Ceux d’entre vous qui êtes allés dans un camp de jour étant jeunes ont sûrement le souvenir d’un ou d’une monitrice qui vous a marqués par sa bonne humeur, ses blagues ou ses costumes farfelus. Ou peut-être par son nom de camp pour le moins étrange. Ou encore par son talent particulier à toucher son nez avec sa langue. Peu importe la raison, ces animateurs, sans le savoir, ont joué un rôle important dans votre vie, dans votre développement. Étant animatrice depuis trois étés déjà, je tenais à parler bien franchement de ce travail qui, bien qu’il ne dure que sept semaines par chez nous, dure bien plus longtemps que ça dans mon cœur.
Il faut d’abord savoir que quand on est animateur, on a sous notre responsabilité plein de jeunes qui sont pour leurs parents ce qu’il y a de plus précieux dans le monde. À tous les matins, ces parents viennent nous confier leurs trésors au camp et notre rôle, en tant qu’animateurs, ce n’est pas que d’animer, malgré ce que le nom en dit!
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Être animateur, ce n’est pas une job de 8h à 16h, bien que ce soit ça qui soit inscrit sur notre horaire (on fait ben du bénévolat, mais ça c’est parce qu’on aime trop ça être au camp!). Être animateur, c’est passer ses soirées à planifier des activités et des jeux pour les jours qui viennent (genre une incroyable partie de Chevreuil ou encore une méga chasse au trésor). C’est se coucher une heure plus tard et se lever une heure plus tôt le matin parce qu’on vient d’avoir une super idée de costume et qu’il faut le fabriquer (genre en bloc Lego, ben oui, on est fous de même!). Être animateur, c’est arriver plus tôt au camp pour préparer ton matériel et partir plus tard le soir parce que tu as promis à un jeune de jouer une game de babyfoot avec lui au service de garde (ça nous permet de développer des habiletés incroyables en babyfoot, je vous le garantis!). Être animateur, c’est ne pas avoir de pause pendant la journée, parce que des enfants, ça ne prend jamais congé (sauf quand ils attrapent une maladie quelconque, genre la gastro, une conjonctivite ou le pied-main-bouche). Être animateur, ce n’est pas juste animer des enfants, même s’il arrive qu’on le fasse (et c’est la partie la plus facile du travail, parce que tsé, être sur une scène déguisé en viking et improviser des blagues poches, tout le monde peut le faire!). Ah oui, j’oubliais, il faut aussi qu’on chante toute la journée des chansons qui restent pognées dans la tête (Oh U, Oh Ursule!), que tu demandes douze fois par jour aux enfants s’ils ont mis leur crème solaire (tu ne peux pas juste les renvoyer à leurs parents tout cramés à la fin de la journée, ça ne serait pas nice) pis que tu rejoues pour la millième fois de l’été à pousse-attrape (et avec le sourire en plus mesdames et messieurs!).
Même si sur le coup, on n’est pas si content que ça de jouer à ce jeu-là ou de chanter cette toune-là, les enfants eux, ils le sont vraiment et c’est ça l’important. Parce que le principal but de notre job est de faire en sorte que les enfants passent un été extraordinaire. Ce n’est pas de faire des choix dans le but que nous, on passe un bel été. Le camp, pour certains enfants, c’est leurs vacances, leur seul moment sans école. Il faut qu’on leur fasse passer sept semaines inoubliables. Parce qu’on les aime et on veut qu’ils se souviennent positivement de leur passage au camp.
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Comme ça, quand ils auront 30 ans et qu’ils enverront leurs enfants au camp pour la première fois, peut-être auront-ils une petite pensée pour vous, qui avez été leur animateur il y a plusieurs années de cela et cela les rassurera.