S’impliquer, se dépasser, dire « oui », gravir les échelons. C’est ce qui m’a toujours paru comme étant la recette de la réussite et du bonheur. Je pensais qu’on mesurait le succès par l’emploi, les études, l’argent, les biens acquis... J’étais à côté de la track !

Des expériences trompeuses

À la maternelle, je me rappelle avoir remporté un crayon multicolore tellement génial, car j’étais celle qui avait le mieux colorié son bonhomme Humpty Dumpty. Cette reconnaissance que j’avais eue; WOW ! Plus tard, à l’école primaire, je me souviens des fameux prix accordés à ceux qui se démarquaient. Ces élèves montaient sur une grande scène et étaient acclamés par toute l’école. À 7 ans, j’avais compris que je devais avoir du succès pour être heureuse.

J’ai alors toujours cherché à me dépasser pour être la « meilleure ». Des prix, j’en ai remportés. J’ai aussi reçu des bourses, de la reconnaissance et j’ai cumulé les A + jusqu’à ma sortie de l’université.

Tout avoir (en apparence!)

À 33 ans, j’avais tout : maison, conjoint, enfant, chien, bon travail avec avantages sociaux... Sans oublier un arrêt maladie pour ne plus être capable de mettre les pieds sur les lieux dudit travail sans faire une attaque de panique !

De toute évidence, j’étais à mille lieues du bonheur. Comment ça avait pu aussi mal virer ?

L’incompréhension

« Bin voyons, quitter ton poste ?! », « As-tu pensé à ton fonds de pension ? », « Les temps sont durs dans ton domaine, mais je suis persuadée que tu auras de bonnes années », « On dirait que tu pars sur une dérape! ». Ces gens ne me voulaient que du bien, mais ils ne comprenaient pas !

Ce qu’ils ne comprenaient pas, c’est que mon cœur avait finalement parlé. Il avait CRIÉ ! Même après six mois d’arrêt de travail à passer mes journées (et plusieurs nuits !) à tout retourner dans ma tête, c’était une évidence. J’avais fait fausse route. Je devais à tout prix me défricher un nouveau chemin pour arriver au bonheur.

Parce que le VRAI SUCCÈS ne réside-t-il pas dans la capacité à se connaître, à s’écouter et à s’assumer ? Encore faut-il tendre l’oreille pour enfin être à l’écoute de qui on est...

Et si…

Je choisissais un travail moins prenant et plus gratifiant qui m’allumerait vraiment, même s’il est moins payant et moins reconnu aux yeux des autres ?

Je comprenais que la joie de vivre me ferait davantage rayonner que des vêtements de marque ? 

J’acceptais que je m’amuse autant (et probablement même plus) avec ma fille à la piscine publique que dans celle où j’étais prête à payer plusieurs milliers de dollars pour l'avoir dans ma cour ?

Je me tournais vers l’usagé pour mes achats ? Moi qui ai toujours voulu « sauver la planète » …

Alors que j’étais prise dans un carcan depuis des années, je me retrouvais désormais devant un monde foisonnant de possibilités et d’espoir. J’ai fait fausse route jusqu’à ce que mon cœur m’implore enfin de l’écouter.

Image de couverture de Muzammil Soorma
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