En 2021, j’ai décidé à l’âge de 35 ans de reprendre mes études. Adulte, bien établie professionnellement, une vie bien remplie, peu de temps libre, mais une soif d’apprendre qui me pousse à retrouver les bancs de l’université.

Personne qui dort avec un livre sur la tête
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Une bonne idée ? Avec le recul je n’en suis plus si sûre.

J’aime apprendre, je fais partie des personnes qui pensent que l’on se forme tout au long de sa vie, que l’on a toujours quelque chose de nouveau à découvrir et que la richesse de nos relations sociales et de notre vie en générale passe par cette volonté et cette motivation de toujours être en apprentissage.

Mais le système éducatif actuel à l’université n’est clairement pas adapté à des professionnels. L’est-il seulement pour les étudiants ?

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J’ai cette chance immense de pouvoir m’éduquer comme bon me semble dans à peu près tous les domaines qui m’intéressent ou éveillent ma curiosité.  En reprenant mes études à l’âge adulte, je ne pensais pas pénétrer à nouveau dans un milieu éducatif archaïque qui au lieu de valoriser les expériences et la réflexion, prône le re-crachage de concepts nébuleux qui clairement ne seront pas des plus utiles quotidiennement.

Je ne remets pas ici en question la qualité de l’enseignement, ni même le travail des enseignants. Ce que je déplore serait plutôt le système d’évaluation et de notation, qui en fin de compte valorise non pas ceux qui ont de bonnes capacités de réflexion, mais plutôt ceux qui savent apprendre par cœur suite à un bourrage de cerveau intense.

Lors de ma reprise d’études (je ne citerai pas l’université), j’ai eu dans la majorité des cours 10 à 15 devoirs à rendre par session et par cours. Et beaucoup de ces devoirs ne nécessitaient pas de grande réflexion de ma part, mais plutôt de rabâcher des concepts et des définitions apprises durant les cours. Alors oui les concepts et les bases sont importantes, on commence par-là, mais devons-nous vraiment être évalués sur notre capacité en 30 minutes à recracher des définitions ? L’université forme les adultes de demain, des personnes qui sont censées faire évoluer la société, les mentalités et renverser le statut quo. Elle ne doit pas former des moutons. Ces évaluations m’ont épuisées, elles ont vidé mon cerveau au lieu de le remplir.

Bibliothèque
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À quoi est dû le décrochage scolaire ?

À beaucoup de facteurs, des facteurs socio-économiques certes, mais aussi à une inadéquation du système éducatif à la réalité des besoins de la société.

Une note n’a jamais déterminé les qualités d’une personne. De mauvaises notes peuvent au contraire démontrer une personne avec des connaissances et des capacités d’apprentissage supérieures. Mais l’école et l’université font rarement preuve de bienveillance envers les étudiant.e.s peu assidu.e.s aux mauvaises notes. C’est une sorte de pédagogie de l’humiliation, le E pour échec peut donner le sentiment d’être un.e râté.e. Mais rassurez-vous, ce ne sont que des notes et en aucun cas elles ne déterminent votre intelligence. D’ailleurs qu’est-ce être intelligent ? Fort heureusement l’intelligence n’est pas normée ni figée, elle est évolutive est propre à chacun.e.

Livres, Bibliothèque, Études
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Notre système est décourageant et frustrant. Et en tant qu’adulte qui doit jongler avec un emploi du temps chargé, reprendre ses études est tout un lot de défis, de temps, d’énergie, d’organisation et de rigueur, mais si l’apprentissage est intelligent, formateur et nous pousse à évoluer, réfléchir et nous challenger sur nos acquis, cela en vaut largement la chandelle.

Malheureusement mon expérience n’est pas des meilleures et je ressors de cette expérience avec un beau papier (diplôme), mais un cerveau en bouilli qui a essayé d’ingurgiter des connaissances théoriques aussitôt oubliées une fois l’examen passé.

Cependant sur une note plus positive, je vous encourage à toujours apprendre. Lisez, discutez avec les autres, formez vous. Apprenez. Dans une société qui brille par sa diversité de compétences, oubliez les contenus trop standardisés et théoriques, et sortez des sentiers battus dans vos apprentissages, qui sait, peut-être que le système éducatif suivra cette voie aussi.

Image de couverture par Becca Tapert
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