Après avoir regardé la bande-annonce de Gâtées pourries, je savais que je succomberais au charme de cette nouvelle série québécoise réalisée par François St-Amant (Entre deux draps). Je n’ai vraiment pas été déçue.
Dans cette comédie de situation, nous plongeons dans un univers décalé et franchement rafraîchissant. Un divertissement qui se savoure comme une part de gâteau un jour d’anniversaire, chaque bouchée est un véritable plaisir.
Les trois comédiennes qui ont également créé la série (Pascale Renaud-Hébert, Suzie Bouchard et Anne-Élisabeth Bossé) possèdent un talent comique indéniable. Chacune, inspirée par sa propre personnalité et son vécu, dresse le portrait d’une femme trentenaire marquée par ses insécurités et ses insatisfactions.
Frédérique est habitée par l’anxiété, Justine peine à quitter son emploi, et Kim reste dans une relation insatisfaisante. Voilà un trio auquel on s’attache dès le premier épisode.
L’amitié à l’honneur
L’amitié est au cœur de cette série. À première vue, les trois protagonistes n’ont pas grand-chose en commun, mais elles savent que leur affection mutuelle est un espace dans lequel chacune peut laisser apparaître ses travers et ses failles. Elles se soutiennent malgré leurs erreurs (parfois maladroitement) et peuvent compter les unes sur les autres comme sur un ancrage. C’est une belle illustration de la solidarité féminine.
C’est avant tout le lien qui les unit qui est mis à l’honneur. Avec le côté un peu chaotique de leur relation et leurs interactions piquantes, leur dynamique amicale est des plus divertissante. Les trois comédiennes et scénaristes sont d’ailleurs de véritables amies dans la vie.
Pression sociale
Sous le ton léger de la comédie, la série explore plusieurs thèmes sociaux, en dévoilant la profonde insécurité qui habite les trois héroïnes. Ce malaise est alimenté par la pression des normes sociales qui dictent aux femmes ce qu’elles doivent accomplir une fois qu’elles ont passé le cap de la trentaine.
Qu’il s’agisse de leur carrière, de leurs relations personnelles ou de l’image qu’elles ont d’elles-mêmes, les trois amies sont toutes, à leur manière, affectées par ces attentes. Elles se retrouvent inévitablement confrontées à la peur et au doute. Plongées dans une valse d’émotions contradictoires, elles ont du mal à trouver la clarté nécessaire pour prendre des décisions ou amorcer des changements significatifs.
Drôle et réconfortant à la fois
Gâtées pourries, c’est une succession de situations absurdes et abracadabrantes qui fait du bien et nous sort de la grisaille des derniers mois. C’est la rencontre de personnages imparfaits qui n’ont pas peur du ridicule. Les trois complices tombent, subissent des humiliations et doutent.
Fred qui a peur de mourir étouffé par un raisin, Kim qui pense que des injections de Botox vont changer sa vie et Justine qui arrête de se laver les cheveux… c’est drôle et réconfortant à la fois. Parce que ça nous offre un miroir de nos propres réalités. Le genre de série qu’on a envie de regardere en sirotant une bonne tasse de thé.
J’espère que nous pourrons retrouver Justine, Kim et Fred dans une deuxième saison.
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