C’est bientôt le printemps. Alors, en ce début mars, allons vers une entrepreneure qui nous apportera du bonheur et du soleil. Je l’ai choisie parce que nos débuts en tant qu’entrepreneure semblaient aller en parallèle. Puis, j’ai été franchement impressionnée par son parcours atypique et sa volonté de feu. Catherine est une opticienne de 29 ans qui vient tout juste d’ouvrir la lunetterie Ora située dans Villeray. Ora, c’est un endroit tout simplement charmant! On a l’impression d’être dans un café stylé (on peut d’ailleurs y boire une tasse de café!). C’est un réel petit bijou décoré d’une main de maître! C’est avant tout un endroit où on peut acheter en toute confiance des produits qui sont éthiques, écologiques et durables.

Alors, comment devient-on opticienne? Pour moi, le parcours classique était semblable à celui d’un dentiste… on va à l’école et on fait ça un peu pour les sous! Pour être franche, j’ai toujours pensé que c’était un métier un peu plate. Pourtant, après avoir discuté avec Catherine, je vois qu’avoir sa propre lunetterie, c’est tout un défi et que son métier doit être fait avec une bonne dose de créativité afin d’arriver à se démarquer. Catherine n’a pas toujours voulu devenir une pro de la vision. Sa vision à elle, c’était plutôt d’être son propre patron et de partager ses passions. Ses débuts? Elle vendait les fleurs du jardin de sa mère en faisant du porte à porte chez les voisins à chaque fin de saison. Elle aimait les fleurs (Ora est d’ailleurs une lunetterie fleurie) et souhaitait partager sa passion.

Après ses études théâtrales, elle s’est fait offrir un poste dans une lunetterie en allant acheter tout simplement des lunettes. La lunetterie Les branchés, bien connue pour son originalité, a vu tout de suite le potentiel de Catherine et lui a offert une job s’ul fly, en bon français. Elle a terminé sa carrière chez Les branchés après avoir démarré les succursales de Québec et de Montréal, en plus d’avoir géré celle de St-Jérôme. Pendant cette période, elle est partie également en voyage et profita bien de la vie, pour finalement réaliser qu’elle voulait son entreprise un jour: sa propre lunetterie.

Au Québec, on doit absolument être un ou une opticien(ne) ou optométriste pour pouvoir être actionnaire majoritaire d’une lunetterie. Elle retourna donc aux études et travailla à temps partiel chez Crudessence pendant trois ans. En fait, ce détail est important puisqu’il est directement lié à la mission de sa future entreprise. Elle travailla dans un environnement écolo, sensible à l’éthique et qui prend soin des gens ainsi que de leur santé. C’est dans cet optique que Catherine construira sa vision d’une lunetterie différente. À la fin de ses études, elle se fait engager par Georges Laoun (lunetterie haute gamme) et par BonLook. Elle était l’une des premières opticiennes chez BonLook et elle finira son parcours après avoir été l’opticienne en chef pour les 10 succursales du Québec. On peut dire qu’après notre rencontre, j’étais confiante de la future réussite de sa lunetterie.

Qu’est-ce qui fait de sa lunetterie un endroit où aller? Sa déco, certainement, mais encore plus sa mission. Honnêtement, être un consommateur averti et responsable n’est pas toujours facile, on doit choisir ses combats écologiques et éthiques au quotidien. Ora est assurément l’endroit où aller pour acheter en toute confiance un produit qui a été étudié et qui est assuré d’être là pour les bonnes raisons. Non, ce ne sont pas les lunettes les moins chères sur le marché, puisque ce sont des produits de qualité, mais elles ne seront pas plus chères que dans une autre lunetterie conventionnelle. Beaucoup de lunetteries mettent de l’avant que le design de leurs produits est fait au Québec, mais la grande majorité de ces designers font fabriquer à l’extérieur de Canada comme en Chine. Fait au Québec et designé au Québec, ce n’est pas la même chose.

Elle a une lunetterie magnifique, d’où on ne souhaite plus repartir dès qu’on y met les pieds, l’expérience pour réussir et les bonnes valeurs.  Allez vous promener à Villeray ce printemps pour découvrir cet endroit qui deviendra sans aucun doute LA référence en lunette éthique de Montréal.

lunetterie Ora montage

Crédit photos: Julie St-Georges

Quel est ton pourcentage artiste vs business?

50/50 – Mon côté créateur alimente mon côté entrepreneur. Une entreprise sans création, c’est en mon sens une entreprise vide, qui n’a pas d’âme puisqu’elle n’a pas de but outre le côté financier. En fait, si on démarre une entreprise, c’est pour la raison derrière celle-ci et cette raison vient de notre créativité.

Quelles sont tes forces et tes faiblesses en tant qu’entrepreneure?

Ma force principale, c’est mon côté humain. Je focalise sur ce que la personne vivra en venant dans ma lunetterie, sur qui elle est vraiment et sur ce qu’elle aime. J’aime foncièrement l’humain et il est au coeur de mon entreprise. Que ce soit mon distributeur, mon client ou le créateur des lunettes, j’aime prendre soin des gens.

Ma faiblesse principale est probablement mon côté parfois un peu trop easy going. Je ne suis pas très stressée et quelques fois, je devrais l’être un peu plus et m’occuper de ce qui me tente moins.

Est-ce que tu fais tout, toute seule?

Non et J’ADORE déléguer. Ça valorise les gens de pouvoir utiliser leurs talents et de pouvoir être créatifs.  Je n’ai pas peur de demander de l’aide puisque dans la vie, je ne crois pas que ce soit le nombre de choses que tu accomplis qui te définit. Je fais confiance à mes employés et à mes collaborateurs, ils sont libres de prendre des responsabilités. Je crois qu’un dirigeant d’entreprise ne doit absolument pas être indispensable!

Quels sont tes outils infaillibles d’organisation?

L’application Todoist qui me permet de faire des listes! J’aime beaucoup les listes et j’en fait papier à chaque début de journée aussi. Google agenda est un indispensable également.

Quel conseil donnerais-tu aux femmes entrepreneures qui te lisent aujourd’hui ?

Arrêter de vouloir faire de la business comme un homme. Nous avons toutes notre vision de l’homme d’affaires sérieux et négociateur, celui qui est sur ses gardes et dominant en permanence. La négociation excessive et les jeux de pouvoir, c’est dépassé. Il faut suivre son intuition, son côté émotif et ne pas avoir peur de faire des affaires comme une femme. Il faut avouer lorsque nous ne savons pas quelque chose et aller chercher de l’aide pour nous permettre de grandir plus vite. Il faut faire confiance aux gens et à son intuition. Dans mon cas, ça a toujours été payant de le faire.

Quels projets s’en viennent pour toi?

C’est difficile pour moi d’être précise! J’y vais beaucoup avec les opportunités qui s’offrent à moi et j’essaie de ne pas trop prévoir d’avance afin d’éviter de me créer des barrières. J’aimerais qu'Ora devienne LA destination pour acheter des lunettes de façon éthique et responsable. J’ouvrirai peut-être d’autres succursales, mais dans d’autres villes! J’aimerais aussi démarrer ma propre fondation afin de pouvoir partir à travers le monde, sur un voilier, et de pouvoir apporter des soins optiques et des lunettes à ceux qui en ont besoin. Let’s dream big, ladies!

Catherine Pelletier Lauzon vertical

Crédit photo: Julie St-Georges
Accueil