Pour le commun des touristes, voyager c’est de prendre une semaine de vacances sur le bord de la plage ou visiter les grandes villes. C’est aussi de pouvoir mettre le plus de choses possibles dans la valise sans toutefois dépasser la limite permise des 50 livres. On part ensuite en suivant un itinéraire bien précis qu’on ne peut déroger. Huit jours plus tard, on est de retour dans notre patelin prêt à montrer les quelque 500 photos qu’on a prises de la tour Eiffel et du Big Ben.

Chez les backpackers, nous savons que l’appel du voyage vient de bien plus loin. Si certains partent pour procrastiner à prendre d’importantes décisions sur leur avenir, d’autres au contraire le font pour se relever après un échec. Il y a aussi le backpacker pur et dur qui a une soif insatiable de découvrir, de partir à l’aventure et s’immerger dans de nouvelles cultures. Pour ma part, lorsque j’ai commencé à voyager en solo, j’étais à la recherche d’un défi qui allait me relancer et me redonner la confiance qu’on m’avait enlevée au fil des années.

L’apport des voyages

Quand je voyage, j’ai l’impression de vivre une autre vie; celle que je voudrais avoir en permanence. C’est comme si j’effaçais l’ardoise de mon passé et pouvais repartir à neuf. Je peux enfin m’exprimer librement sans avoir cette crainte que le jugement des gens me suive dans le futur. Peu importe leur provenance et leurs différences, les globe-trotteurs partagent tous le même ADN. Ils souhaitent sortir de leur routine et combler ces besoins qu’ils ne peuvent satisfaire dans leur propre chez-soi. C’est une grande famille qui prône l’ouverture d’esprit et qui s’aide à apprécier le moment présent sans égards au passé de chacun. Il n’y a pas meilleur pour vivre dans la simplicité et l’inclusion.

voyage montagnes soloSource image: Unsplash

Seul avec mon sac à dos, j’ai vécu des expériences que je n’aurais jamais pensé vivre auparavant. Il y a de ces gens qu’on aurait jamais rencontrés autrement, qui viennent et repartent, mais qui auront fait sortir le meilleur de nous-mêmes durant ce court laps de temps. Sans le savoir, ces personnes auront eu un impact dans mon quotidien et ma vie sociale.

On dit que le voyage est l’école de la vie, mais qui est vraiment prêt à apprendre? Qui est prêt à mettre son itinéraire aux poubelles, sacrifier les hôtels cinq étoiles et les restos trop luxueux pour plutôt s’installer dans des auberges parfois un peu douteuses, manger la nourriture des vendeurs de rue et vivre au jour le jour. C’est ce que je préfère du voyage; pouvoir sortir hors de ma zone de confort, n’avoir que moi-même sur qui me fier et ne pas savoir de quoi demain sera fait. On se sent libre et vivant, l’idéal pour apprendre à mieux se connaître et mieux définir ses limites personnelles.

Voyager pour moi, c’est plus que partir à la découverte d’un pays. Ce sont ces moments qu’on ne peut prendre en photo, ces amitiés tellement spontanées qu’on ne peut pas expliquer, ces expériences inoubliables qui nous rendent sans mots et ces au revoir qui parfois nous chamboulent. C’est de réaliser que nous faisons partie d’un monde bien plus grand que nature.

Comme plusieurs, le retour à la réalité me donne aussitôt l’envie de repartir. Avec un peu de nostalgie, nous repensons immédiatement à ce sentiment indescriptible que l’on ne trouve nulle part ailleurs et ces souvenirs qui remplissent notre mémoire. Et quelque part dans ce monde, certains croient avoir tout vu avec leurs photos de la tour Eiffel et du Big Ben.

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