Avec le temps, ce n’est plus claire qui est le chat et qui est la souris. Nous jouons sans cesse avec le cœur de l'autre; le chassant lorsqu'il semble inatteignable, le délaissant lorsqu'il pourrait trop facilement nous appartenir. Comme le dit le bon vieux dicton : « fuis-moi je te suis, suis-moi je te fuis. »

On se niaise en permanence, se faisant croire à tour de rôle que ça nous mènera quelque part. Je ne comprends pas pourquoi on a cet effet la l'un sur l'autre. On dirait qu'on est des aimants, s'attirant et se repoussant à la fois. 

On se court après, en attendant de trouver quelque chose de meilleur. 

Je te donne de l’attention, tu la nourris. Les papillons commencent à prendre vie, puis je les assomme subitement à coups de Vans ; de toute façon, ça ne marcherait jamais nous deux. Je ne te pourchasse plus, tu ne comprends pas ce relâchement.

Alors, c’est moi qui deviens ta proie. Et je te fuis, je cours, je m’époumone à essayer de renier ce que je ressens vraiment. Et quand tu me tiens enfin entre tes griffes, tu me lâches. Je tombe, de haut. Trop haut pour épargner mon pauvre cœur. Je cherche à comprendre ce que tu as trouvé de meilleur. Je tente de te démontrer ce que tu manques, de te rendre envieux, je veux que tu me convoites. C'est la seule chose qu'on sait faire : se désirer sans jamais s'obtenir.

Pourquoi joue-t-on à ce jeu sans fin qui nous égratigne le cœur ? De quoi a-t-on peur ? 

On est de ceux qui s’attirent, sans se vouloir vraiment. Ceux qui aiment se taquiner, sans réelle volonté. On disparait le temps d’une relation, n’entretenant même aucune amitié. Puis, on retrouve notre chemin l’un vers l’autre dès qu’on a le cœur brisé. On est des bouées de sauvetage… percées et vouées à l’échec. 

Je ne comprends pas ce qui nous garde dans ce labyrinthe sans fin. Pourquoi est-on incapable de lâcher prise ? On se brise le cœur à répétition, s'échangeant le rôle du méchantNos têtes nous crient de fuir, nos phéromones, elles, nous supplient se rester. On est mutuellement l'option facile vers laquelle se tourner. L'option pour avoir de l'attention sans avoir à s'engager.  

On est toxiques. On sait qu’on a du pouvoir l’un sur l’autre et on l’utilise, consciemment. On se tape sur les nerfs, on se confie, on s’insulte, on se désire, on se provoque. Voyez-vous la contradiction vous aussi? J’ai le mal de tête juste à essayer de suivre.

Quand va-t-on mettre un terme à tout ça ?

Peut-être faudrait-il laisser libre cours à nos tentations, question de faire baisser la tension. Ou bien, serait-il mieux de s'avouer vaincus, se laisser-aller pour de bon. Mais c'est effrayant n'est-ce pas ? De n'avoir personne vers qui se tourner lorsqu'on trouve notre lit trop grand, personne à qui envoyer nos photos aguichantes lorsqu'on sort au bar.

Ma tête est bien confuse, entre l'option de me libérer de toi et celle de tenter ma chance une bonne fois pour toutes. Entre l'idée de ne plus jamais croiser ton regard provocateur et celle de m'offrir sur un plateau d'argent.

Alors, on flippe un 25 cents ensemble ?

Source de l'image de couverture : Unsplash
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