Les Jeux olympiques de Tokyo auront lieu cette année après un décalage d'un an. Bien que le monde du sport ait été mis sur le banc avec son lot d'incertitudes, cela n’a pas découragé Tali Darsigny, une jeune athlète persévérante qui représentera le Canada dans la discipline de l’haltérophilie.
Source de l'image : Tali Darsigny - Michèle Grenier
C’est à l’âge de 8 ans que la jeune Tali, originaire de Sainte-Hyacinthe, développe sa passion pour l’haltérophilie. Avant de soulever des haltères, elle avait déjà fait du patinage artistique. Mais c’est par ses parents sportifs, Kim Barré et Yvan Darsigny, qu’elle a perpétué la tradition familiale.
Sa mère, Kim Barré, s'est illustrée dans cette discipline à la fin des années 80 et au début des années 90. Elle est un pilier de la cause féminine dans ce sport traditionnellement masculin.
En 1991, durant une compétition des Championnats du monde d’haltérophilie, en Allemagne, elle a fait circuler une pétition parmi 18 équipes des 23 pays participants à l’époque. L’objectif était de faire reconnaître et admettre les femmes dans cette discipline aux Jeux olympiques. Sa pétition s’est rendue entre les mains du vice-président du Comité international olympique (CIO) ainsi que du président de la Fédération internationale d’haltérophilie (IWF). Sans savoir si cela avait eu de l'influence, c’est lors des Jeux de Sydney en 2000 que les compétitions féminines d'haltérophilie ont vu le jour. Kim Barré a participé à quatre championnats du monde en haltérophilie pour ensuite transmettre sa passion à sa fille.
Son père, Yvan Darsigny, est un ex-olympien qui a participé aux Jeux olympiques de Los Angeles en 1984 ainsi qu'aux Jeux de Barcelone en 1992. Sa flamme pour ce noble sport a fait de lui un athlète de haut niveau et une fierté au Québec. Alors qu’il a fini son propre parcours en tant que sportif de haut rang, il a décidé de passer le flambeau en devenant l’entraîneur personnel de sa fille.
Grâce à l’amour, au soutien et à la complicité de ses parents, la jeune femme de 23 ans se joindra à l'équipe canadienne dans le cadre de la plus grande compétition sportive internationale de haut niveau : les Jeux olympiques de Tokyo.
Source de l'image : Tali Darsigny - YKS Media
En route vers les Jeux olympiques
C’est en combinant les efforts et la ténacité que Tali Darsigny s’est tracé un parcours exemplaire dans le domaine de l’haltérophilie. Elle a réalisé plusieurs exploits et établi plusieurs records en tant que jeune athlète.
Pour sa première victoire, en 2011, elle a décroché la médaille de bronze aux Championnats du monde seniors (tous âges confondus) dans la catégorie des 53 kilos. Elle avait 13 ans à l’époque.
En 2018, elle a établi un record canadien junior dans la catégorie des 58 kilos et moins (équivalent des poids légers à moyens) en réussissant à soulever 91 kilos à l’arraché et 112 kilos à l’épaulé-jeté.
La même année, elle a remporté la médaille d’argent aux Jeux du Commonwealth en Australie. De plus, elle ajoute à son tableau une médaille de bronze aux Championnats du monde juniors, toujours dans la catégorie des 58 kilos.
Depuis, elle enchaîne les compétitions et les classements pour se tailler une place aux Jeux olympiques. Bien que la pandémie de la Covid-19 a annulé tous les événements sportifs et que les rassemblements dans les salles de sports étaient interdits jusqu’à nouvel ordre, cela n’a pas affecté l’ambition de Tali.
« Malgré qu’on était tous incertains pour les compétitions, on a continué à s’entraîner, d’ailleurs, on a fait un mini gym de fortune dans notre garage pour que je continue à soulever des haltères. Mais le plancher n’était pas égal. Cela ne m’a pas empêché de continuer. »- Tali Darsigny
En avril dernier, elle a réussi à se classer à la 7e place aux Championnats panaméricains, soit la dernière compétition avant la sélection finale pour les JO. Bien que ce ne fut pas sa meilleure performance, la Fédération internationale d’haltérophilie a annoncé le 11 juin dernier sur son site Web que Tali a été la 10e athlète sur les 14 retenus pour participer aux Jeux olympiques de Tokyo, dans la catégorie des 59 kilos.
Également dans ce classement, elle s'est méritée une place continentale après le top 8 mondial. De plus, à seulement 23 ans, elle est la plus jeune Canadienne à participer à ce grand événement sportif en haltérophilie.
Source de l'image : Tali Darsigny - François Larivière
Un apprentissage pour la vie
Le 27 juillet prochain, Tali Darsigny réalisera son rêve olympique aux côtés de son père.
La discipline, l’organisation, l’estime de soi et la valorisation de ses efforts ont été des leçons qu’elle a apprises et constamment mis en pratique pour ne pas perdre ses objectifs de vue.
Tout cela a aussi été rendu possible grâce à sa famille, à ses entraîneurs qui l’ont aidée à repousser ses limites et à ses partenaires haltérophiles qui ont avancé avec elle pour qu’elle se dépasse encore et encore. Tout cela aura porté ses fruits. D’ailleurs, sa partenaire Rachel Leblanc-Bazinet participera à ses côtés dans la catégorie des 55 kilos.
« Le plus important, c’est de suivre ses rêves. Donne tout ce que tu as. Mets tes chances de ton bord. Mets les efforts nécessaires pour réussir. Fais tout en ton pouvoir et tu accompliras ce que tu t’es donné comme objectif. »- Tali Darsigny
Quand les Jeux olympiques de Tokyo termineront, ce ne sera pas la fin de la carrière athlétique de Tali. Au contraire, pour cette jeune femme étudiante au doctorat en chiropratique à l’Université du Québec à Trois-Rivières, ce ne sera que le début pour de nouveaux défis. Dans un futur proche, l'athlète déploiera les efforts nécessaires pour obtenir une place aux prochains Jeux olympiques à Paris, en 2024.
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