J’ai rencontré Jaafar pendant mon parcours universitaire à HEC Montréal de 2015 à 2018. Lors de ma première session, à l’automne 2015, nous étions dans la même classe. À HEC, les premières années gardent le même groupe de soixante-dix étudiants toute la première session et une grande partie de la deuxième aussi. C’est donc dire que nous avons souvent discuté Jaafar et moi, quelques fois un peu avant ou après les cours et bien sûr plusieurs fois aux fameux 4 à 7 les jeudis.
Même si nos parcours durant notre Baccalauréat ne se sont pas toujours ressemblés (moi étant beaucoup impliqué au sein de la vie étudiante universitaire), je croisais souvent Jaafar dans les corridors de l’école et j’avais à chaque fois des bonnes discussions avec lui. Je savais dès lors, qu’il deviendrait un homme d’affaires incroyable puisqu’il a toujours été allumé et intelligent dans ses propos.
D’ailleurs, la thématique de ce texte se veut une entrevue avec une personne inspirante et lorsque vous verrez le projet que Jaafar a entrepris dernièrement, en pleine pandémie mondiale, vous serez aussi inspirés que moi par ses actions.
Alors sans plus tarder, je vous montre l’entrevue (par écrit) que j’ai pu réaliser avec lui. Une collaboration Maroc-Montréal, comme il vit présentement à Marrakech, au Maroc.
L’entrevue sera divisée en trois sections distinctes soit des questions plus générales, ensuite, au sujet de la pandémie, et finalement, nous aborderons son projet incroyable. Commençons donc rapidement avec des questions générales pour ensuite aller vers les questions plus spécifiques.
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Quel est ton nom complet et ton âge?
Je m’appelle Jaafar Benlyamani et j’ai 23 ans.
Tu es d’origine marocaine. Est-ce que tu as grandi au Québec, ou bien est-ce tes parents qui sont venus ici? Étais-tu un étudiant étranger lors de ton parcours universitaire?
Mon père a fait ses études à Montréal dans les années 1980. Puis ma sœur y est allée en 2012, puis je l’ai rejoins deux ans plus tard. En arrivant au Québec en 2014 j’étais déjà résident permanent et j’avais visité le Canada plusieurs fois. Je suis resté au Canada cinq ans avant de retourner au Maroc en 2019.
Quel est ton parcours scolaire (Formation universitaire)?
J’ai fait un Baccalauréat en Administration des Affaires à HEC Montréal en spécialité Économie Appliquée où j’ai fini parmi les premiers de ma promotion.
Je savais que tu étais doué à l’école! Par ailleurs, quelles sont tes principales passions dans la vie (autres que le travail)? Auraient-elles un lien avec ton projet spécial que tu as entrepris?
Depuis que je suis tout jeune je fais beaucoup de sports. C'est plus qu’une passion, mais un véritable mode de vie. Je m’entraîne beaucoup et à cause du COVID, les gyms étaient fermés donc j’avais vraiment besoin de me trouver une motivation d’autre part.
J’adore aussi l’histoire, il m’arrive de passer des heures à naviguer d’une page Wikipédia à l’autre pour apprendre sur plein de sujets différents, historiques ou politiques. D’ailleurs, l’aspect associatif/politique de la production de masques (le projet dont je vais vous parler plus tard) était l’une des raisons principales qui m’a poussé à commencer cette grande aventure.
Ce sont de belles passions. Maintenant raconte-nous un peu ce que tu fais dans la vie comme métier?
Après mes études à Montréal, je suis retourné à Marrakech, au Maroc et j’ai intégré l’entreprise familiale avec mon père et ma sœur. Je suis rentré en tant qu’administrateur financier dans le groupe qui rejoint une multitude de secteurs (industrie manufacturière, pharmaceutique, immobilier etc…).
Wow! L’entreprise familiale, ce sont de grandes responsabilités! Ce métier a-t-il un lien avec ton projet que tu as entrepris?
Oui, effectivement, ce sont de belles responsabilités. Mon métier d’administrateur financier n’a pas vraiment de rapport avec la fabrication de masques de protection. Ceci-dit, l’expérience accumulée dans l’industrie marocaine m’a beaucoup aidé au moment de lancer mon projet. De même, le fait de gérer des employés mais surtout des humains fut très important dans la réussite de ce projet.
Maintenant passons à l’aspect de la PANDÉMIE de la COVID-19.
Le 12 mars 2020 (au Québec du moins) l’état d’urgence sanitaire est déclaré. Rapidement tous les commerces ont fermé. C’était le « lockdown » et une période de stress intense pour plusieurs employés, entreprises et surtout les entrepreneurs derrière celles-ci.
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Comme nous le verrons plus tard dans l’entrevue, tu as commencé un projet immense au sein de cette crise pandémique mondiale. Comment as-tu réagi lorsque la crise s’est déclarée?
Au moment où la crise s’est déclarée en Europe (début Mars), j’étais à Paris pour un bref voyage, et j’étais tombé très malade là-bas. Autant dire qu’avec tout ce qui se passait à ce moment j’étais assez inquiet d’être moi-même porteur de ce maudit virus. Quelques jours plus tard, je suis rentré chez moi à Marrakech, au Maroc quelques heures avant que le pays ne ferme ses frontières avec la France! Donc j’étais déjà très soulagé de ne pas être bloqué à l’extérieur du pays.
Ouf! Tu es rentré chez toi assez dernière minute! C’est là que je vois que nous n’avons pas tous vécu le début de crise de la même manière. Au moins tu es en sécurité depuis ce temps. Parlant de moments stressants, es-tu un gars de nature anxieuse ou bien lorsqu’il y a une épreuve dans ta vie tu l’affrontes directement?
En général je reste assez lucide et je suis difficilement mis en grande situation de stress. Même en pensant que j’étais atteint du Coronavirus, j’ai réussi à relativiser mes pensées et à rassurer mon entourage, en particulier ma famille. Cela m’a bien aidé à gérer mentalement la crise et toutes ses conséquences que nous connaissons (isolation, confinement, craintes sanitaires et autres…).
Le mental c’est l’outil le plus utile de l’être humain! Puis, sur le plan professionnel comment s’est passée la gestion de la pandémie?
Sur le plan professionnel, la COVID-19 a eu un impact non négligeable. On a dû réduire temporairement l’effectif de moitié en donnant des vacances prématurées à pleins d’employés. On a fait le maximum pour ne pas avoir à congédier des employés, heureusement, l’état marocain a pris beaucoup d’initiatives pour soutenir les entreprises, tout comme les banques qui ont prolongées les échéances de paiement et ont autorisé des découverts bancaires.
On se retrouve demain pour la suite de l'entrevue!