Être introverti dans un monde qui ne cesse de parler

C’est bien connu : dans notre société, il est extrêmement bien vu de socialiser, de constamment sortir entre amis, de savoir prendre sa place dans un groupe ou une situation donnée. Il faut être à l’aise dans des situations sociales et apprécier s'y retrouver, car elles sont la base de nos relations et de nos rapports avec les autres.

Les personnes extraverties, c’est-à-dire celles qui prospèrent particulièrement sur la scène sociale et se sentent pleinement épanouies en présence d’un groupe de personnes, évoluent extrêmement bien dans ce monde où les activités et les sorties à caractère collectives sont valorisées. C’est parce que, justement, le monde dans lequel nous progressons est adapté à ce besoin de socialisation. Qu’on ne fasse que penser au système scolaire, on se rend vite compte que le monde qui nous entoure accommode davantage ceux pour qui parler et agir dans un groupe large est facile, voire même recherché.

Source image: Unsplash

Cependant, ce qu’on oublie souvent, c’est que pour qu’il y ait des gens qui parlent, il faut qu'il y en aille qui écoutent. Des gens souvent un peu plus discrets, plus observateurs, qui sont dans leur tête et tirent leur énergie du temps qu'ils passent seul, en accord avec eux-mêmes: ce sont les introvertis. Ces derniers deviennent plus rapidement épuisés lors de moments passés en public, en présence de larges groupes. Par le fait même, ils deviennent rapidement lassés du manque de stimulation que procurent les conversations à vocation purement sociales, autrement dit le small talk.

Les introvertis paraissent souvent moins « cool » que ceux qui sortent sur une base régulière et trouvent du réconfort à se retrouver dans une foule. Pourtant, ce sont bien souvent des personnes toutes aussi éclatantes, mais qui décident, par choix et par gêne aussi parfois, de réserver la partie d'eux plus libre, plus folle, moins effacée, pour une poignée d'individus choisis en qui ils ont confiance.

Source image: Unsplash

Dans la société dans laquelle nous évoluons actuellement, il est devenu difficile de refuser une opportunité de sortir s’amuser sous prétexte de préférer rester chez soi, tranquille, à lire un livre ou regarder la télé. Il est devenu difficile de justifier le fait de passer du temps avec une ou deux personnes au lieu d'un grand groupe, alors qu’il est si bien vu de pouvoir compter le plus d'amis dans son cercle social. Il est plus ardu d’affirmer apprécier les endroits calmes, pas très achalandés, alors que tout le monde devrait aimer sortir dans des clubs.

Bref,  évidemment, rien n'est tout noir ou tout blanc. Bon nombre de personnes ont à la fois un caractère extraverti et introverti qui s’équivaut, ou qui penche légèrement plus en faveur d'un que de l'autre. Néanmoins, il semblerait de plus en plus difficile de justifier ses choix en tant qu'introverti, dans ce monde où les activités sociales et les réseaux de connaissances sont tenus en si grande estime.

Source image de couverture: Pexels