La sexualité est un élément complémentaire du couple : plusieurs choses peuvent se passer lors d’un rapport sexuel d’un couple qui s’aime. Ainsi, certaines femmes peuvent ressentir un gouffre entre elle et son partenaire quand les rapports sexuels se font rares. Il est donc important pour elles d’aller chercher quelque chose pour combler cet élément, mais ce n’est pas toujours bien compris par le partenaire de la femme.

Cela affecte donc leur vie affective et certaines vont même jusqu’à s’obliger à avoir des rapports sexuels avec pénétration malgré leur douleur parce qu’elles ont l’impression que leur partenaire pourrait les quitter et/ou aller voir ailleurs si elles ne le font pas. Elles ressentent donc souvent une grande pression par rapport à leur sexualité partagée.

My S Life et EndoFrance ont demandé aux femmes participant à leur étude si la question des douleurs lors de rapports sexuels a été abordée et c’est 50% d’entre elles qui ont répondu que non. Pourtant, le rapport sexuel occasionne fréquemment des douleurs à la femme souffrant d’endométriose. D’ailleurs, plusieurs d’entre elles ont eu l’impression qu’on minimisait leur problème et que les professionnels ne se penchaient pas nécessairement sur ce problème. Ce sont 23,2% des femmes qui ont reçu des conseils utiles afin de diminuer ces douleurs qu’occasionnent les rapports sexuels avec pénétration.

Il y a un autre élément qui peut affecter la sexualité des femmes atteintes d’endométriose ; la libido en chute libre.

La maladie en tant que telle n’affecte pas forcément la libido des femmes au sens physique. Cependant, les médicaments qu’on prescrit à certaines femmes peuvent jouer là-dessus. Donc, en plus de la peur d’avoir une relation sexuelle, les femmes peuvent avoir des envies très rares ou même inexistantes. Cela peut affecter davantage leur vie de couple et leur sentiment d’être une femme accomplie puisque l’image qu’on se fait souvent d’une femme assumée, c’est celle qui a une sexualité assumée, qui fait ce qu’elle veut de son corps et qui est « femme fatale ».

Beaucoup de femmes ont ressenti une indifférence des professionnels lors de leurs rencontres. Une d’entre elles s’est même fait dire que son couple n’avait pas besoin qu’elle n’ait plus mal pour qu’il s’épanouisse. Cela amène à se questionner sur la personne qu’on essaie d’aider dans ce cas. Il semblerait qu’une inégalité se forme ici. Cela pourrait se comparer avec la pratique médicale consistant à recoudre plus serrée l’entrée du vagin de la femme après l’accouchement : dans ce cas, on pense plus au plaisir de l’homme qu’au bien-être de la femme.

Certains médecins croient que tant que l’homme n’éprouve pas de douleur ou de souffrance, l’endométriose n’est pas à prendre au sérieux et que ce n’est pas un problème grave. C’est pourquoi celles qui souffrent de la maladie se font souvent demander si elle et son partenaire veulent des enfants ou non. Les couples désirant avoir des enfants se feront aider plus rapidement que ceux qui n’en veulent pas.

On assiste donc ici à un problème de société omniprésent depuis très longtemps : la femme réduite à son rôle de mère. Cela peut donner l’impression aux femmes qui ne souhaitent pas avoir d’enfant qu’elles comptent moins que les autres d’un point de vue médical, ce qui peut affecter encore plus leur estime d’elles-mêmes.

Tout cela, il ne faut pas l’oublier, s’ajoute aux crampes, à la fatigue chronique, aux douleurs constantes, aux capacités physiques, amoindries, etc.

Loin de n’être qu’un problème physique et médical, l’endométriose est également un problème sociétal engendrant un manque de compassion et de compréhension de la part des proches de celles qui en sont atteintes, mais également de la part des professionnels qu’elles consulteront dans leur vie.

C’est une maladie qui peut rapidement englober chacune des sphères de la vie d’une femme en devenant le centre de sa vie. Elles sont souvent réduites à leur maladie et ne deviennent qu’un diagnostic comme c’est le cas de bien d’autres maladies ou troubles quelconques. Pour se faire soigner, il faut d’abord se faire prendre au sérieux et qu’une personne accorde une importance à ce qu’on affirme.

Ainsi, il serait intéressant de se pencher sur les raisons qui font en sorte que l’information sur l’endométriose manque au point où beaucoup doivent se battre avec cette maladie sans jamais recevoir d’aide.

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