La vie de femme entrepreneure est remplie de haut et de bas (comme celle de tous les entrepreneurs). On apprécie grandement les moments excitants lorsqu'on signe de nouveaux clients ou qu'on a une grande idée, mais on doit ensuite passer par dessus les périodes plus sombres où l'on perd des clients ou quand on sent la pression monter.
Depuis un an, la pandémie a ajouté un voile sombre sur la vie de plusieurs entrepreneurs. Pour les femmes, dans divers domaines, ce fut encore plus difficile.
J'ai eu mes hauts et mes bas depuis un an. Je me suis remise en question face à mon travail, à ce que je veux dans la vie, à la place que mon travail occupe dans celle-ci. J'ai toujours aimé parler de mon boulot avec passion, m'amuser en travaillant a toujours été important pour moi.
Une nouvelle ère commence pour @codmorse et je vis un mélange d'émotions: je suis excitée, mais je me sens aussi comme la jeune Camille de 21 ans qui se lançait. Je prépare la prochaine année avec la venue de mon fils Paul et il me reste trois mois pour que tout soit en place. Alors avec la pandémie et l'arrivée imminente de mon premier enfant, on peut dire que la femme entrepreneure que je suis est face à plusieurs choix dans les mois à venir et j'avouerai que ce n'est pas si simple.
Choisir le moment: pas si simple!
Mon copain m'avait parlé d'avoir des enfants depuis quelques années, sans jamais me mettre de pression, mais plutôt pour savoir où je me situais par rapport à cela. Nous savions tous les deux que nous voulions avoir une famille un jour, mais on dirait que le bon moment ne se pointait jamais le bout du nez. Et je sais que ce n'est pas le lot seulement des personnes en affaires. Peu importe pour qui, ce n'est pas nécessairement simple de choisir le bon moment pour avoir une famille. J'ai de la chance, je suis avec Marc depuis plus de huit ans. On s'est rencontrés quand il avait 24 ans et moi 25, donc nous avons eu le temps de traverser diverses épreuves ensemble, de voyager, bref de se connaître de fond en comble. Je savais que je partageais ma vie avec l'homme que je voyais comme le père de mes enfants depuis longtemps.
Mais même si on sait qu'on a le bon gars, ça ne demeure pas si simple... Parce que d'avoir un enfant, ça demande du temps, de l'espace physique et de l'espace mental. Je n'avais pas envie de vivre cette nouvelle étape à moitié. Je m'étais toujours promise que le jour où j'aurais des enfants, je leur donnerais du temps comme mes parents m'en ont donné. Je m'étais jurée de m'assurer que j'aurais l'énergie de permettre à mon enfant de faire plusieurs activités. Certes, c'est l'énergie, mais aussi le temps. Et quand on a une entreprise, on dirait que le temps devient une notion bien abstraite. On prend tellement de son temps pour ce bébé qu'est notre compagnie, qu'il peut être difficile de concevoir qu'un petit être deviendra prioritaire.
Et pourtant.
Alors: le bon moment, on le choisit comment? De mon côté, plus d'un an d'avance, j'avais choisi le moment où j'allais retirer mon stérilet et commencer à essayer. Je savais exactement les voyages que je ferais d'ici là et le temps que j'avais devant pour réaliser que ma vie changerait. On peut penser ici que je me sentais forcée de tomber enceinte. Loin de là! Toutefois, j'étais et je suis consciente que je ne peux plus partir en voyage sur un coup de tête, à deux minutes d'avis comme avant. Et ça, je voulais du temps pour le rendre réel en moi.
Une fois enceinte on fait quoi?
Quand on est enceinte, on fait des choix. Est-ce que je veux un congé de maternité ou pas? Est-ce que j'ai quelqu'un à l'interne qui peut mener le bateau? Est-ce que j'engage un DG à l'externe (pas mon nom, mais la fonction)? Est-ce que je mets l'entreprise sur pause?
Beaucoup de questions à se poser. J'ai choisi d'aller chercher une personne qui sera responsable de l'entreprise pendant un temps. Je ne compte pas avoir un vrai congé, je vais continuer de prendre mes courriels, d'être présente pour mes clients et de faire de l'administration. Mais cette personne sera en charge de gérer les employés en poste, de s'assurer de la satisfaction client, de monter les documents de pitchs, etc. Bref, cette personne sera une étape entre moi et certaines de mes tâches pour que je n'aie pas besoin d'être collée à mon cellulaire et que je puisse aller prendre une marche avec bébé Paul dans l'après-midi si le coeur m'en dit. J'ai envie de cette liberté. Je travaille activement depuis que j'ai quinze ans entrecoupé de mes études. Puis, dès le début vingtaine, je suis devenue entrepreneure. Cette pause de l'action à 200%, j'ai aussi envie de la prendre pour réfléchir aux meilleures étapes pour la suite.
Et c'est ce que mon copain, Marc, m'a dit: «tu verras, ton faux congé te donnera le recul d'avoir plus d'idées». Je ne l'aime pas pour rien.
Ça c'est mon cheminement à moi, à trois mois de l'accouchement. Mais ça demeure hyper personnel pour chaque femme et chaque homme. Personne n'a les mêmes envies. Certaines personnes ont envie de décrocher à 100%. Pas moi. Certaines personnes ont envie d'avoir une place en garderie pour le poupon dès ses trois mois. Pas moi. Mais c'est correct. Tous les choix sont bons, il suffit d'être en accord avec celui qu'on fait.
Le look:
Vêtements - Reitmans
Bureau - Fabrique Allwood
Photos - Claudia Morin-Arbour