Je ne pense pas qu'il y ait un entrepreneur vraiment pareil, en fait c'est tout simplement impossible, mais je suis convaincue que tous se projettent, par moments, dans l'avenir. Se faire des plans, des objectifs et des buts permet de garder le cap et de savoir dans quelle direction naviguer avec son équipe. Je mentirais de dire que je suis la meilleure pour faire des plans pour mes entreprises. On dirait que j'en fais tellement pour mes clients que je finis par devenir un cordonnier mal chaussé. Mais je m'efforce de le faire. La covid-19 a tout chamboulé. Je ne surprendrai personne ici en disant que nos plans, aussi béton étaient-ils, sont tombés à l'eau, il a fallu retrousser nos manches et tenter de trouver des solutions à des problèmes qu'on ne comprenait parfois pas totalement et dans un univers où le lendemain semble toujours fait de surprises.
Faire des prévisions: mais pourquoi?
Sur Instagram (tu peux me suivre ICI), je vous ai demandé de me poser des questions sur l'entrepreneuriat. On m'a demandé: comment prévoir l'avenir de ton entreprise? OUF. Quelle grande question. Et je me la suis posée. Normalement, j'avais des plans sur un an et sur cinq ans. Je les ai mis de côté depuis le 16 mars. Pour l'instant, j'avoue y aller au jour le jour et prévoir plutôt à la semaine. Certes, je continue d'avoir une vision long terme, mais je suis consciente que le monde dans lequel nous évoluons est en train de se transformer et que certains changements risquent de devenir plus permanents que d'autres.
Profit ou chiffre d'affaires?
Comme l'avait si bien dit Horacio Arruda, je ne suis pas Jojo Savard. Je ne connais pas l'avenir et je ne peux donc pas le prévoir même si j'aimerais souvent savoir ce qui s'en vient un ou deux coups à l'avance. Je me fais des prévisions, mais je suis très consciente que cela peut changer sans cesse. Ainsi, je me fixe plutôt des objectifs. Pour les cartésiens, en tant qu'entrepreneur, j'ai des objectifs de vente, mais avant tout de profitabilité. Chaque mois, je rencontre mon comptable pour parler de ces derniers. Je ne vois pas tant l'avantage d'avoir un gigantesque chiffre d'affaires s'il ne reste pas assez de profit. Je ne suis pas de cette école-là. Au bureau, on a des thermomètres géants au mur pour que toute l'équipe voit si on atteint les objectifs. Certes, je suis la personne principale aux ventes, mais je trouve important que tout le monde le sache, le voit et comprenne où nous en sommes. On est une équipe ou on l'est pas, non?
Faire les plans de crise
Dès le premier jour de la crise, j'ai écrit ou appelé tous les clients afin de voir comment ils voulaient gérer la crise à l'interne de leur côté et comment nous pouvions les aider. Je me suis aussi assurée que nous avions les effectifs en place. Ensuite, j'ai appelé mon équipe. Nous avons convenu de laisser tomber nos postes habituels au travail afin de s'entraider le plus possible. Cela a responsabilisé tout le monde et créé un sentiment de partir ensemble au combat. On s'est senties unies malgré la distance physique. Ainsi, on a transformé l'horaire de travail selon les besoins des clients et les réalités à la maison de chacune. L'horaire est livré chaque jeudi pour le lundi suivant et couvre du lundi au dimanche!
Et après la covid-19?
On ne sait pas quand la crise prendra fin ou de quelle manière. Je déteste faire des promesses que je ne peux pas tenir. Donc je ne promets rien à mes équipes. Toutefois, je me monte des plans de vacances (elles en auront besoin), de chalet d'équipe et de retrouvailles. Je monte aussi un plan de vente post-covid pour pouvoir rejoindre notre marché plus facilement et savoir comment naviguer dans cette nouvelle réalité d'affaires. Comment je le fais? Je me renseigne quotidiennement sur ce qui se fait dans d'autres pays du monde et je me tiens à jour de l'actualité. Je tente aussi de voir des opportunités là où d'autres voient des problèmes. Toutefois, je ne partage pas tout avec l'équipe. Pourquoi? Pour ne pas faire de faux espoirs puisque qu'on ne sait pas de quoi demain est fait.
Et vivre un jour à la fois?
Certes, on a beau faire tous les plans de la planète, je suis résolument humaine avec des entreprises à taille humaine. Chaque personne payée par Codmorse ou LeCahier, je les connais bien. Ainsi, je me soucie de leur bien-être et de leur confort tous les jours. De cette manière, je pense qu'en tant qu'entrepreneur, on n'a pas le choix d'apprendre à prendre un jour à la fois pour suivre le rythme de vie de ses équipes et leurs réalités qui changent sans cesse dans ces temps incertains. Quitte à perdre en profitabilité. Parce que l'humain est bien plus important que le thermomètre de score mentionné ci-haut.
Pour illustrer mon article et pour vous montrer un look déniché en mode locale avant la pandémie, je vous présente un look de bureau que j'avais bien hâte de porter ce printemps, mais qui m'attend dans ma penderie comme je passe mes journées en pyjama! J'adore magasiner dans les petites boutiques près du bureau de Codmorse pour trouver des pièces uniques comme ce veston qui, selon moi, transforme tout à fait le look!
Le look:
Veston - Le Trunkshop
Camisole - M/2 Boutiques
Jeans - Numero
Talons - Call It Spring
Lieu - Hôtel Le Crystal
Photos - Claudia Morin-Arbour