Féminisme : non, je ne suis pas une femme enragée

Okay, mettons une chose au clair tout de suite, le féminisme n’est pas un phénomène has been des années 70-90. Il y a encore beaucoup d’incompréhension entourant la montée du féminisme dans notre société. Certains nous décrivent comme des femmes enragées, des êtres humains poilus, des personnes avec aucun sens de l’humour, etc.

Aujourd’hui, j’ai voulu parler de sexualité, car j’en ai assez des injustices que je vis au quotidien parce que je suis une femme.

Est-ce vraiment une raison???

J’ai besoin d’en parler pour moi, mais au nom de toutes les autres femmes aussi. Car le mot « pute », je l’ai bien trop entendu, des blagues sexistes sur lesquelles je me suis tue, des commentaires dégradants et j’en passe.

Personne n’est une « pute ».

PERSONNE. Même pas la fille qui t’a volé ton chum, même celle qui publie des photos plus belles que les tiennes, même celle qui a des plus gros seins que toi, même celle qui excelle mieux que toi dans ton sport, celle qui « pogne » plus que toi auprès des garçons.

Une pute est une prostituée; c’est une personne qui est rémunérée pour avoir des activités sexuelles avec des clients. En d’autres mots, c’est un travail même s’il est illégal.

Le mot « pute » est utilisé trop souvent dans n’importe quelle situation et je ne pense pas que personne ne mérite de se faire appeler ainsi.

Ta joke sexiste n’est pas drôle.

« Tu conduis comme une femme. »

« Elle est dans sa semaine. »

« T’as juste à vendre ton cul si tu manques d’argent. »

« Ça ne sert à rien une femme qui ne cuisine pas »

- Ouais, arrête de faire ton bébé, c’était drôle.

Non, ta blague n’est pas drôle. De l’humour, c’est censé être drôle, mais il y a un problème lorsque ça blesse au lieu de faire rire.

Ta blague sur mes seins qui pourraient être des coussins gonflables, ça me fait juste sentir horrible dans ma peau en plus de renforcir la culture du viol dans notre société, ainsi que l’idée que la femme est inférieure à l’homme.

J’ai ri, mais au fond, j’ai eu envie de te tuer.

Mais ça, tu ne l’as pas su.

Je m’habille comme je veux.

Non, ce n’est pas car j’ai enfilé une jupe avec un décolleté que j’ai envie de coucher avec toi. Je m’habille pour me sentir bien dans ce que je porte et non pour te cruiser.

Ce n’est pas pour rien que l’exposition « Que portais-tu » (démystifiant le mythe que l’habillement est une cause de violence sexuelle) a été reproduite dans plusieurs écoles.

Source image: Pexels

Non, nous ne voulons pas nous débarrasser des hommes.

Ce qu’on veut, c’est seulement atteindre un pied d’égalité avec l’homme. Nous voulons cesser d’être vu comme une espèce sous-jacente, de paraitre moins forte qu’un homme physiquement et mentalement, d’être pris dans les préjugés d’avant où la femme doit s’occuper des enfants, faire à manger et le ménage. Nous voulons obtenir le même salaire qu’un homme pour un même emploi.

Être libres et égales.

Oui, les hommes vivent des inégalités et on le sait.

On le sait que les hommes ont une pression d’être « gentleman »; payer la facture, transporter les trucs lourds pour nous, ne pas pleurer ni montrer leurs émotions, etc.

Notre combat est en premier lieu pour les femmes, mais on les aide à notre façon aussi.

J’ai déjà payé la facture à une date avec un gars et je ne les laisse pas payer à ma place. Ben oui!

Ce ne sont pas seulement des femmes.

La grande majorité des féministes sont des femmes, mais il faut savoir que TOUT le monde peut être féministe. Un homme peut autant l’être qu’une femme en les appuyant dans leur lutte pour l’égalité des sexes.

Même si tu es un homme, tu as LE DROIT de te proclamer féministe.

Je n’ai pas à me justifier pour ne pas vouloir avoir de relation sexuelle avec toi.

Un homme a déjà usé de manipulation pour me faire sentir de ne pas vouloir avoir de relation sexuelle avec lui.

Le consentement, en as-tu déjà entendu parler?

Évidemment, je ne l’ai pas laissé faire, mais sachez qu’une fille ou un homme n’a jamais à se justifier pour ne pas être consentant.

- C’est ça, c’est parce que je suis gros et laid. T’es comme les autres. Personne ne veut baiser avec moi.

Les féministes ne sont des pas femmes fâchées.

Le féminisme a sa raison d’être. Ce n’est pas moi qui l’ai inventé, il existe depuis bien plus longtemps.

Enfin, je ne crois pas être la seule femme qui s’est déjà fait siffler dans la rue par une bande de garçons en auto, qui est confrontée à des blagues sexistes auxquelles on ne montre jamais notre mécontentement.

Faites attention à vos remarques et vos gestes, car, même si vous ne le voyez peut-être pas, ceux-ci peuvent être très blessants.

Et j’espère qu’un jour, les femmes et les hommes seront enfin égaux.

J’espère.