F*ck le Cancer!

C’est simple j’ai trois mots à dire… F*CK le Cancer!  Ces temps-ci, nous avons perdu beaucoup de personnalités connues à cause de cette foutue maladie mortelle. Il y a eu René Angélil, David Bowie et Alan Rickman qui dans l’intervalle d’une semaine sont décédés à cause du cancer et ça, c'est évidemment sans compter tous ceux qu'on ne connait pas. Avant, lorsqu'on me parlait de quelqu’un qui était atteint du cancer,  j’avais un pincement au cœur, mais sans plus. En 2007, le mot cancer a pris malheureusement tout un sens! À l’âge de 19 ans, mon frère a su qu’il avait une tumeur au cerveau.  Cette maladie qui attaque autant physiquement que mentalement détruit l'organisme en très peu de temps. Dorénavant,  les mots tumeurs et cancers me font peur... Je n’ai plus peur du tonnerre ou des monstres qui se cachent sous mon lit, mais bien de cette maladie.

Source : etsy.com 

J'étais seule à la maison lorsque j'ai appris cette triste nouvelle. Mon frère représentait la personne que je regardais les yeux pétillants en me disant que j’aimerais lui ressembler... Il a toujours été mon idole! Il excellait à l’école (tout le contraire de moi!), il excellait au hockey et au baseball et il jouait même très bien de la guitare. Il avait une tonne d’amis et une bonne humeur tellement contagieuse… t’sais le genre toujours souriant (le contraire de moi!) Même si des fois je devais sûrement lui taper sur les nerfs, nous avions une super bonne relation et il prenait bien soin de sa petite sœur. Du jour au lendemain, mon frère restait dans sa chambre dans le noir total, car il ne pouvait plus endurer son mal de tête. J’ai vu mon frère se rendre à l’hôpital d’urgence. En quelques semaines, deux opérations ont été effectuées au cerveau en plus des nombreuses séances de chimiothérapie et de radiothérapie. Physiquement et mentalement, mon frère changeait à vu d'oeil. 

Je ne peux vous exprimer ce que mon frère ressentait lors de ces semaines, mais en étant sa petite sœur qui se sentait envahie par plusieurs émotions, j'étais dépourvue, frustrée, peinée et déprimée. On me demandait de continuer ma vie comme à l’habitude, mais je n’avais pas la tête à aller à l’école ni à écouter attentivement, j’avais envie d’aller à l’hôpital au chevet de mon frère pour lui changer les idées. J’aurais préféré passer mes journées entières entre quatre murs verts à regarder mon frère dormir et à manger des toasts au beurre frais avec du jello! J’avais simplement envie de profiter de la présence de mon frère. Lors de l’annonce d’un cancer et durant toute la bataille, les émotions nous envahissaient! J’ai commencé par la peine. Je passais mes nuits à étouffer mes pleurs dans mon oreiller et mes journées à me cacher dans les toilettes de l'école pour aller pleurer. J’ai été aussi découragée. Il y a des journées où j’avais envie de baisser les bras et d’aller me mettre en tite-boule dans un coin et y passer des heures. J’ai vécu de la rage. Je détestais la vie par moment parce que je ne comprenais pas pourquoi un jeune de 19 ans avait à subir cela. Je détestais tout le monde qui tentait de me remonter le moral. J’ai vécu de l’inquiétude.  Étant quelqu’un d’anxieuxe en général, lorsque j’ai su que mon frère avait une tumeur au cerveau, j’ai tout simplement paniqué.  J’avais les mains qui tremblaient et le cœur qui palpitait.  J’ai eu ce sentiment jusqu’à la fin.  Aujourd’hui, j’ai encore de l’inquiétude, mais je tente de me calmer et me dire que tout va bien aller.  Mais vous savez quoi?  Lorsque j’allais rendre visite à mon frère, il était souriant et ne se laissait pas abattre.  Il restait calme et il faisait en sorte que jamais je ne perdais espoir...Je croyais en lui. 

Pour être franche, je n’ai jamais pensé que mon frère allait mourir! Je savais qu'il était fort et qu'il allait passer au travers. C'était lui le meilleur! Par contre, ses dernières semaines ont été difficiles mentalement! Les gens me répétaient : «rien n’arrive pour rien». Mais maudit, ce n’était pas eux qui devaient regarder son frère perdre ses cheveux et être malade à cause de la chimiothérapie. Ce n’était pas eux qui se sentaient dépourvus et qui sortaient de l’hôpital en pleurs. Ce n’était pas eux qui passaient des nuits blanches et qui ressentaient la peur à tout moment. J’avais l’impression que personne ne pouvait me comprendre alors qu'au final leurs intentions étaient simplement de m'aider.  

Vous savez, j’ai toujours gardé une rage à l’intérieur contre le cancer. Il a attaqué ma famille. Il a attaqué mon frère. À cause de lui, nos vies ne seront jamais comme avant. Nous pouvons seulement regarder devant nous, continuer d’avancer et essayer de ne plus penser à ce cancer! Oui, cette expérience nous a permis de grandir, nous avons changé notre façon de voir la vie. J’aurais aimé par contre que mon frère n'ait jamais à subir cela. Je vous écris ces mots et je suis en larmes.  Depuis quelques années, j’essaie de garder mes émotions cachées à l’intérieur de moi. Je n’avais pas envie de revivre cette bataille une autre fois. Mes larmes coulent sur mes joues, mais cela me fait du bien. J’ai l’impression de me délivrer de plein d’émotions qui m’envahissaient chaque jour.  Mon frère a maintenant 27 ans et il n’a heureusement plus aucune trace de cancer. Vous savez ce qui est malheureux avec cette maladie, c'est qu'il peut revenir et attaquer de nouveau. Pour l’instant, nous gardons la tête haute. Encore aujourd’hui, je pense que mon frère est le plus fort! Il est toujours mon idole et il le sera toujours! 

Mes conseils : vivre chaque jour comme si c’était le dernier. Ne pas avoir peur de laisser sortir vos émotions (bonnes comme mauvaises). Passer du temps avec les gens que l’on aime. Garder espoir et continuer de se battre même si tout semble s’écrouler. Rester fort et écraser ce cancer à coup de poing!