Expliquer la mort à un enfant

Je ne suis pas psychologue. Je n’ai pas lu des tonnes de livres sur le sujet. Je ne suis pas une experte. Mais j’ai des enfants. Et nous avons perdu une amie très proche il y a moins d’un mois. Alors j’ai dû expliquer la mort à mes enfants. Et j’ai fait de mon mieux.

Je sais, ce n’est pas un sujet super réjouissant. Mais, qu’on le veuille ou non, la mort fait partie de la vie. On ne peut pas faire semblant que ça n’arrivera pas et, surtout, on ne peut pas prétendre que la mort d’un proche n’affectera pas nos enfants. Alors oui, il faut en parler.

Je vous donne quelques trucs pour vous aider à aborder le sujet, en me basant sur ma récente expérience et mes recherches des dernières semaines.

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Parlez-en!

Un jour ou l’autre, votre enfant sera confronté à la perte d’une être proche. Que ce soit un grand-parent ou un animal de compagnie, ce moment arrivera certainement. Alors pourquoi ne pas en parler avant. Avant que le moment ne soit trop personnel et émotif.

Les enfants ont très tôt une certaine conscience de la mort. Ils comprennent le « avant » et le « après » d’une araignée écrasée sous une semelle de soulier par exemple. Voir un animal mort sur le bord de la route peut donc être un parfait prétexte pour aborder le sujet. À partir de là, une conversation simple et claire peut débuter. On peut expliquer que tous les êtres vivants ont une durée de vie et on peut simplement demander à l’enfant ce qu’il comprend de la mort. On utilise des mots simples et empreints de sensibilité et on l’encourage à s’exprimer ouvertement. L’enfant aura certainement des questions et des inquiétudes. Il se peut que vous n’ayez pas toutes les réponses. Ne vous en faites pas, c’est normal et ce n’est pas grave. Il faut simplement être honnête et, pourquoi pas, lui proposer de faire des recherches en sa compagnie. Et pourquoi ne pas aller à la bibliothèque pour emprunter un livre sur le sujet.

Vous pouvez aussi lui parler d’une expérience que vous-même auriez vécue étant enfant. Lui parler des émotions que vous avez ressenties à l’époque. Ce sera réconfortant pour lui de savoir que vous êtes déjà passé par là.

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Ne pas faire semblant que rien n’est arrivé

Le premier contact qu’a un enfant avec la mort est généralement le décès d’un grand-parent. Cela peut être troublant et affolant. Ainsi, même si votre enfant est très jeune et qu’il ne comprend pas réellement ce qui se passe, ne faites pas semblant que rien n’est arrivé. On dit souvent que les enfants sont comme des éponges. C’est vrai! L’enfant va ressentir la peine, le stress et même la frustration qui peuvent découler de la perte d’un proche. Il va avoir besoin d’être rassuré. Il faut lui expliquer qu’on est triste parce que grand-papa ou tante Louise ou ami François est mort. Même si il ne comprend pas bien les mots utilisés, il va se sentir réconforté.

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Expliquer et nommer la mort

Je l’avoue, au départ j’ai dit à mon petit de pas encore 4 ans que notre amie était partie dans le ciel. Après quelques jours, il m’a demandé quand est-ce que son avion allait revenir. J’ai alors compris que je n’avais pas utilisé les bons mots.

Si on dit que la personne est partie en voyage ou qu’elle dort pour toute la vie, l’enfant va fort probablement attendre son retour ou son réveil. Des mots comme voyage ou dormir veulent dire quelque chose de bien précis pour un enfant. Ainsi, les associer à la mort risque d’apporter encore plus de confusion dans leur esprit. Et on ne voudrait pas que notre petit se mette à avoir peur des voyages ou qu’il fasse de l’angoisse à l’idée d’aller se coucher le soir.

En fait, le mieux, c’est simplement de dire la vérité. Notre amie est morte, car elle avait un cancer. C’est une maladie très grave. Généralement, les gens guérissent, mais pas toujours. Et non, ce n’est pas contagieux. Il ne faut donc pas avoir peur de l’attraper. On peut d’ailleurs rassurer notre petit en lui disant que la majorité des gens vivent très vieux.

Il faut aussi expliquer que la mort, c’est pour toujours. Que la personne ne reviendra pas. Je sais que cela peut paraitre radical, mais ça aussi c’est la vérité. Et il vaut mieux avertir l’enfant que de le laisser espérer que grand-maman reviendra un jour. En contre-partie, on peut dire à notre petit que même s'il ne reverra plus la personne aimée « en vrai », il pourra toujours penser à elle et se rappeler de bons souvenirs.

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Croyances et rites funéraires

Peu importe que vous soyez religieux ou non, vous avez probablement des croyances déjà affirmées concernant la mort. C’est correct de les partager avec les enfants. Mais soyez ouverts d’esprit. Votre enfant a peut-être déjà ses propres croyances et c’est important de le respecter là-dedans. Soyez prêt à discuter et à répondre à ses questions. Il en aura surement.

Même chose pour les rites funéraires. C’est vous qui décidez s'il doit y participer ou non. Vous êtes le parent et vous êtes le mieux placé pour savoir ce qui est bon pour votre enfant. Cependant, sachez que pour lui, participer au rite peut l’aider à faire ses adieux à l’être aimé. Dans notre cas, nous avons décidé d’être accompagnés de notre enfant de 7 ans et celui de 10 ans. Ils avaient d’ailleurs eux-mêmes exprimé le désir d’aller aux funérailles. Par contre, nous n’avons pas amené notre enfant de 3 ans.

Finalement, j’ai le goût de vous dire de ne pas avoir d’attente particulière quant à sa réaction. Il réagira en fonction de son âge, de sa personnalité, de sa compréhension de ce qu’est la mort. Soyez simplement disponibles pour votre enfant et attentif aux signes d’interrogation, d’inquiétude ou de tristesse qu’il pourra ressentir. Parce que peu importe l’âge, ce n’est pas la mort en tant que telle qui fait peur aux enfants, mais plutôt le fait d’être abandonné. Ils ont donc par dessus tout besoin de se sentir en sécurité et aimés.