Un jour pluvieux de mai, après l’école, je suis sortie dehors, comme tous les autres élèves, pour me rendre à la cour arrière où nous allions attendre nos autobus. Réjouie du temps gris, j’en avais profité pour mettre mon nouveau long manteau orange reluisant, à la manière d’un imperméable, par-dessus mon uniforme. Je l’avais fièrement acheté deux semaines auparavant dans ma première friperie à vie. Je me dirigeai immédiatement vers mon groupe d’amies, fidèle à mon habitude, quand l’une d’entre elles m’observa et glissa: «Hiiiiiiiii. Chacun ses goûts, hein.» Elle regarda le reste du groupe d’un sourire moqueur, dans l’espoir, je crois, de trouver quelqu’un qui renchérirait avec elle, mais je suis partie avant. 

J’ai mis un peu de temps pour me remettre de cette remarque. Avec ce manteau, je savais bien sûr que je n’allais pas susciter l’admiration des gens, que j’allais me faire regarder hostilement, ou encore qu’on me ferait des remarques suspicieuses, et ce, surtout au sein d’une école secondaire, endroit où les jeunes n’hésitent pas à juger leur entourage pour montrer qu’ils sont faits de marbre. Mais de la part de l’une de mes propres amies? Plus j’y pensais, plus je me disais que je m’y attendais. Ce n’était pas la première fois qu’elle prononçait ce genre de commentaire. Et si elle lit cet article, soit elle éclatera de rire en pensant que je suis minable, soit elle me fera passer un mauvais quart d’heure la prochaine fois qu’elle me voit le visage. Héhé.

Mais maintenant, je me dis que ce genre de commentaire m’a donné envie de plus. Je ne suis pas nécessairement plus forte, mais je veux aller plus loin avec mon style, l’exprimer davantage pour montrer que oui, je n’ai pas peur de ce que je porte (et ça devrait être le cas pour tout le monde). La première chose à faire? Retourner à cette fameuse friperie, chose dont je vous parlerai dans cet article! Il s’agit d’un endroit bien connu de Montréal: Eva B.

Eva B, c’est une caverne d’Ali Baba, quand celui-ci a révélé que son plus grand trésor se résumait à être un océan de vêtements les plus branchés qui soient. Je vous le conseille un million de fois : c’est l’endroit ultime pour se réinventer et pour savourer l’anticonformisme, dans une ambiance très mystérieuse, où des objets hétéroclites jonchent les planchers,  les étagères et les plafonds.

Vous trouverez autant des vêtements bien pliés, rangés soigneusement sur des cintres que des pièces aléatoires se superposant. Parmi les vêtements, on y trouve aussi des bijoux, des accessoires variés inattendus, des costumes en location à prix très très abordables, du maquillage et des livres insolites. Tous les styles sont possibles dans ce repaire de sorcellerie et, si vous souhaitez quelque chose hors normes, je vous y donne rendez-vous.

J’aimerais, en terminant, vous dire qu’il ne faut pas avoir peur d’affirmer qui nous sommes dans nos tenues, et qu’il faut voir au-delà des commentaires négatifs. Après tout, quelle importance ont-ils? Aucune, et c’est important de s’en rappeler.

Bon shopping à tous!

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