« Programmé », comme un ordi, comme un robot. Oui, on obéit souvent aveuglément à plusieurs « règles » non écrites. Qu’ils nous viennent de notre culture, de notre famille ou de la pression de l’entourage, il y a plusieurs automatismes qu’on fait sans se poser de question, sans les remettre en question. 

Pourquoi rester avec cette personne alors que ça ne fonctionne plus? Pourquoi s’entêter à vouloir réparer sa relation avec une mère méprisante? Pourquoi avoir des enfants? Pourquoi suivre la formule « diplôme-maison-famille-retraite »? Pourquoi on ne se demande pas plus de « pourquoi »? À quelles « évidences » on obéit sans se demander pourquoi on le fait?

J’ai dressé le début d’une liste qui, à mon avis, est assez récurrente dans notre société. Je constate que presque tout le monde autour de moi suit le même pattern, et quand je leur demande pourquoi ils font ça, ils ne savent absolument pas quoi répondre à part :

« Je sais pas, tout le monde fait ça! »

Ce ne serait pas le temps d’être un peu curieux?

 Avoir des enfants

À l’aube de la quarantaine, on ne me dit presque plus « t’as pas d’enfant, mais t’as encore le temps de changer d’idée! ».

Et heureusement.

Parce qu’on m’a souvent demandé pourquoi je n’en voulais pas. Et un jour, je me suis dit : pourquoi eux en veulent? Pourquoi cette question ne se pose-t-elle jamais? Pourquoi en ont-ils? C’est très intéressant de se poser la question avant d’en faire en fait parce qu’une fois qu’ils sont là, ce n’est pas possible de les retourner!

Avoir des enfants, ça reste un choix très personnel, mais surtout l’une des plus grosses décisions d’une vie. Ce n’est pas à prendre à la légère. Il me semble que la question s’impose : pourquoi avoir des enfants? Est-ce que c’est pour tes vieux jours, avoir une descendance, acheter des trucs mignons et jouer à la poupée pendant deux ans, faire de tes parents des grands-parents, transmettre des connaissances et des valeurs, vivre la parentalité? Ça vaut la peine de se poser la question.

Faire chambre à part 

Hé ben oui! Pourquoi dormir dans le lit de ton chum s’il ronfle à t’empêcher de dormir? S’il gigote sans arrêt? S’il marmonne en dormant? S’il se couche et se réveille avec un super décalage par rapport à toi? Je sais que tout le monde ne peut se permettre un appart plus grand, et ce n’est pas à eux que je m’adresse. Mais quand il y a une chambre d’invités dans la maison ou un autre endroit où dormir, pourquoi ne pas tout simplement faire chambre à part? 

Deux lits, ça ne veut pas dire la fin de l’intimité! L’un n’empêche pas l’autre.

Mais quand je dis à mes amies que je ne dors plus avec mon chum et que depuis, mes nuits sont tellement plus reposantes (et pour lui aussi, parce que je me lève au moins deux fois par nuit et que j’ai le sommeil super léger), je vois bien que c’est déstabilisant pour elles. Et à ceux qui disent : « mais qu’est-ce que les autres vont penser!? »… Eeeeeee… Sérieux??!! On s’en fout!! D’ailleurs, savais-tu que dans d’autres cultures, c’est la norme de faire chambre à part? Et leur population n’est pas en déclin pour autant! 

Avoir une bonne relation avec sa famille

Partager de l’ADN ne veut dire être de meilleurs amis.

Personnellement, j’ai des parents qui rêveraient qu’on s’entende super bien entre frères et sœurs. Mais on a des personnalités et des caractères tellement différents que ça ne colle tout simplement pas. On a des rapports corrects et courtois quand on se voit dans les soupers de famille, mais on n’est pas obligés d’être des âmes sœurs. 

C’est aussi possible qu’on ait peu d’affinités avec nos propres parents, et c’est correct. Je trouve que la pression de la société pour maintenir de belles relations harmonieuses avec notre famille proche est très forte. En vieillissant, on change, nos parents changent. Même si on veut très fort que nos relations soient bonnes, certains membres de la famille peuvent devenir toxiques.

Alors pourquoi s’acharner à vouloir les garder près de nous?

Si ce n’est pas bon pour notre santé mentale, il est parfois mieux de prendre des distances, voire à couper les ponts complètement si c’est nécessaire. La famille de sang, c’est une chose, mais la famille d’amour et d’amitié, celle qu’on choisit, ç’a une importance capitale.

 Avoir un diplôme et une job, s’établir, entrer dans la routine, etc.

Il y a de moins en moins de parcours « standards », et c’est super! Par contre, beaucoup de jeunes subissent encore la pression de leurs parents pour qu’ils suivent leurs traces ou fassent mieux : aller à l’université, avoir une bonne job stable, acheter une maison, fonder une famille…

Et s’il n’existait pas de modèle préétabli, de moule où tout le monde doit entrer?

C’est certain qu’il y a une éducation de base à aller chercher, c’est indéniable. Mais si une année autour du monde était l’étape suivante et qu’il n’y avait pas de plan prédéfini? Si ça ne te convient pas de devenir avocat comme ton papa? Si tu as le gout de partir un élevage de chameaux en Égypte? De devenir apiculteur dans le fond du bois, dans une cabane sans électricité près d’un lac? D’être autodidacte et offrir tes services pour 1001 choses que t’aimes faire? Si c’était tout ça, un après l’autre? Si tu retournais à l’école à 35, 45, 55 ans?

Quand tu te dis que tout est possible, que tu n’as pas à suivre la voie de quelqu’un d’autre, les options sont illimitées. On est sur Terre pour vivre des expériences après tout, alors pourquoi faire un copier-coller de quelque chose qui a déjà été fait… sans se poser de question?

Suivre des modes

Personnellement, je n’ai jamais été partante pour tout ce qui touche à la mode, au maquillage, aux jeux vidéo, aux réseaux sociaux et même aux drogues. Parce que oui, il y a une grande part d’influence dans tout ça. Sérieusement, est-ce que la mode des pantalons tout troués plait à tous ceux qui en portent? Si oui, tant mieux, mais sinon, va te changer et mets ce qui te plait!

Ça, c’est un exemple cocasse (ou boiteux, à toi de voir), mais combien de personnes commencent à fumer, vapoter ou prendre de la drogue juste pour être acceptées? Si ce sont de vrais bons amis, il me semble qu’ils devraient t’accepter comme tu es, et ne pas t’imposer leurs trips du moment. On n’impressionne personne en agissant comme un mouton. Au contraire, on a pas mal plus de courage quand on se respecte et reste fidèle à nos convictions. Ça ne fera qu’attirer des gens comme toi, qui n’ont pas peur d’être vrais envers eux-mêmes. 

Cette liste pourrait s’étirer sur plusieurs pages, mais elle a surtout pour but de te faire prendre un moment d’arrêt pour te demander : « Pourquoi je fais ce que je suis en train de faire? Est-ce vraiment ma décision ou je répète ce que j’ai vu partout autour de moi? Est-ce que je le fais pour une bonne raison ou pour plaire aux autres? ».

C'est à vous de jouer.

Source de l'image de couverture : Unsplash
Accueil