Et si l’anxiété cessait. Si cette hyperactivité mentale disparaissait. Si vous pouviez reprendre pleine possession de votre être, de vos pensées, de vos gestes. Qui seriez-vous? Imaginez que ce flot incessant de petites voix dans votre tête se taisaient pour de bon. Pensez au calme qui vous envahirait, au bien-être qui vous habiterait et à la plénitude qui vous apaiserait. Fermez les yeux. Projetez-vous dans cet état méditatif et contemplatif, ressentez la paix, visualisez le néant et dégustez l’inaction. Restez-y aussi longtemps qu’il vous plaira, c’est votre demeure intérieure, votre havre de paix, votre refuge. Tranquillement, laissez-vous aller à rêver consciemment de la vie qui serait la vôtre sans l’anxiété. Au-delà de l’identification que l’on se fait constamment de notre mental, qui serions-nous sans cette bête noire?
Soyons doux avec nous-mêmes, car trop souvent on culpabilise et on se dévalorise par notre incapacité à bien gérer ces trop pleins permanents. Avec bienveillance et empathie pour soi, réfléchissons à la place que prend cette anxiété dans nos vies. Combien elle nous gruge de l’énergie, combien elle nous freine, mais, surtout, combien nous nous y attachons? Voguons pour un instant sur une mer calme et lisse, cessons cette agitation et intégrons une autre personne pour quelques instants. Imaginons de se lever, de vaquer à ses occupations, de penser, parler, agir et vivre une journée complète dans les souliers de quelqu’un qui n’est pas aux prises avec cette boule constante dans l’estomac, ce poids sur les épaules. Ressentez la légèreté de vos pas, la fluidité de vos pensées, l’optimisme de vos aspirations et l’aisance que vous avez avec les autres au courant de votre quotidien. La confiance en vous est entière, vous êtes en pleine possession de vos moyens et aucune petite voix ne vous empêche d’avancer. Jusqu’où irez-vous? Quels projets, rêves, aspirations, motivations ou gestes poseriez-vous?
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Nulle course à gagner et nulle montagne à gravir. Ni amis à avoir peur de déplaire et ni proches à ne pas décevoir. Pas d’examen à rater et pas d’entrevue à échouer. Juste une vie à vivre, selon vos tripes, votre cœur et vos convictions. Jusqu’à maintenant, combien de fois la peur vous a figé sur place alors que vous saviez que vous pouviez y arriver? Combien de moments anxiogènes vous avez anticipés encore et encore pour ensuite vous rendre compte que tout a bien été une fois l’instant déroulé?
Combien de milliers de scénarios catastrophes vous avez élaborés et qu’après vous avez réalisé que rien n’est si pire que l’on peut l’imaginer? Jour après jour, on tente de prévoir, de se prémunir et d’anticiper le futur, mais il n’est jamais aussi noir qu’on le pensait, aussi prévisible qu’on l’aurait voulu ni aussi dur à notre endroit que nous pouvons l’être avec nous-mêmes. Notre plus grande barrière vers l’avant, vers le bonheur, c’est nous. Se pensant indigne de l’amour que nous aimerions tant avoir, s’imaginant incapable de faire les choses qui nous tiennent à cœur, se sentant trop faible pour arriver à nos buts, nous sommes des millions à nous saboter. Tout ça au nom de l’anxiété, cette chimère qui frappe peu importe l’âge, la condition et le continent.
La maladie du 21e siècle, c’est la santé mentale.
Mais au fond, que perdrions-nous à nous en foutre, à littéralement laisser aller ce boulet qu’est l’anxiété? Juste l’envoyer promener et lui crier au visage que nous sommes plus qu’une personne anxieuse, que nous valons plus que tous les reproches qu’elle tente de nous faire subir. La renvoyer coup pour coup en l’ignorant, en la relativisant, en ne lui accordant pas notre attention et même, qui sait, peut-être réussir un jour à la laisser partir pour des petits moments qui deviendront de plus en plus grands avec notre je m’en foutisme grandissant.
La situation actuelle qui nous touche tous nous prouve qu’on ne peut prévoir le futur et que nous devons faire face à ce que la vie nous envoie, bon ou mauvais. Alors faisons face à la musique, dansons un pas à la fois, dans le calme ou la tempête, en prenant les choses comme elles viennent. Que pouvons-nous faire d’autre? Angoisser? Nous l’avons tous déjà trop fait! Et pour quels résultats? Des maux de tête, des douleurs au ventre, des nuits d’insomnie et des heures perdues à ruminer en boucle pour rien.
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Peu importe qui vous êtes, que vous soyez homme ou femme, jeune ou vieux, riche ou pauvre, je suis certain d’une chose; que vous en avez ras-le-bol de ce tumulte intérieur, de cette bataille incessante qui se déroule dans votre tête. Vous avez assez donné, vous avez assez souffert. Permettez-vous d’être qui vous êtes, bien loin de votre image d’anxieux. Laissez-vous vivre et lassez-vous de survivre. La vie n’est pas qu’ombre et combat, elle est aussi amour et lumière, paix et moment présent. Par amour de vous-mêmes, parce que vous le valez bien, parce que vous le méritez au centuple, lâchez prise.