Depuis maintenant deux ans mon chum et moi essayons d’avoir des enfants. Sans vous révéler les détails, la possibilité que je sois incapable de mettre au monde un être humain flotte dans mon esprit et a fait son bout de chemin…. Et si j’étais infertile? Selon les spécialistes, tout couple en santé devrait avoir réussi à procréer à l’intérieur d’un an. Je fais donc partie du couple sur 10 au Canada qui aura de la difficulté à donner la vie. Pensez-y, 1 couple sur 10 c’est beaucoup! Pensez à votre gang d’amis : il y aura probablement au moins un couple là-dedans qui vivra ce que je vis aujourd’hui. Et je dois vous le dire, à priori, il n’y a rien de rose à penser qu’on va passer la vie avec soi-même, sans enfants…
Après plus d’un an d’essai, au début, j’en voulais à tout le monde. J’étais dans l’amertume, l’impatience et l’incompréhension. Cependant, je dois vous dire que ma situation m’a également amenée du positif : une introspection forcée sur ma vie, sur mes relations, mes buts et mes objectifs.
Premièrement, je me suis rendue compte que si j’étais tombée enceinte après les premiers mois d’essai, j’aurais probablement passé à côté de bien des choses. Étant de nature très négative, j’aurais assurément été comme toutes ces mères dépassées par la maternité qui se plaignent de tout sur les réseaux sociaux. J’aurais fait des articles Facebook sur mes maux de cœur durant ma grossesse, sur mon café toujours trop froid le matin depuis l’accouchement, sur mes nuits d’insomnie, sur les pleurs interminables de mon bébé et sur mes seins douloureux dûs à l’allaitement. Oui : j’aurais été cette mère là. Et, en disant cela, je n’enlève rien à ces mères : avoir un enfant, c’est difficile j’en suis convaincue! Sauf que maintenant, je suis certaine que si un jour j’ai la CHANCE de vivre la maternité (et je fais exprès de souligner le mot chance) je verrai les choses sous un tout autre angle. Je serai davantage concentrée sur les côtés positifs et merveilleux: sentir son bébé bouger dans son ventre, voir s’il ressemble plus à son père ou à moi, vivre son premier sourire, ses premiers pas….
Deuxièmement, la possibilité que je sois infertile m’a amenée à faire une introspection profonde sur ma vie. Car on va se le dire, si je dois passer le reste de mes jours avec moi-même : il va falloir que ma vie soit WOW en tabarouette! Il va falloir que je poursuive mes rêves et que mes désirs deviennent réalité. Il y a tant de choses que je me refusais de faire avant en me disant que, de toute façon, je serais mère bientôt. Je me complaisais dans des situations plus ou moins idéales en me disant que, de toute façon, j’allais bientôt être maman et que tout se règlerait. Grave erreur! Je me suis rendue compte, au contraire, qu’enfants ou pas, ta vie doit être WOW un point c’est tout et je suis extrêmement reconnaissante d’avoir pu faire cette prise de conscience.
Le résultat? Eh bien je vais apprendre une troisième langue cette année, je recommence à m’entrainer pour participer au championnat du monde maître en nage-synchronisée, j’ai commencé à écrire pour Le Cahier et mon conjoint et moi parlons de partir travailler à l’étranger. Vous voyez ou je veux en venir? Il ne faut jamais attendre après quoi que ce soit : la vie, c’est maintenant que ça passe et il faut la vivre pleinement avec ou sans enfants.
Pour terminer, à toutes mes amies et connaissances qui ont l’extraordinaire CHANCE d’être mère : profitez-en! Ne vous laisser pas atteindre par les difficultés, mais réjouissez-vous des bons côtés, je donnerais tout pour vivre ce que vous vivez…