« La mort est le destin de tous les vivants. Il n'y a pas de chemin pour la mort, il n'y a que le chemin de la vie. » — Lao Tseu
Avez-vous entendu parler de Mélanie Lachance, cette jeune femme qui a choisi l’aide médicale à mourir, en 2024, après une récidive incurable d’un cancer? Son histoire m’a grandement émue. Comme beaucoup de gens au Québec. Ça m’a ramenée en mars 2022, où j’ai accompagné ma belle-mère dans son dernier repos.
La mort est taboue. L’aide médicale à mourir encore plus. C’est nouveau. C’est inconnu. Ça fait peur. Et si la mort pouvait être lumineuse? Sans ouvrir de débat, je dépose une simple réflexion.
L’histoire
Fin été 2021, nous apprenons, mon conjoint et moi, que sa maman a un cancer. Une masse dans son foie. C’est la pagaille. On est dans le déni. Les traitements de chimio débutent pour elle. On est tous plein d’espoir.
On déchante vite : le cancer est fulgurant. Les traitements de chimio ne serviront à rien.
Tout déboule. Fin février 2022 elle est hospitalisée. Jaunisse. On tentera de l’opérer pour diminuer la compression de la masse sur les artères hépatiques. Elle n’en sortira jamais.
L’espoir de la fin
Elle demandera finalement l’aide médicale à mourir le 23 mars 2022. Je trouve ça touchant qu’on puisse choisir le moment de notre départ; lorsque le temps est venu, entouré de ceux qu’on aime.
Lui tenir la main pour qu’elle ne parte pas seule. Pour que la dernière image qu’elle voit soit sa famille. Partir en toute dignité, lorsque la fin n’est plus une option de toute façon.
Ce n’est pas banal. C’est encadré, évidemment.
Et puis, le dernier souffle. La libération de l’âme. Le départ pour l’au-delà. Un silence. De l’émotion. Beaucoup de compassion. De la paix. De la douceur. De la sérénité. Et finalement, beaucoup de lumière.
Ce jour-là, ma compréhension de la mort a changé.
Ce jour-là, je me suis réconcilié avec la peur de la mort.
Ce jour-là, j’ai compris que la mort n’était pas seulement noire, triste et obscure.
Ce jour-là, j’ai compris que ça pouvait être « beau », lumineux. Que même dans les pires circonstances de souffrance, la mort ne serait pas qu’une série de deuils, mais aussi une connexion spirituelle profonde ! À elle. À mon conjoint. À moi-même. À la vie.
Et maintenant?
Dans plusieurs traditions spirituelles, la mort n'est pas considérée comme une fin définitive, mais comme une étape dans un cycle éternel. C’est comme ça que je vois ça maintenant : la fin d’un cycle. Pas la fin de tout.
Aujourd’hui, on continue de se reconstruire. Cette expérience nous a grandement changés, en positif, mais le deuil reste le deuil : ça demande du temps.
« Tu n'es plus là où tu étais, mais tu es partout là où je suis. » – Victor Hugo.
En hommage à Danielle, 1955-2022