Hier soir, le Théâtre Maisonneuve vibrait au son des rires, des sacres et des respirations haletantes de Sam Breton. Pour cette première médiatique, l’humoriste a prouvé qu’il n’a rien perdu de sa fougue, mais qu’il a aussi gagné en profondeur.

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Charles Pellerin, une ouverture tout en douceur

Charles Pellerin ouvre la soirée avec un ton plus doux, tout en autodérision. Il rit de son allure : “un cancéreux chauve sans sourcils”, comme il le dit lui-même, et s’amuse de sa capacité à faire peur aux passants de son quartier. Son humour, plus silencieux et subtil, crée un contraste marqué avec l’intensité volcanique de Sam Breton.

Un retour brut et vrai

Dès qu’il entre sur scène, Sam Breton occupe tout l’espace. Il saute, gesticule, crie presque, comme s’il voulait rattraper chaque respiration perdue pendant ses mois de silence. Le ton est cru, le débit rapide, les sacres abondants. Mais derrière cette avalanche d’énergie, il y a un homme qui revient de loin.

Il aborde sans détour son épuisement professionnel, la mort de deux de ses amis, une séparation douloureuse, et même les rénovations, qu’il présente, évidemment, comme la pire des épreuves. Tout ça, avec une légèreté désarmante. Il réussit le pari de parler de santé mentale, sans sombrer dans la lourdeur.

Entre psy, sexe et aspirateur

Sam Breton a l’art de transformer le banal en extraordinaire. Une séance chez le psychologue devient une révélation. Un passage avec le plombier, un sketch sur le ménage ou une scène de sexe déguisée sous une histoire d’aspirateur : tout y passe. Le quotidien devient théâtre, et on rit d’autant plus qu’on s’y reconnaît. C’est cru, mais d’une authenticité tout à son honneur.

Une vulnérabilité inattendue

Derrière la force et les gros mots, on découvre une réelle vulnérabilité. Breton parle de sa famille, de ses TOC, de sa grande tante, de ses expériences qui lui ont fait réaliser qu’il ne voulait pas d’enfants. Le tout culmine avec une belle touche d’émotion : le titre Ga-lé aller vient du surnom que lui donnait sa grand-mère, celle qu’il a visitée après son épuisement. Celle qui lui a donné reconnaissance et confiance depuis sa tendre enfance.

Pour lui, ce fut un retour aux sources. Pour l’audience, une sagesse qui fait raisonner : « C’est bien de faire rire les gens, mais pas de là à en pleurer ».

Une finale explosive

Le spectacle se conclut comme il a commencé : dans le rire, l’adrénaline et la vulnérabilité. Après un sketch sur un one-night stand qui tourne mal (il finit chez le médecin, pas chez le plombier), Sam Breton nous laisse sur un mélange d’hilarité et de tendresse. Il réalise enfin qu’il a longtemps négligé l’humain au profit de l’humoriste.

Une ovation bien méritée

Le public a ri, fort et souvent. Quand les lumières se sont rallumées, l’audience s’est levée pour le saluer. Ga-lé aller n’est pas juste un retour sur scène. C’est un récit de résilience qui aborde la santé mentale, la famille et les enjeux du quotidien avec brio. Un spectacle qui prouve qu’on peut rire de tout, tant qu’on le fait avec cœur, courage et une bonne dose d’autodérision.

Image de couverture de sambreton.com
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