Si on est réaliste, la plupart des relations ont une date d’échéance avant même qu’elles ne commencent. On n’en est tout simplement pas conscient. L’humain ayant un peu de difficulté avec l’impermanence se projette quand même coûte que coûte dans l’espoir de cette utopie qu’est l‘amour inconditionnel.
Le seul problème c’est qu’il y a une énorme différence entre l’amour et les relations. L’amour peut effectivement être inconditionnel, sans barrières et sans attentes, mais pas les relations. Une relation doit impliquer des efforts, des compromis, de la communication, du pardon et j’en passe. L’amour est un peu comme la récompense de ces efforts et ces énergies qui contribuent à la création d’une relation saine. Notre esprit humain a tendance à confondre ces deux concepts, guidés par ce besoin d’amour et d’intimité à combler. C’est exactement ce qui crée ensuite: l’attachement.
C’est tout à fait naturel pour l’être social qu’est l’être humain de créer de l’attachement envers ceux qui nous sont chers. D’un autre côté, c’est également cet attachement qui réussit à nous convaincre que l’amour est suffisant à la réussite d’une relation, ce qui n’est malheureusement pas réaliste.
Bien que cette réalisation puisse être une pilule difficile à avaler, il est tout de même possible d’en retirer du beau avec un pas de recul. Je m’explique.
En acceptant cette imprévisibilité et le fait que l’impermanence est un concept qui fera toujours partie de nos vies, nous apprenons à aller vers le détachement et le lâcher-prise.
Attention: détachement ne rime pas avec nonchalance.
Le principe de vivre les choses dans le détachement n’est pas de s’éloigner de ses émotions. C’est plutôt de savoir savourer le beau d’une situation, et ce, sans le besoin de la posséder. L’idée n’est pas de ne pas ressentir, mais plutôt d’accepter les choses telles qu'elles sont, sans chercher à les contrôler. Parce qu’après tout, nous sommes obligés d’avouer qu’un haut pourcentage d’événements et de situations de nos vies sont hors de notre pouvoir. On aime se donner l’illusion de contrôle, car c’est rassurant. Le piège ici est que le contrôle n’est pas la solution vers cette paix intérieure, mais plutôt son ennemi silencieux. Son vrai remède est le lâcher-prise.
Ce qui est dommage, c’est que ce désir de contrôle et de réponses hâtives sur le cours de notre destin nous fait passer à côté de beaucoup de belles choses du moment présent.
Tout cela bien souvent par peur de souffrir, car nous sommes pris dans la nostalgie du passé ou l’anxiété du futur. L’allié du lâcher-prise est dans l'ici et maintenant. Car au final, c’est tout ce qu’il y a de réel et de concret.
Vivre dans le moment présent nous aide également à adopter une attitude de gratitude au quotidien beaucoup plus facilement. L’énergie qui était perdue à trouver des solutions pour contrôler l'incontrôlable peut être redirigée pour voir le beau, car oui, il y en a toujours, même si c’est sous forme de leçons. La gratitude est la plus haute fréquence d’énergie et attire tout ce qui est sur cette même vibration. Elle agit comme un aimant, attirant vers nous plus de raisons d’être reconnaissants, que ce soit dans les petites ou grandes choses de la vie. L’atteindre est comme un super pouvoir pour l’être humain et c’est ce qui assure le plus une vie sans regret.
Cette reconnaissance est en lien direct avec l'acceptation de l’impermanence, car elle nous aide à apprécier ce que nous avons au lieu de nous accrocher à ce qui pourrait disparaître.
Nous sommes donc davantage ouverts et présents à ce qui se passe, car nous développons ce réflexe à repérer nos bénédictions. Cette vision donne une belle confiance en nos capacités à accueillir toutes situations et simplement en le flux de la vie en général.
Au final, la vie n’épargnera personne de ses montages russes. Nous nous devons de mordre dans la vie à pleine dent en mettant notre énergie dans ce qui nous énergisera à notre tour. Évidemment qu'il y aura des hauts, des bas, des surprises, des pleurs, des pertes, mais qu’est-ce que serait la paix sans avoir connu le chaos?
C’est ce qui fait la beauté de la vie, non?
Image de couverture d'Elijah Hiett