Pour une entrepreneure, depuis le début de la crise, mon stress est, jour après jour, de m'assurer que mon équipe pourra continuer d'avoir un emploi. Chaque personne chez Codmorse est pour moi une perle et je n'ai pas envie de faire de mise à pied. Je sais pertinemment que certains entrepreneurs n'ont pas eu le choix et que ce fut crève-cœur. On vit une crise sans précédent et j'espère qu'ensemble, on va s'encourager, se serrer les coudes et acheter local pour que le plus de PME survivent.
Mon agence, Codmorse, demeure ouverte. Depuis une semaine, nous avions fait le choix de travailler chacun chez soi de manière préventive. On peut faire nos tâches en télétravail (même si on aime mieux être toute la gang ensemble)! Nous continuons donc d'assurer les communications web pour nos clients dont des épiceries, des pharmacies et des restaurants qui offrent la livraison. Notre service est essentiel selon le gouvernement, de chez nous sans jamais se déplacer hors de la maison, nous pouvons continuer d'assurer du service à la clientèle 2.0. Mais ce n'est pas le cas de tous et je prends une journée à la fois.
Hier, j'ai pleuré. J'ai pleuré de soulagement quand j'ai su que je pouvais continuer de maintenir notre offre de service comme nous n'avons pas à nous déplacer. Je suis bien consciente qu'en ce moment, j'ai de la chance de pouvoir continuer d'assurer des emplois et des salaires à mes équipes, mais je mentirais de dire que je dors bien. Je me réveille la nuit en me demandant comme se déroulera ma journée du lendemain. Et je sais que je suis loin d'être la seule. On est tous dans le même bateau dans cette crise et on doit travailler ensemble. Je pense que c'est normal d'avoir de le peine et du stress, qu'on soit entrepreneur ou pas. Tous les travailleurs peuvent vivre ce stress. On sent que ce qu'on a bâti, peu importe le domaine, est peut-être en train de s'effondrer et ça fait peur. Je réitère que je suis super consciente d'être chanceuse en ce moment et que je me sens privilégiée. Ça me fait même pleurer d'y penser parce que je sais que tout le monde n'a pas cette chance.
Donc que faire?
- Je pense qu'il faut d'abord voir ce qu'on peut faire pour sauver son entreprise ou son employeur en premier lieu.
- C'est le moment de démontrer de la solidarité. Tu as du temps? Tu as les moyens financier? Pourquoi ne pas aider ceux qui n'ont pas cette chance? Chez LeCahier, on offre des articles sponsorisés sans frais aux PME locales, chez Codmorse, on offre du conseil sans frais à des PME aussi et personnellement, je ne compte pas le nombre d'appels d'aide que je fais par jour. On peut donc aider sans frais. Acheter d'entreprises locales qu'on aime ou toute autre idée. Personne n'est inutile.
- Si tu as besoin de plus de personnel, peux-tu sous-traiter à une autre compagnie? J'avais besoin de plus de gestionnaires de communautés pendant la crise. Je me suis tournée vers une autre entrepreneure, ma soeur, pour voir si elle avait des heures de libres au sein de ses employées. Pourquoi? Parce que j'espère qu'elle sortira de cette crise avec son équipe entière elle aussi.
- Principalement: reste chez toi le plus souvent possible. On veut que la crise dure le moins longtemps possible. Aide ceux qui en ont besoin comme faire l'épicerie pour des personnes plus à risque, etc. On doit faire l'effort tous ensemble!
Et le look?
Pour illustrer cet article, voici un look de mode local. Les vêtements proviennent d'une boutique que j'adore et qui était à deux pas de mon ancien appartement sur le Plateau Mont-Royal. Chaque fois que j'y entrais, j'y faisais milles trouvailles. Et j'ai continué d'y aller même si j'habite maintenant la rive-sud. Pourquoi? Parce que l'homme derrière cette boutique est un amoureux de sa ville, un amoureux de la mode et un amoureux de sa clientèle. Toujours le sourire aux lèvres, il ne cesse de vouloir le mieux pour son quartier. Le Trunkshop, c'est un adresse à noter parce que dès que la crise est passée, il faut retourner l'encourager!
Le look:
Veston - Le Trunkshop
Camisole - Le Trunkshop
Jupe - Le Trunkshop
Souliers - Aldo
Boucles d'oreille - achetées au Mexique en 2009
Lieu - Le Crystal
Photos - Claudia Morin-Arbour