, me montrent que j’ai tout à mon avantage à ne plus gérer. Je parle autant d’amour et d’amitié que de fraternité et de chatouilles. Je parle de ces rencontres qui ne sont pas parfaites: un peu gauches et déroutantes même. Ne plus avoir besoin de gérer, de calculer est un sentiment que je ne pensais jamais goûter.
Source image: Pexels
Germaine est un peu compliquée : elle parle en parabole pour traiter d’un propos vécu sans nécessairement le nommer. Germaine a toujours les mots compliqués. Ses idées sont pêle-mêle dans un tourbillon de candeur et de légèreté. Germaine ne souhaite que dire ceci : les bonnes rencontres arriveront. Elles arriveront là où l’on s’y attend le moins. Peut-être que devant une pizza froide, un soir de semaine, il s’agira de la naissance de quelque chose de hasardeux et d’insensé. Peut-être déroutant, mais rempli de ce sentiment indescriptible.
En bout de ligne, les rencontres sont influentes dans la mesure où l’on les laisse nous transporter vers ce qu’il y a de bien pour nous. Elles sont enrichissantes. Ce qu’il faut, c’est de les laisser venir à nous et ne pas courir après ces rencontres. Cet article ne se voulait pas «drama-Laurie», mais «heureuse-Laurie», parce que la vie a décidé que c’était le bon moment pour te rencontrer et ça, c’est une belle chose.